Couverture ElectroniqueS n°127

Vitesse d'échantillonnage élevée, profondeur mémoire importante et haute vitesse d'acquisition, le tout à des coûts sans cesse améliorés, sont devenus banals en oscilloscopie à partir du milieu de gamme. A ces spécifications techniques, qui demeurent incontournables, les fabricants ont ajouté des arguments de taille et de poids, puisqu'ils traquent désormais les centimètres et les kilos en trop sur leurs appareils ! Le constat est facile : aujourd'hui, les performances d'acquisition des oscilloscopes haut de gamme d'il y a quelques années sont disponibles sur des instruments de moyenne gamme. En effet, dans cette catégorie, les fréquences d'échantillonnage de 5 à 10 Géch./s sont devenues monnaie courante et il est de bon ton de proposer des mémoires de plusieurs mégapoints, y compris en version de base ; quant à la vitesse de capture, elle ne saurait être inférieure à plusieurs milliers de formes d'onde par seconde et l'affichage en trois dimensions, avec l'intensité lumineuse ou la couleur fonction de la récurrence des points, s'est généralisé. De plus, à bandes passantes équivalentes et malgré les améliorations apportées, les prix sont censés rester inchangés, voire diminuer, d'une génération à l'autre. Les tout récents WaveRunner Xi de LeCroy, DPO 4000 de Tektronix et DL 9040 du japonais Yokogawa, représenté par MB Electronique, illustrent parfaitement ces tendances (voir tableau). Sur ces produits – comme sur tout oscilloscope qui se respecte – les fabricants ont également mis l'accent sur la qualité de l'interface utilisateur, qui doit rester d'un abord aisé malgré la multiplication des possibilités de visualisation et de calcul. Cette quête de convivialité s'est traduite notamment par l'arrivée de plates-formes PC pour faciliter les traitements, la connectivité au monde extérieur et le stockage de masse. Omniprésent en haut de gamme, le PC n'a pas encore été universellement adopté en milieu de gamme : d'une part, une telle intégration a un coût ; d'autre part, Tektronix comme Yokogawa estiment que l'environnement Windows ne fait pas l'unanimité auprès des utilisateurs de cette classe d'appareils. Tel n'est pas l'avis de LeCroy dont les WaveRunner Xi et les WaveSurfer, plus économiques, reposent sur une plate-forme PC sous Windows XP. Parmi les facteurs contribuant au confort d'utilisation, la définition et la taille de l'écran figurent dorénavant en bonne place. C'est pourquoi la diagonale de 6,3 pouces de la série 6000 d'Agilent détonne un peu, à un moment où Tektronix et LeCroy offrent 10,4 pouces sur leurs matériels concurrents, à savoir les DPO 4000 et les WaveSurfer. En revanche, chez Agilent, Tektronix et Yokogawa, la définition XGA (soit 1 024 x 768 points) est la règle sur les oscilloscopes lancés récemment, alors que les écrans de LeCroy restent cantonnés à une définition SVGA (800 x 600 points). Pour autant, un grand écran ne doit pas aller de pair avec un volume important, au contraire : chez les fabricants, la chasse aux centimètres et aux kilos superflus est aujourd'hui ouverte, l'idée étant de réduire l'empreinte au sol pour ne pas encombrer les espaces de travail. Les progrès de l'intégration aidant, les derniers-nés de LeCroy, Tektronix et Yokogawa ont une profondeur limitée entre 14 et 18 cm, soit une sveltesse et une empreinte au sol qui les apparentent aux modèles WaveSurfer et TDS 3000 des deux premières sociétés. Un enregistrement toutes les 400 ns Pour sa part, Yokogawa vient de compléter sa série DL 9 x 40 par une version à 500 MHz, aux performances d'acquisition identiques à celles du DL 9140 à 1 GHz : en temps réel, 2,5 Géch./s sur chaque voie et 5 Géch./s par entrelacement des convertisseurs ; jusqu'à 2,5 Téch./s en temps équivalent ; profondeur mémoire de 2,5 ou 6,25 Mpoints ; vitesse de capture en continu de 25 000 signaux de 2 500 points par seconde, et mode historique autorisant le rappel successif des acquisitions qui se trouvent en mémoire (jusqu'à 1 000 ou 2 000 suivant la capacité de l'oscilloscope) ; partitionnement de la mémoire pour des enregistrements séquentiels séparés seulement de 400 ns, temps correspondant au réarmement du déclenchement (dans ce mode, le nombre de segments est au maximum de 1 600 avec 6,25 Mpoints/voie et il va de soi que l'affichage des courbes se fait en différé par rapport aux acquisitions). Rappelons que le troisième membre de la famille, référencé DL 9240, a une bande passante de 1,5 GHz et une vitesse d'échantillonnage deux fois plus rapide. Nous avons déjà détaillé les possibilités des DL 9140 et DL 9240 dans le numéro de mai 2005 de la revue (Electronique n° 158, p. 22). D'ergonomie similaire, le nouveau venu DL 9040 reprend la totalité des ressources de déclenchement et de traitement de ses devanciers. Parmi celles-ci, signalons : la disponibilité de déclenchements qualifiés sur front ou largeur d'impulsion (l'enregistrement ne débute que si la condition de qualification – état haut ou bas sur une autre voie – est remplie) ; un déclenchement sur bus I2C et SPI, et sur mot série de 128 bits jusqu'à 50 Mbits/s ; une option d'analyse sur bus I2C et SPI… Les fonctions Zoom search et History search autorisent une recherche automatique d'événements, dans un enregistrement de grande longueur pour la première, et au sein des diverses acquisitions en mémoire dans le mode historique pour la seconde. Avec Zoom search, l'événement à détecter peut être un front, un état, une largeur d'impulsion, un mot série de 128 bits ou un pattern sur bus I2C ou SPI si l'appareil est équipé de l'option adéquate. Dans le mode History search, l'événement recherché sera l'entrée (ou la sortie) du signal dans une à quatre zones définies par l'utilisateur ou un paramètre mesuré (temps de montée, largeur d'impulsion…). Un des principaux atouts des modèles DL 9x40 réside dans leur prix : le DL 9140 rend accessible 1 GHz de bande à un coût de 10 500 euros ; le nouveau venu abaisse le prix d'entrée de la série à 7 777 euros ; quant au DL 9240, il démarre à 17 000 euros.

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