Couverture ElectroniqueS n°127

Les plates-formes embarquées intégrées et l'OS libre prennent une importance croissante dans le chiffre d'affaires de Wind River. Explications de Federico de Sario, directeur Europe du Sud de la société, qui revient sur le concept de DSO (Device Software Optimization), cher à l'éditeur de VxWorks. Depuis quelque temps, Wind River tente de banaliser le concept de « Device Software Optimization », ou DSO. Certains n'y voient qu'un simple concept marketing. Que leur répondez-vous ?Federico de Sario : Chez Wind River, ce concept cristallise une tendance technologique majeure des systèmes enfouis. Certes, nous parlons toujours du même marché, mais nous voulons utiliser le terme “ DSO ” pour démontrer que l'essentiel de la valeur d'un équipement embarqué est désormais d'ordre logiciel. C'est au niveau du soft que les constructeurs d'équipements électroniques peuvent aujourd'hui créer de la valeur ajoutée et se différencier. Un éditeur comme Wind River se doit donc d'optimiser leur tâche en proposant des plates-formes embarquées – et non plus des éléments logiciels indépendants – dont les différentes composantes, qu'elles soient logicielles ou matérielles, ont été préalablement intégrées et validées par nos soins. L'idée étant que les constructeurs se consacrent uniquement à leur valeur ajoutée. D'où le terme “ DSO ”, synonyme de réduction des temps de développement, de baisse des coûts, avec un modèle économique basé sur des abonnements annuels, et d'amélioration de la qualité et de la fiabilité.Nous avons initié fin 2002 le mode de commercialisation par plates-formes embarquées. Ce modèle a, depuis, été validé par le marché et une bonne partie de nos concurrents, certains ayant même repris à leur compte le mot “ DSO ”. Le cabinet d'analystes américain VDC va jusqu'à préciser que les stratégies DSO des éditeurs contribueront fortement à la progression du marché des logiciels enfouis. Nous sommes donc loin d'un simple concept marketing.Que représentent les ventes de plates-formes embarquées dans le chiffre d'affaires de Wind River ?Federico de Sario : Lors de notre troisième trimestre fiscal 2006, clos le 31 octobre 2005, les abonnements ou souscriptions, forme sous laquelle nous commercialisons nos plates-formes qu'elles soient basées sur VxWorks ou sur Linux, ont représenté 27 % de notre chiffre d'affaires, soit 18,5 millions de dollars, en progression de près de 50 % par rapport à la même période de l'année précédente.Sur les trois mois considérés, nous avons réalisé un chiffre d'affaires global de 67,6 millions de dollars pour un bénéfice net de 5,7 millions de dollars, en progression respectivement de 13 % et de 148 % par rapport à la période équivalente de l'année fiscale 2005. Durant ce même trimestre, les ventes de produits indépendants – comme VxWorks ou les outils de mise au point matérielle ou logicielle – se sont élevées, royalties comprises, à 31,4 millions de dollars. Quant aux services, troisième volet de nos activités, ils ont rapporté 17,7 millions de dollars, un chiffre en constante augmentation lui aussi, surtout grâce à Linux. Wind River offre deux types de services, des adaptations de logiciels additionnels sur nos plates-formes d'une part, et des prises en charge de projets complets d'autre part.Wind River a lancé mi-2004 sa première plate-forme embarquée articulée autour de Linux. Quelle est la part occupée par l'OS libre dans les activités de Wind River ?Federico de Sario : Près de 10 % de notre chiffre d'affaires est désormais réalisé autour de Linux. Nous proposons trois plates-formes embarquées basées sur l'OS libre dont une plate-forme générique et une plate-forme dédiée aux équipements d'infrastructure télécoms. Annoncée fin 2005, la troisième s'adresse aux matériels d'électronique grand public et, notamment, aux téléphones mobiles. Il est prévu que ces plates-formes bénéficient de mises à jour deux fois par an, comme celles articulées autour de VxWorks. Sur le créneau des distributions Linux commerciales dédiées à l'optimisation DSO, qui représentaient l'an dernier 26 % du marché total des logiciels embarqués contre 13 % en 2004, VDC estime que les solutions Linux de Wind River occupaient en 2005 une part de marché de 39 %, contre moins de 5 % en 2004. Une forte croissance que l'on peut expliquer simplement. L'apport majeur de Wind River dans le domaine de l'OS libre consiste en effet à proposer aux développeurs des plates-formes embarquées dotées des mêmes outils et du même niveau d'intégration et de fiabilité auxquels ils sont habitués en utilisant VxWorks.

“ Près de 10 % des activités de Wind River sont déjà liées à Linux ”

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