Couverture ElectroniqueS n°127

Alors que les sous-traitants dont le chiffre d'affaires est supérieur à 15 millions d'euros s'en tirent plutôt bien, les petites entreprises ont connu des hauts et des bas au premier semestre de cette année. Dans l'ensemble des entreprises de sous-traitance dont le chiffre d'affaires est compris entre 15 et 50 millions d'euros, Epiq France bénéficie, cette année, du rapatriement sur son site, d'une commande partagée jusqu'alors entre elle et un concurrent. « Grâce à cette opportunité, nous prévoyons pour 2007 un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros, en progression de 25 % par rapport à 2006 ; l'an prochain, nous devrions atteindre les 40 millions », indique Laurent Morenière, directeur général d'Epiq France. « Sans cette commande, nos ventes seraient au mieux demeurées stables et auraient au pire reculé de 5 % », ajoute-t-il. Ce sous-traitant semble aussi être en passe de réussir sa diversification : alors que l'électronique automobile représentait 68 % de son chiffre d'affaires en 2005, cette année, elle ne comptera que pour 40 % des ventes du site. « Ce pourcentage va encore diminuer », prévoit M. Morenière. L'usine travaille ainsi dans les domaines de la sécurité (caméras de surveillance, traçabilité des personnes et des biens…) pour des clients français demandeurs de petites et moyennes séries de pièces. « Parmi les domaines en devenir, figure l'environnement avec les équipements de contrôle de la pollution… », ajoute le responsable. Thealec annonce, pour sa part, une hausse de 20 % de son chiffre d'affaires au premier semestre 2007 (comparé à la même période de 2006). Il est allié avec le tunisien Globe Technologies (170 salariés) dans le capital duquel il a pris une participation et dont il représente presque 40 % du chiffre d'affaires. « Nous avons dépassé nos prévisions », déclare Denis Maron, directeur du département Services et Pérennisation d'Actia qui s'appuie sur les sites de Colomiers (petites et moyennes séries pour l'aéronautique) et de Tunis (grandes séries notamment pour l'électronique automobile). Grâce à de nouveaux contrats en aéronautique ainsi qu'à une augmentation des commandes en provenance des clients institutionnels, Actia a réalisé un chiffre d'affaires sous-traitance de 12,3 millions d'euros au premier semestre. Ce chiffre devrait atteindre entre 23 et 25 millions d'euros sur l'ensemble de 2007, soit une progression comprise entre 15 et 20 % par rapport à 2006. « Nous notons également une augmentation de la demande en provenance de PME, sans doute du fait d'une diminution de l'offre de sous-traitance dans l'Hexagone », souligne M. Maron. Fortunes diverses pour les petits sous-traitants de l'HexagoneAu cours des trois premiers trimestres de 2007, le groupe Emka, qui comprend Sorec et Fapronic, a affiché une progression de 5 % de son chiffre d'affaires. « Nous devrions conserver cette croissance sur la totalité de l'année », nous a confié Michel Walter, directeur des ventes du Groupe. Sony Offshore Business, activité sous-traitance de Sony Ribeauvillé (Alsace), prévoit lui aussi une croissance de 5 % de ses ventes cette année. Bien qu'au premier trimestre 2007, le chiffre d'affaires de ce sous-traitant ait augmenté de 14 % par rapport à la même période de 2006. « Nous aurons du mal à réaliser notre prévision sur l'année », constate, quant à lui, Patrick Guérinel, directeur commercial de BSE. « Même si BSE a connu un bon premier semestre, depuis septembre, le marché faiblit », précise-t-il. BSE a aussi vu « un gros contrat lui passer sous le nez », parce que son client s'est adressé directement à la Chine. Alors que ce sous-traitant a justement installé un bureau dans cette région du monde. Outre des comportements opportunistes de certains clients, M. Guérinel pointe également la distorsion de concurrence que créent les filiales françaises des ténors mondiaux de la sous-traitance. « Un de nos clients a partagé son marché entre BSE (commande de 15 000 pièces) et une filiale française d'un sous-traitant de stature internationale (5 000 autres unités) », annonce-t-il. « Or nous avons livré notre part mais les 5 000 pièces produites par le concurrent se sont, elles, avérées mauvaises », poursuit-il. « Bilan : le client a perdu de l'argent, BSE aussi et la filiale française du ténor n'a pas été sauvée par cette commande », se désole-t-il. « La réactivité et l'écoute du client ne s'improvisent pas et sont certainement plus difficiles à intégrer dans les grands groupes », conclut M. Guérinel. Les évolutions d'activité ont toutefois été différentes suivant les sociétés. Thurmelec (Vosges) annonce, après une croissance de 20 % de ses ventes 2006, « trois premiers trimestres 2007 en demi-teinte avec des révisions à la baisse par les clients de leurs contrats ». Pige Electronique indique, en revanche, un chiffre d'affaires en hausse de 40 % au premier semestre 2007 (par rapport à la même période de 2006). « Le quatrième trimestre connaît un sursaut et 2008 devrait offrir de belles opportunités », prévoit toutefois Michel Maurer, p-dg de Thurmelec.Score moyen pour la sous-traitance scandinaveAu 1er semestre de cette année, les cinq têtes de liste de la sous-traitance scandinave (Elcoteq, PartnerTech, Scanfil, Kitron et Note) ont réalisé un chiffre d'affaires en progression de seulement 4,3 % en dollars par rapport au 1er semestre 2006, à 3,19 milliards de dollars, selon MMI.Hors Elcoteq, la progression en dollars des quatre autres ténors scandinaves est de 8,7 %, à 636 millions de dollars. L'appréciation de l'euro et des couronnes suédoise et norvégienne par rapport au dollar favorise le classement en dollars établi par MMI. Exemples : exprimées en euros, les ventes d'Elcoteq ont baissé de 4,5 %, à 1,92 milliard d'euros au 1er semestre de cette année (contre une hausse de 3,3 % en dollars, à 2,55 milliards de dollars) ; celles de PartnerTech ont chuté de 8,2 %, à 1 365 millions de couronnes suédoises (contre une hausse de 0,3 %, à 197 M$) ; celles de Kitron ont progressé de seulement 20,3 %, à 996,2 millions de couronnes norvégiennes (contre une hausse de 26,8 % en dollars, à 168 M$). En euros et couronnes, seuls Kitron et Note (+7,6 %, à 895,6 millions de couronnes suédoises) affichent des croissances.L'an passé, leurs ventes avaient progressé de 8 % (Kitron) et 16 % (Note) en monnaies locales. Grâce à son acquisition du norvégien Th Kristiansen, fabricant d'habillages et d'ensembles mécaniques, et du britannique Hansatech (fabrication de prototypes, assemblage de cartes et réalisation de boîtiers), PartnerTech avait annoncé une progression de 52 % de son chiffre d'affaires. En revanche, les restructurations menées chez Scanfil avaient entraîné une baisse de 30 % de son chiffre d'affaires 2006. Le CA d'Elcoteq n'avait, lui, progressé que de 3 % (en euros) du fait d'une baisse des ventes à Nokia.

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