Couverture ElectroniqueS n°127

Tubes et téléviseurs ont plombé les résultats de Thomson l'an dernier. Le groupe électronique entend accélérer son repositionnement sur la chaîne de l'image. En s'adressant aux créateurs et diffuseurs de contenus, ainsi qu'aux distributeurs de produits grand public. Les résultats annuels 2003 et les perspectives 2004 publiés la semaine passée par le groupe électronique Thomson ne semblent guère avoir convaincu la communauté financière. C'est le moins que l'on puisse dire. Au lendemain de cette publication, jeudi 12 février, le cours de l'action continuait de s'effriter à la Bourse, perdant à nouveau 1,50 % après avoir déjà chuté de 7,45 % la veille. Les investisseurs n'aiment guère être pris par surprise, c'est bien connu. Or, les résultats communiqués par l'état-major du groupe ont pris leurs distances par rapport aux estimations et prévisions initiales, notamment en ce qui concerne les coûts de restructuration, la marge opérationnelle ou le résultat opérationnel. Sur l'ensemble de l'exercice, le chiffre d'affaires s'établit à 8,46 milliards d'euros contre 10,2 milliards d'euros à l'issue de l'exercice 2002, soit un recul des ventes de 17 %, dû, pour l'essentiel, aux mauvaises performances des divisions téléviseurs et composants (voir encadré). Ainsi, outre l'impact de la dépréciation du billet vert, le groupe français a dû imputer sur ses comptes 2003 pour 300 millions d'euros de charges de restructuration, dont 138 millions pour la seule division Tubes et Composants. La marge opérationnelle ressort à 6 %, contre les 6,5 % prévus par le groupe l'été dernier, tandis que le résultat opérationnel atteint 508 millions d'euros contre 718 millions en 2002 (29 %).L'incidence de l'activité TV va s'estomper dans le cadre du partenariat avec TCLL'activité liée aux produits grand public, notamment les téléviseurs, et celle intéressant les composants sont, pour une large part, à l'origine de ces résultats décevants. Pour le seul premier semestre 2003, la division téléviseurs et vidéo a accusé une perte de près de 81 millions d'euros. Toutefois, leur incidence sur le chiffre d'affaires est appelée à s'estomper dans le cadre du partenariat signé avec le Chinois TCL et la création de l'entreprise commune TCL-Thomson Electronics, dont le lancement er opérationnel est prévu d'ici au 1 juillet prochain. Rappelons que Thomson détiendra dans un premier temps 33 % du capital de cette nouvelle entité. Ce faisant, le groupe s'éloigne progressivement de son métier d'origine, celui de fabricant d'équipements électroniques grand public, pour évoluer vers celui de prestataire de solutions dédiées à la chaîne de l'image et plus spécifiquement aux professionnels des médias et du divertissement. Des marchés où la valeur ajoutée et, donc, les marges sont évidemment sans commune mesure avec celles générées par l'électronique grand public. D'où une stratégie en trois axes création, distribution, accès aux contenus que le groupe entend développer et intensifier au cours des trois prochaines années. Thomson a d'ailleurs annoncé à l'occasion de la publication de ses résultats annuels une modification de son organisation pour prendre en compte ce recentrage. Trois divisions apparaissent : Solutions pour contenu numérique dédiées aux créateurs de contenus, Solutions pour réseaux de diffusion à l'intention des diffuseurs, et Solutions pour l'industrie et la distribution destinées aux développeurs, fabricants ou distributeurs de produits grand public. Moyennant quoi, Thomson vise un chiffre d'affaires de 10 milliards d'euros en 2007 contre 6,8 milliards en 2003 (hors ventes provenant de l'activité TV). Pour l'ensemble de l'exercice 2004, Thomson prévoit une progression de 4 % de son chiffre d'affaires à taux de change constant.Thomson veut sortir ses composants du rougeLa situation de la division Tubes et Composants de Thomson n'a guère été brillante l'an passé. Le chiffre d'affaires de cette division a ainsi chuté de 22,9 % en 2003 (à taux de change constant), à 1,07 milliard d'euros, alors que ses pertes d'exploitation ont dépassé les 100 millions d'euros. Il faut dire que la division a encaissé, à elle seule, 138 des 300 millions d'euros de charges exceptionnelles du groupe en 2003, restructuration oblige. Cette phase de restructuration devrait d'ailleurs continuer en 2004. Thomson a en effet annoncé la mise en &oelig;uvre “ d'actions supplémentaires ”, en tubes cathodiques notamment, afin d'extirper la division du rouge dès cette année. mais n'a pas levé le voile sur ses intentions exactes. Le groupe français compte également sur sa pénétration sur le marché chinois du tube cathodique pour atteindre cet objectif. Son acquisition du Chinois Fortune l'an passé lui a permis de quasiment doubler sa part de marché dans ce pays (voir notre numéro du 4 septembre dernier). Aujourd'hui, Thomson fabrique 36 % de ses tubes cathodiques en Chine et 39 % en Pologne.

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