Couverture ElectroniqueS n°127

En fédérant tous les acteurs d'Ile-de-France de cette filière, le consortium Optimum se propose de la pérenniser en tant que pôle d'excellence européen au travers d'un plan industriel global. Les activités III-V de la Région Ile-de-France sont en train d'évoluer avec un dynamisme assez exceptionnel. La raison : le lancement d'un programme de recherche coopératif sur quatre ans, appelé Optimum et mené par un consortium du même nom, qui regroupe tous les acteurs régionaux de cette filière.« Notre objectif consiste non seulement à travailler ensemble au développement des technologies, des produits et des applications afin de permettre à l'ensemble des acteurs de se positionner de façon compétitive au plan européen et mondial, mais aussi à mettre au point une véritable feuille de route industrielle dans le III-V. Il y a une volonté de changer une situation qui n'évolue que trop peu depuis 20 ans », précise Jean-Luc Ledys, COO de Picogiga International et leader du programme. Elaboré avant le lancement de l'appel à projets pour les pôles de compétitivité en France, ce programme a démarré il y a un an avec un financement de la DGE et du département des Hauts-de-Seine. Toutes les réalisations prévues pour la première année d'existence ont été concrétisées (voir ci-dessous). Aujourd'hui, Optimum est intégré pour les trois ans à venir dans le pôle de compétitivité System@tic Paris – Ile-de-France (voir EI n° 607) afin de faire bénéficier les autres acteurs de ses retombées dans les matériaux, process de fabrication et composants des filières GaAs, InP, HBT et autres Hemt, cela principalement dans les domaines d'application des télécoms à ultra-haut débit, de l'automobile et des transports, de l'espace et de la sécurité.La première année de travail a vu la mise en place de partenariats recherche-industrie, d'investissements dédiés, et le lancement de travaux dans les trois filières HBT, HBT sur InP et Hemt. Au-delà de ce travail coopératif, l'originalité du programme Optimum réside dans le fait que la configuration industrielle du consortium, à savoir les rôles techniques et commerciaux de ses membres, devrait évoluer afin de supprimer d'éventuels recouvrements, afin d'exploiter au mieux les compétences majeures de chacun et ses outils respectifs. Il sera ainsi possible d'imaginer des transferts de travaux, voire de filières entières, de l'un à l'autre des acteurs.Un budget d'environ 50 millions d'euros sur quatre ansUne amorce de cette reconfiguration a déjà eu lieu avec le transfert de la filière HBT sur InP du III-V Lab, un centre de R&D commun à Alcatel et Thales, à Ommic, au lieu de l'intégrer dans UMS, filiale Thales-EADS. Un autre point pourrait renforcer le positionnement de Picogiga dans les matériaux et l'épitaxie. Sa technologie par jets moléculaires pourrait être complétée avec les compétences en épitaxie Mocvd d'Ommic, qui, lui, recentrerait ses activités sur la fabrication de composants.Sur 2005, le budget total du programme a atteint 8 millions d'euros. L'ensemble a été subventionné à hauteur de 35 % par les collectivités locales et régionales et la DGE. « Nous avons estimé le budget total nécessaire à 50 millions d'euros sur quatre ans », précise Jean-Luc Ledys. L'intégration dans le pôle de compétitivité System@tic soulève néanmoins un double problème : celui de la mise en place du pôle et de sa gouvernance, et celui du financement. Le dépôt des idées de projets pour les trois années à venir doit se faire de façon centralisée dans le cadre du fonds de compétitivité des entreprises d'ici la mi-février. Le programme Optimum étant déjà lancé, ces délais de bouclage risquent maintenant de ralentir les travaux. « Les partenaires ont la volonté de poursuivre le projet en anticipant sur les financements attendus », avance M. Ledys. Mais deux questions restent posées. Comment se passeront la labellisation et la sélection des projets ? Et, surtout, y aura-t-il possibilité d'obtenir un financement en avance de phase de la part des collectivités ?Acteurs, projets et premiers résultats d'optimumLes membres fondateurs du consortium incluent : côté matériaux, Picogiga International et Ommic ; côté composants, United Monolithic Semiconductors et III-V Lab (GIE dédié R&D entre Alcatel et Thales) ; et, côté utilisateurs, Aevix Systems (une jeune pousse dédiée aux applications de transmission et modulation de signaux, créée en 2004) (voir notamment EIH n° 568) et Thales Communication.Divers laboratoires de R&D de la région parisienne ont rejoint le noyau de base. Il s'agit du LPN, de l'IEF, de l'ENST, et de divisions de l'université Paris-X. S'y ajoutent des entités hors Région comme l'IEMN, l'Ircom et le Chrea.La mission d'Optimum porte sur la maîtrise des aspects clés suivants : matériaux semiconducteurs composés (substrat et croissance épitaxiale) ; filières de production de composants III-V ; filières d'encapsulation (notamment plastique adapté HF) ; conception et fabrication de composants spécifiques destinés, en priorité, à des applications de communications haut débit et de sécurité automobile (radars).Bilan de la première année d'existence : 3 millions d'euros d'investissements matériels, 10 emplois de R&D créés (dont 7 chez Picogiga International), 7 brevets en cours de dépôt ou déjà déposés.

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