Couverture ElectroniqueS n°127

Le prix des substrats FR4 a augmenté de 10 % à 15 % depuis le début de l'année. Pour autant, tous les fabricants de circuits imprimés n'ont pas répercuté cette hausse sur leurs tarifs. Du moins jusqu'à présent, car une nouvelle augmentation du prix des matériaux reste envisageable. Hausse du cours du cuivre, flambée du pétrole, effet de la récession et demande exponentielle de la Chine… Le prix des substrats pour la fabrication des circuits imprimés n'a cessé d'augmenter ces derniers mois. En France, les substrats se négocient déjà à des tarifs de 10 % à 15 % plus élevés qu'au début de l'année pour le FR4 standard, et rien ne dit que cette hausse ait atteint son point culminant. Face à une forte demande, le prix des substrats en Asie, historiquement moins élevé qu'en Europe, aurait augmenté de près de 28 % entre novembre 2003 et avril 2004, indique le syndicat allemand de l'industrie des circuits imprimés, le VDL. Les industriels du secteur parlent déjà d'une pénurie en Asie qui pourrait se poursuivre jusqu'à la fin de l'année, voire au-delà. Et cela bien que l'essentiel des matériaux pour la fabrication des circuits imprimés soit produit en Asie. Le sort de l'Europe dépendra donc en partie de l'évolution de l'équilibre entre l'offre et la demande en Asie.Augmentation du coût de revient des circuits d'un à quelques pourcentsJusqu'à présent, tous les types de substrats pour la fabrication des circuits imprimés n'ont pas été impactés de la même façon par l'escalade du coût des matières premières. Les substrats FR4 à haut Tg (température de transition vitreuse), initialement plus onéreux que les substrats FR4 standards, n'ont augmenté que dans une moindre mesure comparé à ces derniers (de l'ordre de 7 % pour Avi & Peschard par exemple, contre 10 % à 15 % pour le FR4 standard), et aucune augmentation substantielle n'a été constatée sur les substrats haut de gamme de type polyimide (avec ou sans trame de verre) ou Kapton. De même, les films secs et autres consommables pour la fabrication des circuits imprimés ont jusqu'à présent été épargnés par l'augmentation du coût des matériaux de base. Les augmentations de prix différant selon les sources d'approvisionnement et les volumes commandés, ces indications sont toutefois à prendre avec des pincettes, d'autant plus qu'une évolution plus ou moins rapide de la situation est tout à fait envisageable.Les augmentations du coût des matériaux de base des circuits imprimés ne sont évidemment pas sans conséquences sur les coûts de revient des circuits. Selon les fabricants, le type de circuits imprimés (FR4 ou polyimide) et les volumes qu'ils produisent, le coût des substrats représente en France 10 % à 30 % du coût de revient des circuits imprimés (25 % à 45 % pour le total des achats en incluant les autres consommables(*)). La hausse du prix des matériaux se traduit donc pour le moment par une augmentation de l'ordre d'un ou de quelques pourcents du coût de revient des circuits imprimés, cette augmentation étant répercutée ou non par les fabricants de circuits imprimés sur leurs clients selon leur politique de prix. De fait, les fabricants de circuits imprimés sont confrontés à un dilemme. Soit, pour conserver leur marge, ils augmentent légèrement leurs tarifs, comme le pratique par exemple Avi & Peschard en calculant systématiquement ses prix de vente en fonction de ses coûts de revient (environ +1 %) ; soit ils maintiennent leurs prix de vente mais en sacrifiant alors leur marge. « Nous ne prévoyons pas de hausse car la pression sur les prix est trop forte », explique ainsi Jacques Le Barbier, directeur de la Nicosofra, société issue de la fusion de Nicolitch et de Sofra-PCB. Pour ce faire, toutes les démarches du fabricant francilien depuis cette fusion vont dans le sens d'une réduction des coûts de revient, tant au niveau des achats que de la productivité et du rendement (augmentation des formats, réduction des rebuts). De même, Elvia Printed Circuit Boards (ex-Alcatel Coutances) n'a pas jusqu'à présent augmenté ses tarifs. Néanmoins, confie Bruno Cassin, p-dg de la société, « s'il se produisait une nouvelle hausse du prix des matériaux, nous serions cette fois obligés de la répercuter sur nos prix de vente ».(*) La part de main-d'&oelig;uvre se situe, quant à elle, entre 25 % et 40 % en France.

La hausse du prix des matériaux pénalise les fabricants de circuits imprimés

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