Couverture ElectroniqueS n°127

En 2005, les ventes de la division Militaire, Aéronautique et Spatial de Radiall ont dépassé celles de sa division Télécoms. Cinq ans plus tôt, les télécoms représentaient près de 70 % du chiffre d'affaires du fabricant de connecteurs… « Nous avons tiré les leçons de la crise des télécoms en renforçant notre position sur des marchés moins volatils. » Cette phrase de Pierre Gattaz, p-dg de Radiall, résume bien la stratégie de la société depuis 5 ans : ne plus tout miser sur le même cheval, surtout si ce dernier est imprévisible. Un peu à la manière de FCI, Radiall a en effet subi de plein fouet la crise des télécoms du début des années 2000. La situation était encore plus problématique pour Radiall, qui générait alors près de 70 % de son chiffre d'affaires grâce aux seules applications télécoms. Ce marché, qui était, presque à lui tout seul, à l'origine de l'incroyable progression du CA du Français en 2000 (+41 %, à 254 millions d'euros), a ensuite fait plonger les ventes de la société de manière encore plus vertigineuse (son CA a chuté de près de 100 millions d'euros entre 2000 et 2002), et plombé ses résultats pendant plusieurs années avant qu'une série de plans de restructuration, y compris en France, puis une amélioration de la conjoncture ne la ramène enfin en dehors de la zone rouge en 2004. Depuis, la société accroît régulièrement son chiffre d'affaires (+12,6 % en 2004, +9,1 % en 2005) et tente, autant que faire se peut, d'équilibrer le poids de ses 4 divisions. C'est surtout l'activité Militaire, Aéronautique et Spatial de Radiall qui profite le plus de cette stratégie. Avec une part de 43 % du chiffre d'affaires global de la société, qui s'est élevé à 178 millions d'euros en 2005, cette division a généré un chiffre d'affaires supérieur à celui de son activité télécoms (38 %).A un degré moindre, la division Industriel du groupe (12 %) – qui rassemble chez Radiall le médical, le transport, l'instrumentation et la sécurité – ainsi que sa division Automobile (7 %) ont, elles aussi, davantage pesé dans les ventes de la société.L'automobile a du mal à concrétiserRadiall a toutefois du mal à s'imposer sur le créneau de l'automobile. « Malgré de beaux succès en Allemagne, nous espérions une progression plus rapide, admet M. Gattaz, avant de rajouter : Mais nous sommes patients : la stratégie de Radiall s'apparente au pas du montagnard, qui gravit la pente à son rythme, sans à-coups, mais avec détermination. » C'est un peu de cette manière que le connecticien français s'est imposé auprès de Boeing comme l'un de ses principaux fournisseurs de composants. « Il nous a fallu près de 10 ans pour parvenir à convaincre l'avionneur américain, grâce, notamment, à notre connectique rectangulaire haute densité EPX, mais cela valait la peine car le Boeing 787 est, à ce jour, notre plus important programme historique », précise, non sans une certaine fierté, Dominique Buttin, responsable de la division Militaire, Aéronautique et Spatial de Radiall.Avec un meilleur équilibre de ses marchés, la société a retrouvé une certaine sérénité, d'autant que le début de l'année 2006 semble dans la droite ligne de ses exercices fiscaux 2004 et 2005 grâce, notamment, à la très bonne tenue de l'aéronautique. Conséquence ? « Il est possible que nous procédions à une acquisition dans les 12 à 18 mois à venir afin de nous renforcer dans l'un de nos marchés de prédilection », nous révèle M. Gattaz sans toutefois nous en dévoiler davantage. On se souvient que, l'an passé, Radiall avait racheté la société américaine AEP pour renforcer sa position aux Etats-Unis sur le marché des connecteurs coaxiaux pour la défense et l'aéronautique. Pour autant, tout n'est pas rose. « Nous sommes préoccupés par la baisse du dollar et la flambée du prix des matières premières, notamment de l'or et du laiton, que nous devons répercuter en partie sur les prix de nos produits », reconnaît M. Gattaz. Radiall travaille également sur des procédés de fabrication permettant d'optimiser l'utilisation de ces matériaux. Le passage au sans-plomb n'aura en revanche aucune incidence sur le prix des connecteurs de la société.Radiall en chiffresCréation en 1952CA 2005 : 178 M d'euros (+9,1 %)Répartition du CA : 47 % Europe, 34 % Amérique, 19 % AsieEffectif : 1 800 salariés (hors intérimaires) dont 1 000 en France10 usines dont 4 en France16 filialesPart du CA consacrée à la R&D : 8,1 %Part du CA consacrée aux investissements : 4,1 %

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