Couverture ElectroniqueS n°127

La version 8 de LabView de National Instruments rationalise le développement de systèmes distribués, offre un environnement de travail orienté projets et simplifie la commande d'instruments via une technologie Express améliorée. L'usage a été respecté : 2005 comme les années précédentes a vu apparaître sa nouvelle mouture de LabView. Le nombre et surtout l'importance des modifications apportées par National Instruments à sa célèbre plate-forme de développement graphique expliquent qu'on soit passé des versions 7 à la version 8. Parmi toutes ces modifications, la firme d'Austin en met trois en exergue : l'enrichissement de la technologie Express qui accélère la prise de mesures ; l'arrivée de l'environnement LabView Project, conçu pour la gestion des applications les plus complexes ; et des outils pour faciliter la mise en &oelig;uvre de systèmes distribués, notamment en termes de communication de données et de synchronisation entre matériels. Apparue avec la version 7, la technologie Express repose sur des instruments virtuels (VI) de haut niveau, qui encapsulent des fonctions de mesure complètes pour les applications les plus courantes, et des assistants interactifs pour l'acquisition de données et le contrôle d'instruments (Electronique n° 139, p. 28). Quelques secondes suffisent pour configurer les VI Express matérialisés par des icônes de grande taille et leur exploitation n'exige que peu de programmation, voire aucune. L'objet de cette technologie est d'obtenir des mesures en quelques minutes. Avec la version 8, ce sont 35 VI Express supplémentaires qui sont introduits. De plus, l'outil Instrument Finder assure la reconnaissance des appareils connectés et cherche leurs pilotes ; en cas d'absence de certains, il télécharge les drivers appropriés depuis le site web de National Instruments et les installe sur le PC de commande. Complètement automatisé, le processus élimine la configuration manuelle fastidieuse et consommatrice de temps. Côté acquisition de données, le driver NI-DAQmx a été revu pour s'intégrer parfaitement avec LabView 8, d'où une mise à jour de l'assistant DAQ. L'assistant d'E/S sur instruments a également été révisé. Environnement orienté projets, LabView Project fournit une fenêtre de navigation donnant accès à l'ensemble des matériels d'une application et, par arborescence, aux modules logiciels qui leur sont associés. Assurant la gestion de cibles multiples, il rend possible l'ajout de modules de code, la différentiation de code (comparaison entre deux versions d'un même module de code), le contrôle de code source, le déploiement de l'application vers ses cibles… Toutes caractéristiques susceptibles de mieux intégrer LabView dans les processus d'ingénierie logicielle allant de pair avec une programmation en équipe des applications, ou requis par certaines normes relatives à la certification du processus de développement. Quand les variables se partagent Si l'on considère comme National Instruments que les systèmes distribués sont des systèmes utilisant plus d'un processeur pour exécuter une application, il faut alors souligner leur grande diversité : ils peuvent être physiquement situés sur une carte, dans un châssis, une baie ou répartis sur des matériels connectés en réseau ; d'autre part, les processeurs sont souvent d'architectures différentes (micro-contrôleurs, DSP ou FPGA). LabView 8 a été développé pour répondre aux contraintes de conception, de communication et de synchronisation des systèmes à intelligence distribuée de toutes natures. Tout d'abord, le même environnement permet la programmation de plusieurs types de cibles : PC, assistants personnels, plates-formes temps réel et FPGA. Les modules LabView DSP et LabView Embedded Development pour processeurs 32 bits embarqués ne sont pas encore disponibles dans la version 8 ; ils le seront dans la prochaine. LabView Project offre une vue de toutes les composantes du système, et optimise le processus de création et modification du code des applications complexes. La communication entre les matériels est simplifiée grâce aux variables partagées : celles-ci garantissent le partage de données, même complexes, en temps réel et de façon transparente entre les processeurs du projet. Enfin, aux ressources de déclenchement des châssis PXI et à la synchronisation des cibles FPGA via le module de LabView qui leur est dédié, National Instruments ajoute deux solutions de synchronisation sur réseau Ethernet. La première consiste à faire appel au protocole IEEE 1588 : pour cela, la société commercialise la carte PCI-1588 qui autorise une précision de synchronisation meilleure que 200 ns. La seconde n'exige aucun matériel spécifique : il s'agit d'une couche logicielle supportée par LabView 8 dont la précision de synchronisation est comprise entre 1 et 5 µs ; elle présente l'avantage d'assurer des transferts de données déterministes (temps de cycle allant de 100 µs à 100 ms), d'où son appellation de NI Deterministic Ethernet. Le prix de LabView 8 varie de 1,2 à 3,9 k d'euros suivant la configuration choisie.

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