Couverture ElectroniqueS n°127

Les équipementiers font de plus en plus appel aux sociétés d'ingénierie et de conseil. Motifs : leur recentrage sur des activités c&oelig;ur de cible, leur besoin à la fois en réactivité en conception de nouveaux produits et en innovation. Bien que très discrets sur le sujet, les équipementiers de l'Hexagone font de plus en plus appel aux sociétés de conseil (Altran, Alten, Assystem…) pour la conception et la mise en production de leurs produits. Tous y ont recours : les secteurs des télécoms (Alcatel, Wavecom…), de l'industriel (Schneider…), de l'aéronautique et militaire (Thales…), de l'automobile (Bosch, Magneti Marelli, Valeo…).Le recentrage des bureaux d'études de ces équipementiers sur leurs activités c&oelig;ur de cible les oblige en effet à avoir davantage recours à des sociétés de conseil. D'autant que les évolutions technologiques plaident pour une association des savoirs télécoms, informatiques et de l'électronique grand public. L'accélération du renouvellement des matériels, qui joue un rôle majeur en électronique de grande consommation, impose aussi une cadence rapide à la conception de nouveaux produits.Une préférence marquée pour les équipesEnfin, les consultants sont prisés pour le regard neuf qu'ils peuvent poser sur les projets. « Moins sensibles aux habitudes d'un domaine, ils recadrent les problèmes et sont souvent orientés vers des solutions innovantes, remarque Claude-Emmanuel Boisson, directeur de l'innovation et des technologies d'Altran, qui ajoute : Leur expérience, qui capitalise des savoirs acquis chez différents équipementiers, leur permet non seulement de résoudre rapidement les problèmes mais aussi d'apporter aux clients des méthodes originales. »« Plutôt qu'à des ingénieurs isolés, les équipementiers préfèrent aujourd'hui faire appel à des équipes déjà constituées », note M. Boisson. Le découpage fonctionnel permet aussi de confier en parallèle, à plusieurs équipes, différents modules d'un même projet. « Dans ce cas, le travail doit être parfaitement défini et les risques parfaitement identifiés, souligne cependant M. Boisson. La gestion du risque devient même un outil de communication entre le commanditaire et l'équipe de consultants », estime-t-il. L'appel à des spécialisations (radio et hyperfréquences, logiciel embarqué, temps réel) plaide aussi pour davantage de recours à des consultants externes. « Certaines de nos sociétés développent même des technologies sur commande », indique M. Boisson.Mais les équipementiers cherchent aussi, en plus de savoir-faire originaux, à limiter les coûts associés aux conceptions. Plutôt que de se voir doubler par des concurrents étrangers, les grandes sociétés françaises du conseil en technologies tissent ainsi des partenariats avec des sociétés s&oelig;urs installées dans des pays à faible coût de matière grise (pays de l'Est, Inde, etc.). Déjà présent au Brésil, Altran a ainsi été amené à créer une filiale en Inde, l'an passé.Altran travaille également avec des partenaires en Russie, en Inde, en Roumanie. « Il y a quatre raisons qui contribuent au développement des études dans les pays à faible coût de matière grise : la compétence maintenant mondiale, la pratique des montants compensatoires (obligeant les vendeurs à dépenser l'argent gagné dans le pays acheteur), le développement d'un marché local, et le souci permanent de réduire les coûts », constate M. Boisson. A n'en pas douter, la concurrence des pays neufs dans le domaine des études, notamment de l'Inde, dont la réputation est déjà installée en conception, sera de plus en plus vive.Ventes en hausse pour les ténors français du conseil en innovation et technologiesLes trois premières sociétés françaises de conseil en innovation et technologies, Alten, Altran et Assystem, ont annoncé des ventes en hausse pour 2005.Altran a réalisé un CA de 1 434 millions d'euros, en hausse de 2,7 % par rapport à 2004 : 668,5 millions (47 %) en France et 765,5 millions (53 %) à l'international.Les ventes d'Assystem ont progressé de 26,3 % pour atteindre 568 millions d'euros : 405,9 millions en France (71 %) et 162,1 millions (29 %) hors de l'Hexagone.Alten a, quant à lui, réalisé un chiffre d'affaires de 436,2 millions d'euros, en croissance de 28 % par rapport à 2004. Les ventes réalisées en France (318,6 millions d'euros) ont représenté 73 % du total ; l'étranger (117,6 millions) a compté pour 27 %.La part de l'électronique n'est pas détaillée dans ces chiffres.

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