Couverture ElectroniqueS n°127

Bénéficiant d'une architecture de type radio logicielle, le générateur RF 2910 présente de ce fait de nombreux atouts : vitesse, évolutivité, faible encombrement et performances honorables en regard du prix annoncé. Il aura fallu trois ans à Keithley Instruments pour étendre son offre en instrumentation RF, jusqu'alors limitée au seul analyseur de puissance 2800, alternative économique des analyseurs de spectre pour le test de mobiles (Electronique n° 135, p. 28). Aujourd'hui, la firme américaine entre de plain-pied dans le monde de la mesure radiofréquence avec un générateur de signaux vectoriels qui couvre une gamme de 400 MHz à 2,5 GHz. Référencé 2910, cet appareil sera suivi l'été prochain de l'analyseur de signaux vectoriels 2810, basé sur la même plate-forme matérielle, qui est un outil beaucoup plus complet que le 2800 qu'il est appelé à remplacer au catalogue à un coût comparable. Annoncé également pour cet été, le milliwattmètre portable 3500 à 6 GHz pourra être alimenté sur batterie, via un adaptateur secteur ou par interface USB. Tout donne à penser que Keithley, qui ne cache pas ses ambitions dans le domaine RF, va étendre cette ligne de produits en commençant notamment par élargir leurs gammes de fréquence. Une architecture source de multiples bienfaits Le constructeur a conçu son 2910 et son analyseur à venir suivant une architecture SDR (Software-defined radio) commune. Celle-ci permet d'effectuer en numérique, à l'aide de DSP et FPGA, des fonctions habituellement réalisées avec des composants analogiques. Dans le cas du générateur, à la sortie du bloc numérique se trouvent des convertisseurs N/A en bande de base, qui s'appliquent aux composantes en phase et quadrature de la FI avant leur transfert vers le modulateur I/Q. Dans le 2810, la FI sera numérisée avant le filtrage et la démodulation. De cette architecture de type radio logicielle découle l'essentiel des atouts du générateur 2910 : rapidité, évolutivité, qualité de modulation numérique quantifiée par l'amplitude du vecteur d'erreur (EVM), compacité et prix attractif. Les spécifications de niveau de sortie, de pureté spectrale et de réjection dans le canal adjacent restent évidemment tributaires du synthétiseur RF intégré. Avec sa hauteur de 3U et sa largeur de 8,4 pouces (soit environ un demi-rack), le 2910 présente un volume inférieur à celui de ses concurrents, exception faite du SM300 de Rohde & Schwarz aux possibilités moindres et des modèles PXI triple largeur de National Instruments et Aeroflex. Ces produits ne figurent pas dans le tableau comparatif ci-dessous faute de place, mais aussi parce que leur bande passante de modulation numérique I/Q est au plus de 40 MHz. La face avant du nouveau venu de Keithley se distingue par la taille de son écran couleur qui possède une diagonale de 7 pouces, une caractéristique qui n'est surpassée que par les 8,4 pouces du MG3700A d'Anritsu et des générateurs haut de gamme SMJ100A et SMU200A de Rohde & Schwarz. L'entrée des configurations opératoires se fait directement par le biais de cet écran tactile ou à l'aide d'une souris, l'interface utilisateur graphique étant qualifiée d'intuitive par le constructeur. Moyennant quoi, l'appareil ne possède qu'un commutateur rotatif et une touche de navigation sur le panneau avant, ce qui préserve sa compacité malgré son grand écran. Son système d'exploitation est Windows CE, préféré à XP pour son temps de réponse plus rapide et des raisons de coût. Pour un contrôle à distance, le 2910 offre le choix entre ses interfaces USB, Ethernet 100-BaseT et GPIB. La programmation est possible au moyen de commandes SCPI, de drivers IVI-Com ou IVI-C, ou de l'environnement LabView. Avec ses dimensions, qui en font un outil facilement rackable, et la disponibilité d'un lien Ethernet associé à un serveur web intégré, le générateur est compatible avec le standard d'instrumentation LXI en classe C (celle qui n'exige aucune ressource de synchronisation). Côté vitesse, le générateur 2910 peut se targuer de temps de commutation en fréquence et niveau nettement meilleurs que ses concurrents, hormis les modèles 3410 d'Aeroflex. Ses temps de commutation sont typiquement de 3 ms ; en mode liste ou vobulation, ils descendent à 1,8 ms, voire 1,6 ms sans modulation. La rapidité de commutation de fréquence est liée au procédé de synthèse mis en &oelig;uvre qui a été breveté. Keithley fait également état d'une commutation entre formes d'ondes issues du générateur arbitraire optionnel limitée à 3 ms. Les autres caractéristiques techniques sont pour la plupart de bonne tenue, qu'il s'agisse de la pureté spectrale ou de l'amplitude du vecteur d'erreur sur signaux W-CDMA, évaluée à 1,2 % rms en typique, ou encore de la précision en niveau de ±0,5 dB. En revanche, la gamme de niveau ne va pas au-dessous de -120 dBm, et la dynamique disponible pour les mesures de puissance dans le canal adjacent ne dépasse pas 57 dB en typique sur signaux W-CDMA. Générateur RF d'usage général, le 2910 dispose de ressources de modulation analogique en amplitude, fréquence, phase, impulsion et bruit. L'appareil est aussi capable de délivrer un signal à deux tons. Parmi ses points forts, on note la bande passante de modulation vectorielle qui atteint 200 MHz lorsque l'on se sert des entrées I et Q analogiques. Un générateur arbitraire optionnel fournit une bande passante I/Q de 40 MHz sur la sortie RF ; de résolution 16 bits, il est doté d'une capacité mémoire assez confortable avec ses 64 Méch./voie. Des logiciels de génération dédiés aux principaux standards de radiotéléphonie sont proposés pour le test de mobiles. L'architecture du 2910 va permettre d'étendre facilement ces bibliothèques de signaux et de faire face à tous les types de modulations numériques actuels et à venir.

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