Couverture ElectroniqueS n°127

A la suite de VirtualLogix et de Trango, deux sociétés qui se sont fait une spécialité des logiciels de virtualisation pour l'embarqué, plusieurs éditeurs s'apprêtent à se lancer dans l'aventure. Diminution de la facture matériel. Réductions du temps et des coûts de développement. Possibilité d'intégrer dans un produit un OS « ouvert » (Linux ou Windows), tout en conservant des piles logicielles maison et/ou temps réel. Capacité à isoler des environnements logiciels distincts affectés, chacun, de niveaux de sécurisation différents. Tels sont les avantages les plus souvent cités par les promoteurs de l'usage de technologies de virtualisation dans l'embarqué. Des technologies qui consistent à faire tourner simultanément sur un même processeur plusieurs systèmes d'exploitation avec leurs applications respectives, et qui suscitent de plus en plus d'intérêt chez les fabricants de téléphones mobiles, de matériels d'électronique grand public ou d'équipements pour infrastructures télécoms (voir EI n° 611 et n° 617).Si VirtualLogix (ex-Jaluna) et Trango Systems sont les premières sociétés à s'être réellement spécialisées dans la fourniture d'hyperviseurs temps réel (autre nom donné aux logiciels de virtualisation enfouis), elles sont aujourd'hui rattrapées par plusieurs éditeurs surfant sur la percée des processeurs à double c&oelig;ur Core Duo et Core 2 Duo d'Intel dans le domaine de l'embarqué (*). Grâce à la technologie Intel VT (Virtualization Technology), ces circuits intègrent en effet de manière standard, via des instructions spécifiques, un support matériel pour la virtualisation de systèmes d'exploitation. Connu jusqu'ici pour INtime, un logiciel qui permet de doter les environnements Windows de caractéristiques temps réel, l'Américain TenAsys est l'un de ces éditeurs.TenAsys et Ardence sur la brècheTirant profit de la technologie Intel VT, l'hyperviseur temps réel développé par TenAsys et connu sous le nom de code « Hearth » est, selon son concepteur, adapté aux environnements associant un OS généraliste, comme Windows, et un système d'exploitation temps réel (RTOS). Afin de maintenir un contrôle précis du temps de réponse aux interruptions, l'hyperviseur serait ainsi capable de confier les tâches gérées par le RTOS à l'un des deux c&oelig;urs, tandis que les applications de l'OS généraliste (l'interface utilisateur par exemple) tournent sur l'autre c&oelig;ur.Une configuration qui, par rapport à un processeur monoc&oelig;ur cadencé à la même fréquence, permettrait de réduire d'un facteur 10 les variations du temps de réponse aux interruptions. TenAsys annonce avoir déjà porté son hyperviseur temps réel sur le circuit Core Duo E6400 et le circuit Core 2 Duo T7400, conçus par Intel pour satisfaire les besoins de l'embarqué.Concurrent de TenAsys sur le créneau des extensions temps réel aux environnements Windows avec sa technologie RTX, Ardence n'est pas en reste. L'Américain a dévoilé début octobre un accord de coopération avec Intel « afin d'accélérer le déploiement des technologies de virtualisation sur les secteurs de l'embarqué ». Dans ce cadre, Ardence devrait en particulier développer un hyper viseur basé sur son exécutif temps réel Phar Lap ETS.Wind River devrait, lui aussi, assez rapidement prendre position sur le sujet et ajouter une couche logicielle de virtualisation à son offre début 2007. Mais Wind River n'a pas encore pris une décision définitive sur sa stratégie. L'Américain privilégiera-t-il une technologie développée en interne, une solution tierce partie ou une approche Open Source (comme Xen ou L4) ? Réponse à l'occasion du 3GSM World Congress et du salon Embedded World qui se tiendront simultanément au mois de février prochain.(*) A titre d'exemple, Mercury Computer Systems vient de lancer le premier module processeur AMC (Advanced Mezzanine Card) basé sur un processeur Intel Core Duo.L'éditeur français Jaluna change de nomAfin de mieux aligner son identité d'entreprise avec le marché visé, la société franco-américaine Jaluna – dont le siège a été transféré en Californie – a décidé de prendre le nom de VirtualLogix.L'éditeur en a profité pour rebaptiser sa gamme de produits et la décliner par secteurs verticaux. « VLX for Digital Media » permet de faire tourner simultanément Linux et DSP Bios sur un unique processeur de traitement du signal de Texas Instruments. L'offre cible les décodeurs TV/IP, les visiophones, les terminaux de vidéosurveillance, etc.Récemment introduit, « VLX for Network Infrastructure » s'adresse aux équipementiers télécoms qui souhaitent faire basculer leurs matériels pour infrastructures d'une architecture Intel monoc&oelig;ur à une architecture multic&oelig;ur sans changer leurs systèmes d'exploitation. Enfin, « VLX for Mobile Handsets », dont la version 3.0 vient d'être lancée, intéresse les fabricants de téléphones mobiles.

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