Couverture ElectroniqueS n°127

Changer de progiciel de gestion d'entreprise, c'est ouvrir la porte à de nouvelles habitudes de gestion, de communication et de pensée. Les sous-traitants n'hésitent pas et s'en félicitent. L'entreprise cherche, par nature, à devenir de plus en plus performante. Pour cela, il lui faut laisser de plus en plus de place à la créativité et, parallèlement, augmenter le nombre et la complexité de ses automatismes. Ceux-ci étant gérés par l'informatique, l'entreprise, pour progresser, doit donc se doter de logiciels, capables de prendre en charge les aspects routiniers de son fonctionnement au sein de chacun de ses départements (achats, comptabilité, finance, ressources humaines, marketing, conception, production, logistique, ventes, maintenance et après-vente). Ces logiciels sont les progiciels de gestion d'entreprise (ERP) qui gèrent aujourd'hui jusqu'à la génération automatique de demandes d'approvisionnements ou de prix aux fournisseurs, et, côté client, le contrôle du suivi d'avancement des commandes ainsi que la consultation des stocks (produits finis et composants).Les rachats d'entreprises, qui sont à l'origine de disparités des outils informatiques, favorisent l'installation de nouveaux modèles d'ERP. Certains des sites acquis par Asteel utilisaient ainsi l'ERP SAP, d'autres, un modèle MFG-Pro (édité par QAD), et d'autres encore le Tolas (RNA). Après étude, le numéro un français de la sous-traitance a choisi MFG-Pro, après toutefois avoir hésité entre celui-ci et SAP. « Mais les coûts de maintenance de SAP sont élevés », estime Gilles Benhamou, p-dg du groupe. Doté auparavant du même ERP Tolas qu'Asteel, Lacroix Electronique, de son côté, a opté pour SAP dont l'installation sur le site français a été finalisée en avril dernier. « Il nous fallait un système de gestion intégré unique pour nos trois sites de production , qui remplace trois systèmes différents, permette des achats centralisés et facilite les transferts de production », nous a expliqué Dominique Chanteau, directeur des achats de la société.L'ERP doit séduire les employésL'éventail des modules disponibles fait aussi partie des critères déterminants pour le choix d'un ERP… Même si, souvent, dans la pratique, les utilisateurs définissent une configuration de base qu'ils complètent au fur et à mesure de leurs besoins. Fapronic (groupe Emka) a par exemple complété son ERP Excalibur (système dédié aux entreprises de l'électronique : voir EI n° 618 du 12 janvier 2006) avec des modules études, SAV et portail Web. La progression a été similaire chez Thealec qui, lui aussi, a opté pour cet ERP. Chez le sous-traitant breton Asica la montée en puissance de l'ERP « Sage X3 Entreprise », s'est également faite par adjonction successive de blocs fonctionnels (gestion des ventes, gestion de la production, comptabilité générale et tiers, gestion des nomenclatures, des achats et des stocks).Autre paramètre important dans le choix du progiciel : la convivialité de l'outil. « Les collaborateurs doivent pouvoir s'approprier l'ERP, et le service informatique doit pouvoir intervenir sur le progiciel », estime Patrick Collet, directeur général de Tronico, sous-traitant français qui utilise un ERP ProConcept (Sage). Indispensable, la formation à l'ERP est plus ou moins longue en fonction justement de l'ergonomie du logiciel. « Trois semaines nous ont suffi », indique M. Collet. Même si elle est onéreuse (trois fois le prix du logiciel Excalibur pour 40 jours et 30 employés, par exemple), elle ne doit pas être négligée. « Nous aurions pu investir davantage dans la formation ; cela nous aurait permis de déceler plus rapidement certaines potentialités du système », nous a ainsi confié Damien Rossignon, p-dg de Thealec.L'acquisition d'un ERP inaugure une phase de grands changements pour l'entreprise. « L'installation d'un ERP oblige à une remise en cause des structures de fonctionnement », juge Francis Mourer, gérant de la société OC2I, développeur de la solution Excalibur. « Avec ProConcept, nous sommes entrés dans l'ère ERP », souligne, quant à lui, M. Collet. L'avènement de cet outil a, de l'avis de ce dirigeant, facilité une délocalisation de production de Tronico au Maroc en même temps qu'un élargissement de la palette de services du site vendéen (conception, réalisation de prototypes, logistique, maintien en condition opérationnelle, réparation…). Fapronic insiste, pour sa part, sur les nouveaux outils que l'ERP a fournis à ses acheteurs et à ses vendeurs, tels les historiques des commandes.Un ERP dédié aux petites entreprisesPart-List Plus, développé par la société canadienne Databus et distribué en France par CAPCad, est un progiciel de gestion d'entreprise (ERP) d'entrée de gamme dédié aux PME de l'électronique.« Son déploiement ne requiert que 2 à 3 jours de formation », souligne André Cloup, directeur commercial de CAPCad, qui insiste sur « la convivialité de Part-List Plus, notamment sur son approche intuitive ». Cet ERP inclut un module de planification de la production qui prend notamment en charge les retards dans les livraisons ainsi que la gestion des accréditations des personnels.Part-List Plus peut aussi s'interfacer avec des outils de conception assistée par ordinateur. Dans les jours à venir, le module achat de cet ERP sera doté de deux nouvelles fonctionnalités : gestion des durées de validité des prix proposés par le fournisseur de composants, et gestion des allocations.

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