Couverture ElectroniqueS n°127

Pour contrer les hauts et les bas de la demande et mieux maîtriser l'obsolescence des composants, les bureaux d'études indépendants développent de plus en plus de produits catalogues ainsi que des plates-formes. Aujourd'hui plus qu'hier, le bureau d'études en électronique affronte une multitude de défis. « Il faut être perpétuellement aux aguets, en veille technologique », nous a déclaré Michel Houdou, p-dg d'OEM Développements, société qui inclut le laboratoire d'études Créative Eurécom et l'entreprise de sous-traitance Crossway Technologies. « Il est difficile d'anticiper les besoins en électronisation de produits », constate quant à lui Georges Bonnevial, directeur général de Saxxo Technologies (5 personnes, 850 000 euros de CA 2006), un bureau d'études qui sort d'une grave crise (voir notre article page 18). « De plus en plus, nous travaillons à l'électronisation de produits pour une multitude de secteurs : médical, laboratoire pharmaceutique, électronique embarquée pour machines spéciales… », confirme M. Houdou. « Les services publics qui, auparavant, nous contactaient pour, parmi d'autres, l'automatisation d'équipements de lutte contre l'incendie ou la mise au point de télécommandes à fibre optique (EDF), passent de moins en moins commande », remarque, pour sa part, Jean-Yves Bièque, directeur de SRDI (25 employés), un laboratoire d'études en automatisme, électronique et mécanique. « Il nous reste tout de même certains marchés de la défense, comme l'automatisation de canons de véhicules blindés », se console-t-il.La délocalisation de la production a également contribué à diminuer fortement l'activité de conception en automatismes industriels de SRDI. Ce bureau d'études travaillait en effet pour les sites Alcatel d'Illkirch et de Laval, qui ont fer mé. Aussi SRDI conforte-t-il son activité « automatisation de petits équipements ». La société est ainsi leader en France pour les équipements de départs de courses de trotteurs.La tendance est aux produits catalogues et aux plates-formesPour être moins soumis aux aléas des demandes des clients tout en demeurant dans la logique d'innovation qui fait leur raison de vivre, les bureaux d'études commencent à proposer des produits catalogues ainsi que des plates-formes. Saxxo étudie ainsi des plates-formes personnalisables par le client en fonction de son secteur d'activité (médical, machine-to-machine, santé, suivi de personnes à domicile…). Créative Eurécom met au point, pour sa part, des produits propres. L'entreprise a réalisé un appareil de détection précoce (entre 6 mois et 3 ans) de la surdité de l'enfant et étudie en ce moment un équipement transportable en voiture permettant la dialyse quotidienne. Toutefois, la commercialisation des produits catalogues pose aussi problème. « Dans le domaine médical, les commissions que prend la distribution sont très élevées ; c'est ce qui explique que nous ayons décidé de vendre notre détecteur de surdité directement par Internet », annonce M. Houdou.Créative Eurécom mise sur l'invention et insiste sur la transparencePour travailler chez Créative Eurécom, il faut un profil d'inventeur. « Nous recrutons des gens curieux de tout, sans a priori et sans tabou, et capables de changer rapidement de contexte », nous a confié Michel Houdou, p-dg de la société. Les experts ne sont cependant pas des professeurs Tournesol. « La tête dans les étoiles mais les pieds droits dans les bottes », précise M. Houdou. Ne serait-ce que pour évaluer, faire des devis « expliqués et commentés ». Dernièrement, Créative Eurécom a remporté un contrat d'aide à la sûreté de décision des aiguilleurs du ciel pour la DTI de Toulouse. La société angevine équipera ainsi les aéroports de Roissy, Orly, Bordeaux, Saint-Pierre-et-Miquelon, ainsi que ceux des DOM-TOM. Créative privilégie la maîtrise d'&oelig;uvre de projets complets. « A partir de l'idée, nous livrons les produits sous emballage », résume M. Houdou. C'est Crossway Technologies, société s&oelig;ur de Créative abritée sous la holding OEM Développements dont M. Houdou est le p-dg, qui se charge de la production. Quant aux projets, ils viennent de tous les horizons (médical, pharmacie, grande distribution…). Citons au hasard : de l'électronique embarquée en remplacement d'automates pour machines dédiées à une application, un détecteur de chaleurs pour les vaches, des étiquettes électroniques…

Les bureaux d’études face à l’électronisation de produits

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