Couverture ElectroniqueS n°127

La première édition de ce salon dédié aux concepteurs n'a pas été un franc succès en termes de visitorat, malgré une intéressante concentration de savoir-faire avec la présence de près d'une cinquantaine de bureaux d'études. Organisé dans l'enceinte du parc des expositions d'Angers du 11 au 13 mai dernier, Créatronic se voulait le rendez-vous national des bureaux d'études qui conçoivent des produits électroniques. Lancée à l'initiative de la chambre de commerce et d'industrie locale, en partenariat avec des organismes institutionnels tels que la Meito (Mission pour l'électronique, l'informatique et les télécommunications de l'Ouest), Jessica Ouest, Pays de la Loire Innovation ou encore Angers Technopole, la manifestation s'est soldée par un bilan mitigé. En effet, les exposants, au nombre d'une cinquantaine et répartis sur quelque 35 stands, ont accueilli environ 500 visiteurs inscrits. Alors que les objectifs, qualifiés de modestes, des organisateurs tablaient sur 50 à 80 exposants et 1 500 à 2 500 visiteurs. Malgré l'apport de Go Plast, salon de la plasturgie de l'Ouest, qui se tenait simultanément au même endroit et qui a permis de voir passer dans les allées de Créatronic entre 500 et 1 000 personnes supplémentaires, la participation n'a pas été à la hauteur des espérances de la chambre de commerce et d'industrie d'Angers. De plus, si les organisateurs admettaient que la plupart des exposants seraient originaires du Grand Ouest, ils attendaient des visiteurs de la France entière. Or ceux-ci étaient très majoritairement régionaux. Cela étant, il convient de signaler que plus de 50 % des sociétés ayant répondu au questionnaire de satisfaction adressé aux exposants ont considéré « normale » la fréquentation du salon, la qualité globale du visitorat étant jugée satisfaisante à 75 %. Quoi qu'il en soit, si Créatronic doit avoir une deuxième édition, il faut pouvoir à nouveau l'adosser à une manifestation bien établie et ayant un rapport même lointain avec l'électronique. Ce qui est le cas de Go Plast où se trouvent concepteurs et fabricants de boîtiers et qui attire 6 000 visiteurs et 250 exposants. Plus de 80 % des participants à Créatronic ont d'ailleurs jugé pertinente l'association des deux salons. Le problème de Go Plast est sa périodicité triennale, peu propice à assurer la pérennité d'une jeune manifestation. En attendant 2007, des espaces Créatronic sont envisagés dans d'autres salons de plasturgie : Europlast à Paris en 2005 et Fip à Oyonnax en 2006. Beaucoup de matière grise au fil des stands La genèse de Créatronic repose sur une idée simple : offrir une vitrine aux professionnels de la conception électronique qui, jusqu'alors, n'avaient le choix qu'entre des manifestations généralistes au visitorat disparate et des salons ciblés sur des secteurs d'activités restreints. Etaient ainsi conviés à exposer les bureaux d'études concevant des logiciels et matériels pour applications grand public, embarquées, télécoms, militaires… Avec des spécialités aussi diverses que l'électronique de puissance, l'analogique, les FPGA, la RF, etc. Autres invités : les sociétés de services complémentaires à la conception, comme les essais CEM, et les partenaires institutionnels traditionnels de la recherche (Jessica, Critt, écoles d'ingénieurs…). Comme prévu, la majeure partie des exposants venait de Bretagne, de Normandie et surtout des Pays de la Loire. Une poignée d'entre eux toutefois était originaire de la région parisienne et de la région Rhône-Alpes ; on notait même un toulousain et un montpelliérain. Côté CEM, Gyl Technologies, Emitech et CEMesure, entre autres, proposaient leurs prestations d'essais, conseil et formation. De petite taille, la plupart des bureaux d'études présents témoignaient d'une grande diversité de savoir-faire. Sur ce plan, les organisateurs ont à l'évidence gagné leur pari. Un visiteur porteur de projet avait de bonnes chances de trouver un ou plusieurs interlocuteurs adéquats. Ceci d'autant plus que beaucoup d'exposants mettaient également à disposition des services d'industrialisation et de production. C'est le cas de Micrel, société du Morbihan forte de 72 personnes dont la moitié en bureau d'études, qui fait état d'interventions dans des domaines aussi variés que la domotique, la sécurité, le maritime ou l'automobile. Parmi ses réalisations, on relève un module GPS pour bateaux et l'emploi de la technologie des courants porteurs en électronique industrielle. Avec ses 850 salariés, Lacroix Electronique offre une palette très complète de prestations : de la conception à la production avec des sites en France et en Pologne, en passant par les achats et l'approvisionnement, la logistique et le SAV. NGV Electronique, implanté à Cholet (49), revendique des compétences en logique, analogique et puissance, et assure la fabrication en petites et moyennes séries (jusqu'à 10 000 pièces) en dépit d'un effectif qui ne dépasse pas 12 personnes. Sur le stand de cette société, on se félicitait de la simultanéité de Go Plast, à même de fournir de nouveaux clients. Pour elle comme pour nombre de ses collègues, l'affluence à un salon compte peu : un seul nouveau contact débouchant sur un projet peut rendre la participation à la manifestation très profitable. Chez Artémis, entreprise de sept salariés basée à Beaucouzé (49), est proposé le routage de cartes d'après schémas, avec en outre des services d'industrialisation et de réalisation de prototypes et de préséries. Créée en 2002, la firme caennaise Com2gether développe des cartes à base de FPGA, DSP et microprocesseurs, ainsi que des logiciels embarqués et met en &oelig;uvre des protocoles de communication. La société bénéficie de la maîtrise de trois technologies : les PowerPC de Motorola, les FPGA Cyclone d'Altera et l'OS en source libre Linux. Son effectif de six personnes devrait passer à dix à la fin de l'année. Pour animer leur manifestation, les organisateurs de Créatronic ont remis des trophées récompensant des solutions techniques. Le prix de l'innovation est allé à Ainelec, spécialisé notamment en électronique de puissance et qui compte huit salariés à Amboise (37), pour son convertisseur à entrées et sorties multiples qui permet le stockage de l'énergie photovoltaïque en utilisant le vecteur hydrogène. L'angevin Creative Eurecom s'est adjugé le prix de la meilleure application pour son système de détection de problèmes d'audition pour enfants de moins de deux ans. Dans ce produit, l'emploi d'un microcontrôleur 8 bits de type Pic de Microchip a été préféré à l'usage d'un DSP, ce qui contribue à son faible coût (environ 250 euros). Il sera vendu en direct aux médecins généralistes et spécialistes. Ce laboratoire de 17 personnes a par ailleurs à son actif de nombreuses conceptions RF, dont des étiquettes électroniques pour gondoles de supermarchés et un dérailleur de bicyclette sans fil.

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