Couverture ElectroniqueS n°127

Contrairement à ses devanciers - les standards d'instrumentation VXI et PXI, le LXI se passe de bus de fond de panier. Dès lors les coûts et contraintes liés à l'emploi d'un châssis dédié disparaissent. Instigateur du LXI, pour Lan extensions for instrumentation, le couple Agilent-VXI Technology a imaginé un standard sans châssis dédié et, par conséquent, sans bus de fond de panier, sans module d'interface MXI ou contrôleur embarqué, toutes ressources qui ont un coût et constituent le ticket d'entrée en VXI et PXI. En outre, avec cette nouvelle plate-forme, les discussions byzantines sur l'alimentation et le refroidissement des modules au sein du système n'ont plus lieu d'être (*). Toute-fois, les concepteurs du LXI ont retenu le premier avantage des autres standards d'instrumentation modulaire : la réduction de taille qu'ils autorisent par rapport à un système de test constitué d'appareils de table. Basé comme l'indique son sigle sur Ethernet, bus de communication série à la fois évolutif et pérenne, le LXI peut profiter d'un débit très supérieur à celui du GPIB, qui plafonne en théorie à 1 Mo/s (voire 8 Mo/s dans sa plus récente version). Passée de 10 Mbits/s à 10 Gbits/s, la vitesse de transfert sur Ethernet a, elle, gagné trois ordres de grandeur depuis la création de ce standard normalisé par l'IEEE sous la référence 802.3. De plus, sa pérennité est un atout, jugent les promoteurs du LXI qui mettent a contrario en cause celle du PXI, basé sur le bus PCI abandonné par Intel. Equipant pour l'heure tous les micro-ordinateurs, Ethernet bénéficie par ailleurs d'un effet de volume évident qui permet de disposer de circuits d'interface à faible coût. Des modules de hauteur 1 ou 2U Destinés à être pilotés par un PC, les modules LXI disposent en propre de leur processeur, leur interface Lan, leur alimentation et leurs entrées de déclenchement. En fait, ils se présentent comme l'équivalent exact d'appareils de table, à ceci près qu'il sont dépourvus d'écran, de commutateurs rotatifs et de boutons de commande. Une approche bien faite pour favoriser la déclinaison d'instruments traditionnels en modules LXI, dont la compacité supérieure résulte, pour l'essentiel, de l'absence de face avant. Pour leur part, les utilisateurs apprécieront la réutilisation possible de programmes développés avec des appareils classiques. La hauteur des modules est de 1 ou 2U et leur largeur de 19 pouces ou d'un demi-rack. Soit un facteur de forme apte à faciliter l'empilage des modules, ainsi que leur cohabitation avec des instruments traditionnels au sein d'armoires de test existantes de taille standard. Les entrées et sorties de signaux se situent à l'avant, les connecteurs d'interface Ethernet et d'alimentation à l'arrière. L'ensemble des spécifications LXI n'est pas encore finalisé et un consortium a été créé en septembre dans ce but. Il aura pour tâche de définir plus précisément l'architecture logicielle et les possibilités de déclenchement. Mais on sait déjà qu'il sera fait appel à des pilotes IVI-COM pour les communications afin de simplifier l'intégration système. Côté déclenchement, il est question de mettre en &oelig;uvre la norme IEEE-1588, initialement développée pour le GPIB, pour assurer une synchronisation entre instruments LXI meilleure que 1 µs. De plus, un événement externe peut déclencher un module, via l'entrée prévue à cet effet qui équipe chacun d'eux. Il est clair que la plate-forme de test, promue par Agilent et VXI Technology, est séduisante. Ses initiateurs évoquent un accueil extrêmement positif de la part des intégrateurs. Mais il paraît évident qu'il n'y a pas de place sur le marché pour trois standards d'instrumentation modulaire. Le dernier venu ne risque-t-il pas de faire les frais de cette situation ? A moins que le passage annoncé du PXI au PXI Express ne soit mal perçu, ou que l'arrivée du LXI ne provoque une disparition accélérée du VXI… Quoi qu'il en soit, du point de vue d'Agilent, il était indispensable d'avoir une offre modulaire pour satisfaire la demande d'instruments synthétiques de l'armée américaine. Et l'on voyait mal le leader mondial de la mesure se rallier à National Instruments et son bus PXI. Pour l'instant, il n'existe que deux instruments LXI, qui sont l'&oelig;uvre de VXI Technology : il s'agit de modules d'acquisition pour mesures de température et de jauges de contraintes. Agilent, quant à lui, a présenté des prototypes LXI, lors de la manifestation Auto-testcon de San Antonio (Texas) en septembre, démontrant ainsi la viabilité du standard en hyper (voir photo). (*) On notera que la plupart des utilisateurs, de l'aveu même des fournisseurs de modules VXI et PXI, ne se préoccupent guère - parfois à tort - des problèmes d'alimentation et de refroidissement de leurs châssis.

Le standard LXI s’affranchit des bus de fond de panier

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