Couverture ElectroniqueS n°127

La manifestation, qui s'est tenue fin septembre à Paris, a vu s'accroître notablement la surface occupée par les semi-conducteurs. Encore une fois largement présents au rendez-vous, les acteurs du monde de la mesure électronique y ont exposé leurs produits les plus récents. Parmi eux, on relevait de nombreux instruments modulaires. A l'instar des années précédentes, beaucoup de fournisseurs d'appareils de mesure participaient à la manifestation, à commencer par les deux leaders du domaine que sont Agilent Technologies et Tektronix. Quelques fabricants ou distributeurs avaient toutefois opté pour Mesurexpo, en particulier ceux qui proposent des systèmes d'acquisition ou des instruments sur cartes. Mais certains, comme National Instruments, Pickering Interfaces ou Acquisys, avaient leur stand à proximité de la surface dévolue au Forum de l'électronique. A l'image de l'édition 2006, les produits RF et micro-ondes étaient honorablement représentés, malgré la tenue de la manifestation European Microwave Week deux semaines plus tard ; il est vrai que cette dernière avait lieu à Munich.Les nouveautés en mesure étaient légion, mais peu étaient réellement marquantes : il s'agissait la plupart du temps d'options logicielles ou de modules d'instrumentation, qui étaient parfois de simples déclinaisons de matériels existant par ailleurs dans un autre facteur de forme. Mais cela n'enlevait rien à l'intérêt de l'exposition qui donnait, à son habitude, l'occasion de découvrir de visu les multiples annonces faites depuis le début de l'année. A commencer par celles ayant trait à l'oscilloscopie, secteur dont la vitalité ne se dément pas, et celles concernant les standards PXI et LXI.L'arrivée des instruments PXI ExpressDans le cadre de Mesurexpo, National Instruments présentait l'extension de son offre PXI Express composée de contrôleurs embarqués, d'un châssis hybride à 18 emplacements et surtout des premiers modules d'instrumentation conformes aux spécifications du standard. Il s'agit du numériseur PXIe-5122 (2 voies, 100 Méch./s sur 14 bits), qui existe en versions PCI et PXI, du générateur arbitraire PXIe-5442 (100 Méch./s – 16 bits, mémoire de 16 à 256 Mpoints) dérivé du PXI-5441 et des E/S numériques PXIe-6536/37 à 25 et 50 MHz. Associé au convertisseur élévateur de fréquence PXI-5610, le générateur arbitraire se mue en générateur de signaux vectoriels PXI Express triple largeur ; référencé PXIe-5672, il couvre les fréquences de 250 kHz à 2,7 GHz avec une bande de modulation de 20 MHz.Conscient que beaucoup de produits se satisfont de la vitesse de transfert de 132 Mo/s que procure le bus PCI 32 bits à 33 MHz, NI ne délaisse pas le PXI originel. Aussi est apparu cet été le multimètre 6,5 chiffres PXI-4065. Reprenant la technologie des PCI-4065 et PCIe-4065, il fournit jusqu'à 3 000 lectures/s. Dans un registre différent, on n'a pas échappé à la nouvelle mouture de LabView lancée, comme de coutume, en août lors de NI Week à Austin. Estampillée 8.5, celle-ci est particulièrement adaptée à la programmation d'architectures multic&oelig;urs.Autre adepte du PXI pour les mesures RF, Aeroflex a amélioré sa gamme PXI-3000 avec un module de génération, le 3025C, et deux numériseurs, les 3030C et 3035C. Associés au synthétiseur 3010, ils font office de générateur et d'analyseurs de signaux vectoriels. Par rapport à leurs prédécesseurs, la limite inférieure de leur couverture en fréquence a été abaissée et leur bande passante de modulation ou de démodulation a été portée à 90 MHz.Agilent, bien entendu, préconise plutôt le standard LXI à la fois pour remplacer le bus GPIB et comme alternative au PXI. Il n'est donc pas surprenant que sa toute nouvelle série EXA d'analyseurs de spectre de table ait reçu le label LXI. Ils bénéficient de la même plate-forme sous Windows XP et du même châssis que les MXA, annoncés l'an passé. Les quatre modèles actuels vont de 9 kHz à 3,6 GHz, 7 GHz, 13,6 GHz et 26,5 GHz. Plus économiques que les MXA, les EXA sont évidemment crédités de performances moindres avec, en particulier, une bande de démodulation I/Q de 10 MHz. Ce qui ne les empêche pas de revendiquer une cinquantaine de fonctions de démodulation et d'être capables de faire tourner le logiciel d'analyse de signaux vectoriels 89600.Toujours côté RF et hyper, Agilent introduisait un testeur d'émetteurs et récepteurs Wi-Max, le N8300A, ainsi que l'analyseur de câbles et d'antennes N9330A à 4 GHz ; compact et autonome, ce produit vise les applications sur site des Site Master d'Anritsu. Pour en revenir au LXI, la société poursuit la déclinaison de ses gammes RF et hyper sous forme de modules aveugles large d'un rack ou d'un demi-rack et de hauteur 1 à 4U. C'est ainsi qu'un module milli-wattmètre hyper au format demi-rack et 1U était visible sur le stand : avec sa bande vidéo de 30 MHz, ce N8262A possède des spécifications identiques à celles de l'instrument de table N1922A et fonctionne avec les sondes des séries P, E et 8480. A noter encore le boîtier de déclenchement E5818A qui, connecté à un dispositif GPIB ou LXI de classe C, le rend compatible LXI classe B, c'est-à-dire apte à opérer avec le protocole de synchronisation IEEE 1588 pour une précision atteignant 13 ns.Propriété d'Agilent depuis novembre 2006, le suisse Acqiris a développé une gamme de numériseurs aux formats PCI, CompactPCI, PXI, VXI et VME. Ses plus récentes réalisations sont une carte PCI courte et un module CompactPCI 6U. La première est le numériseur DP1400, 2 voies à 1 Géch./s (2 Géch./s en monocanal), qui se distingue par sa consommation limitée à 15 W et sa faculté d'envoi de données en continu sur un bus PCI à 66 MHz à 250 Mo/s. Le second est le convertisseur temps-numérique TC890, qui sert à enregistrer plusieurs événements sur chacun de ses 6 canaux, avec une résolution de 50 ps et un temps mort entre impulsions successives sur la même entrée de moins de 15 ns.Spécialiste de la commutation en PXI et LXI, le britannique Pickering Interfaces continue à enrichir son offre dans les deux standards. La firme vient d'annoncer les matrices Bric2, qui occupent deux emplacements dans un châssis PXI, contre quatre et huit pour les Bric4 et Bric8. Ces produits plus compacts et plus économiques conviennent lorsqu'il est possible de se contenter d'un matriçage au nombre moins élevé de points de croisement. Une Bric2 est configurable jusqu'à 276 x 4 en simple pôle. Toutefois, en parallèle, la société ne cache pas sa satisfaction devant les résultats prometteurs de ses produits LXI, affirmant par la voix de David Owen, son responsable du développement de l'activité, que parti de rien il y a dix-huit mois, le secteur représente maintenant une part siginificative de ses revenus.On se souvient que, dès la fin 2005, Pickering avait conçu un châssis LXI 4U, le 60-100, à même d'incorporer sept modules de commutation PXI du constructeur, dont il existe plusieurs centaines d'exemplaires, parmi lesquels des tiroirs pour applications de puissance, hyper ou optiques. Ce châssis est aujourd'hui proposé dans une version plus vaste, susceptible d'accueillir treize modules. Mais la firme anglaise ne se contente pas d'assurer un recyclage astucieux de ses ressources PXI : elle a sorti ces derniers mois des modules de commutation LXI qui, d'après elle, ne seraient pas réalisables en PXI ou exigeraient une dizaine d'emplacements. Lors de Mesurexpo, étaient montrés les derniers-nés de ses modules, les 60-310 et 60-510, tous deux de hauteur 2U. Le premier est une matrice haute tension de topologie 300 x 2 en deux pôles, supportant 500VDC à chaud et 1 000VDC à froid. Le second est une matrice 56 x 33 à faible offset thermique (moins de 2,5 µV), capable de commuter des signaux de 150VDC et de tolérer des courants de 1 A.Quant au taïwanais ADLink, représenté par Acquisys et Sm2i, il se signalait par ses châssis PXI 3U à huit emplacements. Les PXIS-2508 et 2558T incluent un contrôleur qui surveille et optimise de manière dynamique les paramètres de ventilation, de température et de tensions d'alimentation. Sa commande à distance s'effectue via une liaison RS-232. Les châssis disposent d'une alimentation de 350 W et ont une capacité de refroidissement de 25 W par slot. Peu bruyants, ils sont crédités de moins de 41,6 dBA. Le 2558T se diférencie par son écran tactile SVGA de diagonale 8,4 pouces. Acteur majeur de l'instrumentation modulaire dans l'Hexagone, Acquisys dévoilait aussi les cartes PCI longues Cobra du canadien Gage. Ces numériseurs à 1 ou 2 voies acquièrent à 1 ou 2 Géch. /s et leur mémoire d'enregistrement va de 256 Mpoints à 4 Gpoints. Les transferts de données sur le bus se font à une cadence maximale de 200 Mo/s. La même société exposait les cartes d'acquisition et de génération X3 et X5 d'Innovative Integration ; au format XMC, celles-ci embarquent respectivement des FPGA Spartan-3 et Virtex-5 de Xilinx. Les modèles X5, au nombre de deux, se caractérisent par leur rapidité : 2 voies de numérisation à 400 Méch./s sur 14 bits et 2 voies de génération à 500 Méch. /s sur 16 bits pour la X5-400M ; 4 voies d'acquisition à 210 Méch./s sur 14 bits pour la X5-210M.

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