Couverture ElectroniqueS n°127

Selon le cabinet américain Technology Forecasters, la contrefaçon de produits électroniques en provenance de Chine pourrait entraîner 10 milliards de dollars de préjudice par an pour les fabricants. Surtout connu pour les méfaits qu'il cause à l'industrie textile et aux produits de luxe, le phénomène de la contrefaçon touche désormais tous les secteurs de l'industrie. Représentant 5 % à 9 % du commerce mondial, ce fléau menace de façon notable l'économie mondiale et européenne, estime l'Union des fabricants, qui regroupe des entreprises et des fédérations professionnelles particulièrement sensibilisées à ce problème. Selon cette organisation, le commerce illicite connaît une ampleur sans précédent depuis quelques années : les produits saisis par les services douaniers dans l'Union européenne seraient ainsi passés de 25 millions d'unités en 1999 à 70 millions en 2000 et à 100 millions en 2001. Même s'il représente une part relativement faible dans les statistiques des saisies douanières opérées en France, le secteur de l'électronique est, lui aussi, de plus en plus affecté par ce fléau. Depuis quelques années, de nombreux produits électroniques sont en effet venus allonger la liste des articles contrefaits : accessoires de téléphones mobiles, appareils radio, appareils photo, composants électroniques, petit appareillage électrique (disjoncteurs, prises, contacteurs), et même propriété intellectuelle. Au centre de ce trafic particulièrement destructeur d'emplois (la contrefaçon coûterait 300 000 postes par an en Europe) et, bien souvent, dangereux pour la sécurité des consommateurs, se trouvent des pays d'Asie, comme la Chine, qui se sont officiellement saisis du problème, mais qui tardent à mettre en place des mesures véritablement efficaces pour l'enrayer. Dans certains villages chinois, l'usine qui fabrique des produits de contre-façon est le seul pourvoyeur d'emplois, et la fermer entraînerait la destruction du tissu économique local. Le danger vient aussi de l'Est européen. La Russie est, derrière la Chine, le deuxième paradis de la contre-façon, mais les produits contrefaits en Europe de l'Est sont moins “ exportés ” que les produits de contrefaçon asiatiques. Les démarches des PME vont être facilitées Du 26 au 31 janvier 2004, une Semaine anti-contrefaçon a été organisée en France sous l'égide du Cnac (Comité national anticontre-façon) afin d'alerter le public sur les conséquences graves que peuvent entraîner des produits de contrefaçon sur la santé et la sécurité des consommateurs. Pour réduire au maximum les coûts, les contrefacteurs ne respectent pas les normes sur les appareils domestiques et négligent la mise en place de systèmes de sécurité (fusibles ou métaux mal adaptés, résistances non conformes, absence de verrouillage), entraînant coupures, électrocutions, brûlures et explosions. La situation étant alarmante, l'Europe a estimé urgent d'adopter une réglementation en matière de contrefaçon. Le Parlement européen a ainsi adopté, en début d'année, une proposition de directive pour harmoniser les législations visant au respect des droits de propriété intellectuelle et industrielle. Elle vise notamment à faciliter la tâche des entreprises qui en sont victimes. Jusqu'à présent, lorsqu'une société demandait l'immobilisation d'un chargement suspect, elle devait verser une garantie destinée à couvrir les frais de stockage en cas d'erreur de saisie. Mais ces frais dissuadaient bien souvent les PME d'engager une procédure. Afin de les y encourager, les demandes d'intervention vont devenir gratuites et les ressources douanières qui y seront consacrées vont être renforcées, non seulement en termes de personnel, mais aussi en matériels qui permettront aux douanes de détruire les produits contrefaits. Authentification et traçabilité limitent les risques Au-delà des actions juridiques, qui sont souvent longues et inopérantes, il existe des outils permettant d'assurer une meilleure reconnaissance des produits originaux, outils qui s'avèrent efficaces pour lutter contre la contrefaçon. L'Union des fabricants (www.unifab.com) a édité un guide qui présente ces solutions d'authentification et de traçabilité. Elles sont de quatre types : les moyens électroniques (étiquettes électroniques, identification par radiofréquence, écriture codée optique), les moyens de marquage visibles et invisibles (hologrammes, encres ultraviolettes, infrarouges, polymères fluorescents, micro-textes), les moyens chimiques et les moyens mécaniques (gravure, étiquetage thermorétractable). La décision de s'équiper de tels moyens d'authentification et de traçabilité doit résulter d'une démarche cohérente impliquant les différents services de l'entreprise concernés par la lutte contre la contrefaçon : production, logistique, juridique, voire marketing et communication. 3M, qui propose certaines de ces solutions, indique que la croissance de son activité sécurité enregistre, depuis quelques années, un rythme de croissance annuelle à deux chiffres, ce qui montre que de plus en plus d'entreprises se protègent de cette manière. « Nos étiquettes sécurisées équipent notamment des circuits imprimés et des circuits intégrés », explique Jean Duvivier, en charge de cette activité chez 3M.

Comment se protéger contre le fléau de la contrefaçon ?

Couverture ElectroniqueS n°127

IBM grave les premières puces en 2 nm en abandonnant les FinFET

Zeta, le protocole LPWAN made in China, arrive en Europe

Harting invente le connecteur électronique sur mesure

Comment se protéger contre le fléau de la contrefaçon ?

Dans la même rubrique

Couverture ElectroniqueS n°127

IBM grave les premières puces en 2 nm en abandonnant les FinFET

Zeta, le protocole LPWAN made in China, arrive en Europe

Harting invente le connecteur électronique sur mesure