Couverture ElectroniqueS n°127

Lors de Mesurexpo, qui s'est déroulé à Paris du 21 au 23 octobre, les acteurs du monde de la mesure électronique ont présenté un grand nombre de nouveautés. Une fois encore en vedette : les oscilloscopes et l'instrumentation PXI. A l'évidence, le contexte économique difficile ne freine pas la capacité d'innovation des fournisseurs d'appareils de mesure. Après la Semaine de l'électronique l'an passé, Mesurexpo en a témoigné avec éloquence. Premier secteur concerné : l'oscilloscopie dont les performances et la facilité d'emploi ne cessent de progresser.Ainsi, LeCroy a renouvelé son entrée de gamme avec la série WaveRunner6000, constituée de cinq modèles dont la bande passante va de 350 MHz à 2 GHz. Ces instruments au rapport qualité/prix particulièrement soigné, avec un coût qui démarre à moins de 9 000 euros, reprennent l'interface utilisateur sous Windows 2000 et l'architecture X-Stream des modèles haut de gamme du constructeur, les oscilloscopes WavePro et WaveMaster ( Electronique n° 140, p. 32). Rappelons que l'architecture X-Stream repose entre autres, au plan matériel, sur la technologie SiGe des convertisseurs A/N, des amplificateurs d'entrée et des circuits de déclenchement. LeCroy montrait également son récent Wave-Master8620A, de bande passante 6 GHz, qui est le seul du marché avec l'Infiniium 54 855 A d'Agilent Technologies à offrir une cadence d'acquisition de 20 Géch./s sur ses 4 voies.Pour sa part, Chauvin Arnoux exposait les oscilloscopes 60 et 100 MHz MTX 3 252 et 3 352. Ces produits d'origine Metrix élargissent la gamme d'appareils MTX Compact, jusqu'alors composée d'un multimètre 50 000 points et d'un générateur de fonctions 5,1 MHz. Peu encombrants et d'un poids qui ne dépasse pas 2,5 kg, les MTX3252 et 3352 sont dotés d'un écran monochrome ou couleur rabattable sur le panneau avant. Les paramètres de configuration peuvent être fixés à l'aide d'une souris, via des menus « Windows-like ». L'interface Ethernet optionnelle permet une prise en main à distance, sans logiciel supplémentaire.L'offre PXI s'étend en RFL'ensemble des nouveautés en RF et hyper avait été vu deux semaines auparavant, à l'occasion du salon European Micro-wave Week de Munich. Parmi les protagonistes importants du domaine, Agilent Technologies et Rohde & Schwarz avaient des stands de petites dimensions sur Mesurexpo. C'est pourquoi l'américain avait fait l'impasse sur cette partie de son catalogue, tandis que l'allemand avait choisi de ne montrer que ses outils RF portables et à faible coût, les Smart Instruments. Etaient, par conséquent, exposés l'analyseur de spectre FS300, le générateur de signaux vectoriels 3 GHz SM300, enfin disponible en volume, et un prototype de l'AM300, générateur arbitraire deux voies à 100 Méch./s, destiné notamment à délivrer les signaux I et Q en bande de base pour le SM300. Les Smart Instruments, qui disposent du même boîtier et d'une ergonomie identique (à défaut de prix unique, comme initialement annoncé), sont commercialisés en France par Equipements Scientifiques. Le prochain appareil de la série sera un analyseur audio.De son côté, Aeroflex levait le voile sur sa solution de test RF en PXI. Elle comprend quatre tiroirs 3 U : un combineur 4 ports, un générateur et un analyseur de signaux vectoriels, dont l'oscillateur local est fourni par le module synthétiseur. Ces tiroirs ne sont pas les premiers du marché à autoriser des mesures radiofréquences. Ztec (Acquisys) et National Instruments, par exemple, ont déjà des analyseurs de signaux au format PXI et le français Anacad a sorti un synthétiseur voici près de deux ans. Mais l'intérêt de la gamme PXI3000 est qu'il s'agit d'une solution complète avec des modules conçus pour travailler ensemble, livrés avec des drivers Visa plug & play, et des applications logicielles pour l'analyse de signaux GSM/Edge ou UMTS, le test d'amplificateurs pour mobiles, etc. En outre, selon Aeroflex, ses tiroirs offrent des peformances similaires à celles des appareils traditionnels à des coûts deux fois moindres.Chez National Instruments, à l'origine du standard d'instrumentation modulaire PXI, les événements étaient les versions 7 des environnements LabView, LabWindows/CVI et Measurement Studio, qui accélèrent la création de programmes de mesure. Cependant, les visiteurs curieux pouvaient découvrir sur le même stand une famille d'instruments PXI 3U simple largeur pour le test en conception sur signaux mixtes. Elle est constituée d'E/S numériques à 50 et 100 MHz, d'un générateur arbitraire 100 Méch./s - 16 bits et d'un numériseur 100 Méch./s - 14 bits, et complétée par des modules de génération d'horloge, de commutation et de synchronisation entre châssis. Grâce à une architecture particulière, dite SMC, commune aux différents tiroirs de mesure, la précision du timing entre canaux des divers modules atteint 10 à 20 ps, alors que le déclenchement en étoile du PXI ne permet qu'une précision de synchronisation de 1 ns.A noter que les 100 Méch./s sur 14 bits de NI sont dépassés par les 130 Méch./s sur 14 bits du numériseur PCI-9820 du taïwanais ADLink (Sm2i), qui prévoit de décliner sa carte au format PXI dès ce mois-ci. Spécialiste de l'acquisition rapide, le suisse Acqiris propose, lui, jusqu'à 400 Méch./s sur 12 bits sur des cartes PCI et CompactPCI.Preuve que le PXI suscite un intérêt croissant, au moins auprès des fournisseurs, Racal Instruments se prépare à faire son entrée dans le domaine avec des produits de son cru, après avoir commercialisé ceux de l'israélien Tabor. La firme reste toutefois fidèle au VXI, abandonné par Tektronix et largement délaissé par Agilent : elle distribue sur le marché français les mezzanines d'acquisition et de génération ProDAQ de l'irlandais Bustec, destinées à un montage sur porteuses de taille C. Ce dernier vient de lancer, toujours pour le VXI, un module slot 0 à interface USB 2.0 et deux contrôleurs embarqués pour s'attaquer au monopole de National Instruments en la matière. Ses atouts résident dans des prix plus faibles et une bande passante de plus de 30 Mo/s pour le transfert des données sur le fond de panier (jusqu'ici, selon Bustec, aucune solution n'allait au-delà de 14 Mo/s).

Pléthore de nouveautés en mesure électronique à Mesurexpo

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