Couverture ElectroniqueS n°127

Les analyseurs FSL de Rohde & Schwarz sont proposés à un prix qui les situent « en bas » du milieu de gamme. Mais certaines de leurs possibilités les placent nettement au-dessus, en particulier leur bande passante de démodulation numérique. Désireux de combler le fossé qui sépare son analyseur de spectre économique FS300 et sa série FSP, Rohde & Schwarz a développé la famille FSL destinée à trouver des débouchés aussi bien au laboratoire qu'en production et maintenance. Ceci grâce à des spécifications métrologiques plus qu'honorables pour sa catégorie de prix (de 10 000 à 17 000 euros), la richesse des fonctions disponibles, sa rapidité de mesure, sa compacité et sa légèreté (entre 7 et 8 kg). Ainsi, le constructeur allemand, qui dispose désormais d'une offre très complète en analyse spectrale, entend bien consolider sa solide place de deuxième mondial sur ce marché avec une part estimée à quelque 30 %, pour détrôner à terme Agilent dont le poids actuel dans ce secteur est supérieur à 50 %. La série FSL de Rohde & Schwarz se décline aujourd'hui en quatre versions, qui se distinguent par la gamme de fréquence (jusqu'à 3 GHz ou 6 GHz) et le générateur de poursuite qui équipe deux d'entre elles. Ce générateur de poursuite peut aller jusqu'à 6 GHz, une caractéristique qu'il ne partage qu'avec l'outil de terrain FSH6 de la firme d'outre-Rhin. Côté spécifications, les modèles FSL possèdent une bande passante de démodulation I/Q de 20 MHz, un plancher de bruit typique de -152 dBm pour une largeur de filtre FI de 1 Hz et avec préamplificateur, et un point de compression à 1 dB de +5 dBm à l'entrée du mélangeur, des valeurs uniques dans leur classe de prix. Autres caractéristiques intéressantes : un point d'interception du 3e ordre de +10 dBm, une largeur des filtres d'analyse variable de 300 Hz à 10 MHz en standard et de 1 Hz à 10 MHz en option, et une incertitude globale de mesure évaluée avec un niveau de confiance de 95 % à moins de 0,5 dB jusqu'à 3 GHz. Toutes possibilités qui positionnent favorablement ces appareils par rapport à leurs concurrents (voir tableau).Un traitement du signal 100 % numériséA titre de comparaison le FSP3, qui démarre à 20 000 euros, est doté d'une bande passante de démodulation numérique de 8 MHz et d'un point de compression à 1 dB de 0 dBm ; en revanche, il conserve un avantage en bruit de phase et en plancher de bruit. Il est toutefois permis de s'interroger sur l'avenir de cette série FSP, surtout si Rohde & Schwarz prévoit d'introduire des FSL couvrant les hyperfréquences (la gamme FSP s'étend jusqu'à 40 GHz).Mettant en &oelig;uvre le principe superhétérodyne à triple changement de fréquence, les FSL sont dotés d'un convertisseur A/N à 66 Méch./s qui numérise la troisième FI de 20 MHz. Dès lors, le filtrage FI, la démodulation et la détection sont réalisés de façon entièrement numérique. Moyennant quoi les instruments bénéficient d'une vaste palette de filtres FI à flancs raides (ceux qui sont de type gaussien ont un facteur de forme inférieur à 5), l'erreur due à un changement de largeur de filtre ou de détecteur est négligeable, il n'y a pas de dérive due au vieillissement et aucun réglage n'est nécessaire. Des avantages qui expliquent la précision en niveau de 0,5 dB à 3 GHz et 0,8 dB à 6 GHz.En termes de vitesse de mesure, les FSL n'ont rien à envier aux FSP avec un balayage en 2,5 ms pour une excursion de 100 MHz et de 1 µs en mode oscilloscope. En manuel, étant donné le temps de retour de trace, ce sont 20 courbes/s qui peuvent être affichées, tandis que sur le bus GPIB la cadence de transfert atteint 80 courbes de 501 point par seconde en mode temporel. Par ailleurs, les FSL disposent des mêmes fonctions de mesure automatisées que les FSP : mesures de puissance dans le canal utile et dans les canaux adjacents, avec des réglages prédéfinis pour de nombreux standards radiocoms ou configurables par l'utilisateur ; mesures de bande passante occupée, de point d'interception du 3e ordre, de rapport C/N et de bruit de phase ; fonction d'analyse statistique CCDF sur 20 MHz, qui décrit la probabilité pour que la puissance instantanée d'un signal CDMA ou multiporteuse excède sa puissance moyenne… La fonction « Fast ACP », apparue pour la première fois sur les FSP et exclusive à Rohde & Schwarz, accélère les mesures de puissance dans les canaux adjacents, sans compromis sur la précision ; celles-ci sont réalisées dans le domaine temporel et non, comme c'est l'usage, par un balayage fréquentiel. En outre, l'utilisateur peut définir différentes largeurs de canaux et divers espacements et mesurer la puissance simultanément de 12 porteuses utiles ; puis après sélection d'un canal de référence, l'opérateur a accès en même temps aux puissances de ses 12 canaux adjacents, et ceci de part et d'autre de la référence choisie.On notera pour finir que les derniers-nés de Rohde & Schwarz sont susceptibles en option d'être alimentés par tension continue de 12 à 28 V ou par batterie NiMH.

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