Couverture ElectroniqueS n°127

La 9e édition du salon Display, qui s'est déroulée au Cnit début mars, a été l'occasion de faire le point sur l'évolution des tendances technologiques de l'affichage dans les différentes applications industrielles et de découvrir quelques nouveautés prometteuses. L'édition 2007 du salon Display, qui s'est tenue au Cnit de Paris-La Défense il y a deux semaines, a été marquée par la généralisation de certaines tendances amorcées les deux années précédentes. Ainsi le rétroéclairage à DEL blanches est-il désormais proposé chez tous les principaux distributeurs présents au salon.Il faut dire que la plupart des LCD moyens formats dédiés à l'industriel, dont le best-seller du secteur, le modèle couleur de 5,7 pouces, se déclinent aujourd'hui en versions CCFL et DEL blanches par la plupart des fabricants, qu'ils soient en technologie CSTN ou TFT.Apprécié pour son démarrage rapide sans système de compensation en température, même par des températures négatives, pour la possibilité de réglage entre 0 % et 100 % de la luminance maximale et pour sa durée de vie élevée (de l'ordre de 100 000 heures), le système de rétro-éclairage à DEL n'enterre pas pour autant le tube CCFL. LCDis propose ainsi d'améliorer ce dernier en remplaçant le traditionnel convertisseur DC/AC à transformateur par un convertisseur piézoélectrique de la marque Zippy. Selon LCDis, cette technologie fonctionnant en mode de courant constant permet, contrairement aux CCFL classiques, de ralentir fortement la chute temporelle de l'intensité lumineuse émise par les tubes CCFL, d'accroître leur durée de vie de 50 %, d'utiliser les afficheurs qui en sont équipés entre –30 °C et + 70 °C sans système additionnel, et enfin de régler la luminance de 0 % à 100 % sans scintillement.En matière d'applications industrielles, la plage de température de fonctionnement des afficheurs est d'ailleurs un point capital. Alors que les LCD-TFT fonctionnant de – 20 °C à +70 °C se sont généralisés dans ce secteur, l'industrie est de plus en plus demandeuse d'écrans qui soient capables d'aller chercher une plage de température s'échelonnant de –30 °C à +85 °C. Et force est de constater que les LCD-TFT de la gamme Strong de Sharp, capabes de fonctionner sur un tel écart de température, ont fait des émules. Kyocera devrait, par exemple, lancer dans les prochains mois sa gamme de LCD-TFT à température très étendue.Les secteurs de l'industriel, du médical ou de la mesure sont par ailleurs de plus en plus friands d'afficheurs 16/9, un format plus approprié que les modèles classiques. Le format wide gagne ainsi des diagonales toujours plus restreintes, à l'image d'Optrex (avec Densitron, l'un des rares fabricants présents au salon Display) qui proposent des modèles 16/9 dès 3 pouces.Enfin, la généralisation des afficheurs LCD-TFT transmissifs à films transflectifs était également flagrante lors de l'exposition. Moins onéreux que les vrais transflectifs parce qu'ils troquent la structure intrinsèque hybride mi-réflective mi-transmissive des pixels contre l'ajout d'un simple film transflectif, ils sont cependant moins performants, notamment en mode réflectif. Mais la tendance générale est à l'embellissement des performances.Equipant surtout des modèles de petits et moyens formats, la technologie à film transflectif introduite par Nec il y a quelques années avec sa gamme de LCD-TFT NLT (Natural Light Technology) gagne aussi les grands formats. En témoigne ce modèle SVGA de 12,1 pouces signé AU Optronics et présenté sur le stand de Data Modul. Une version de 10,4 pouces, l'autre grand format standard de l'industriel, est prévue dans les mois à venir chez ce fournisseur.A noter que les afficheurs FED* ont refait leur apparition au salon Display. Eurocomposant présentait un modèle graphique multicouleur (256 couleurs) de 320 x 96 pixels produit par Futaba. Cette technologie offre naturellement une luminance élevée (700 cd/m2), une plage de température étendue (–40 °C à +85 °C) et un temps de réponse inférieur à 1 ms. La durée de vie annoncée est de 10 000 heures. Côté prix, il faut compter 30 % de plus qu'un LCD-TFT, selon un responsable de Futaba présent sur le stand du distributeur.Une start-up française concurente d'Elo TouchSystems ?Du côté des dalles tactiles, signalons que 3M Touch Systems a présenté une version antivandale de sa technologie capacitive ClearTek II. Reprenant les caractéristiques de cette dernière (taux de transmission optique élevé, grande fiabilité, résistance importante aux rayures et aux contaminants…), cette évolution, baptisée Tough Touch, offre une résistance importante aux actes de vandalisme (conforme à la norme de test à l'impact UL 60950) grâce à l'ajout d'un verre laminé de 4 mm d'épaisseur.Enfin, Sensitive Object, une start-up française issue d'un essaimage du LOA, a présenté sur le stand d'Axess Technology une technologie tactile qui repose sur l'analyse du son émis par le toucher et permet ainsi de « tactiliser » n'importe quelle surface dure, quelle que soit sa nature (en verre, en bois…). Chaque toucher génère un son unique, caractéristique de l'emplacement de l'impact sur la surface. Cette signature acoustique est recueillie par des transducteurs piézoélectriques miniatures placés dans les angles de la dalle, puis numérisée par un contrôleur et comparée à une banque de sons préenregistrés correspondant aux différentes positions possibles du toucher.Ce concept ressemble étrangement à celui de la technologie APR d'Elo Touch-Systems (voir EI n° 632). Il y a fort à parier qu'il existe une bataille juridique pour l'attribution de la paternité de cette technologie. Impossible de dire pour le moment qui a l'antériorité des brevets. A suivre…* Cf Lexique page 56Les organisateurs se doivent de réagir sinon…Les portes du salon Display se sont ouvertes dans une drôle d'ambiance. La colère grondait parmi les exposants. Deux raisons principales à ce mécontentement : la suppression d'une demi-journée d'exposition (le salon n'a débuté que le mardi après-midi) et la nette tendance des deux autres manifestations conjointes, RTS et Machine to Machine, à phagocyter un salon Display très mal délimité dans l'espace. Résultats : il y avait près de deux fois moins d'exposants que l'an passé à Display et à peine une petite quinzaine de stands dédiés aux afficheurs, stands qu'il n'était effectivement pas toujours facile de dénicher. Et puis il y a eu cette goutte d'eau… ou plutôt ces fuites d'eau provenant du toit du Cnit qui se sont abattues sur certains stands, juste avant l'ouverture du salon, et ont quelque peu contrarié des exposants déjà échaudés !En dehors de ce regrettable incident, on peut néanmoins se demander si l'idée des organisateurs de mélanger, en un même lieu, trois salons afin de créer une dynamique ne s'est pas finalement retournée contre Display. Et parmi les exposants, des voix s'élèvent déjà pour que le salon prenne place au sein du Forum de l'électronique, un cadre plus approprié selon certains. Quoi qu'il en soit, les organisateurs doivent réagir au plus vite. Il serait très dommageable que cette édition 2007 soit la dernière.

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