Couverture ElectroniqueS n°127

En attendant une reprise du secteur aéronautique, Thales entend fonder sa croissance sur ses activités de défense et sécurité. Le groupe d'électronique de défense prévoit une hausse de 2 % de son chiffre d'affaires en 2004. L'appréciation de l'euro en 2003 de 20 % par rapport au dollar, de 10 % par rapport à la livre sterling s'est matérialisée par une ponction de 378 millions d'euros sur les contributions des filiales, principalement britanniques et nord-américaines, de Thales. Moyennant quoi, le chiffre d'affaires du groupe d'électronique de défense s'élève pour l'ensemble de l'exercice fiscal 2003 à 10,57 milliards d'euros, soit un recul de 4,8 % par rapport à celui publié l'année précédente. Le poids des trois grands secteurs d'activité du groupe : défense, aéronautique et IT&S (Technologies de l'information et services) représente désormais respectivement 63 %, 17 % et 20 % du chiffre d'affaires, contre 60 %, 16 % et 22 % l'année précédente. Par activité, le chiffre d'affaires du pôle défense s'élève à 6,59 milliards d'euros, celui du pôle aéronautique à 1,79 milliard d'euros et celui du pôle IT&S à 2,07 milliards d'euros. Parmi les grandes tendances soulignées lors de l'annonce officielle des résultats par Ross McInnes, directeur financier du groupe, figure notamment une marge de 8,8 % réalisée l'an dernier dans le secteur de la défense et une croissance organique de 19 % des prises de commandes dans ce même secteur. Ces dernières s'élèvent pour l'ensemble de l'exercice 2003 à 6,95 milliards d'euros. A contrario, les prises de commandes dans le secteur aéronautique, liées aux difficultés tant dans le domaine du contrôle aérien que de celui de l'avionique, montrent un recul organique de 21 %, à 1,61 milliard d'euros. Enfin, celles intéressant le pôle IT&S s'élèvent à 2,20 milliards d'euros, soit une croissance organique de 6 % par rapport à l'exercice précédent. Le carnet de commandes s'établit quant à lui à 13,9 milliards d'euros dans la défense (+2 %), 2,99 milliards d'euros dans l'aéronautique (2 %) et 1,70 milliard d'euros pour le pôle IT&S (+17 %). Recentrage des activités civiles « Prises de commandes, marges, résultats en hausse constituent une base sécurisante pour nos clients et nos actionnaires », a estimé Denis Ranque, président du groupe, avant d'indiquer les perspectives stratégiques qui se dessinent pour les trois prochains exercices. La croissance du groupe repose sur trois grands axes. Le premier concerne évidemment la défense, où Thales entend devenir maître d'&oelig;uvre et leader européen en matière d'intégration de systèmes, un objectif lié notamment à l'évolution des besoins clients (mise en réseau, systèmes d'information à l'échelle du champ de bataille ou même du globe) et à la capacité du groupe à être présent sur tous les grands programmes de C4ISR (Commande, Contrôle, Communications, Computers, Intelligence, Surveillance et Reconnaissance) en Europe. Le deuxième s'attache à la pertinence des activités en aéronautique et sécurité. Denis Ranque a d'ailleurs rappelé à cet égard le recentrage de Thales dans le domaine des activités civiles, la cession d'activités jugées non stratégiques, et la focalisation sur les systèmes de sécurité et transport, les systèmes d'information ou les solutions d'e-gouvernement. « La sécurité sera le moteur de croissance essentiel de nos activités civiles grâce à nos compétences dans le domaine de la détection, des systèmes de communications sécurisées ou de la cryptographie », a souligné Denis Ranque. Enfin, le dernier axe repose sur la stratégie multi-domestique du groupe de défense, en fait, la “ proximité ” du groupe par rapport à ses différents marchés géographiques. Pour 2004, Thales s'attend à une stabilité de son chiffre d'affaires tant en aéronautique que dans la défense, mais prévoit une croissance de 10 % des activités du pôle IT&S. Le chiffre d'affaires global devrait ainsi enregistrer une progression de 2 % par rapport au dernier exercice. Pour 2005 et 2006, le groupe table sur une croissance supérieure à 5 % par an de son chiffre d'affaires et de plus de 10 % par an de son résultat d'exploitation grâce à l'impact de grands contrats défense, une reprise du secteur aéronautique et la recrudescence de la demande en systèmes de sécurité.

Thales mise sur la défense et la sécurité

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