Couverture ElectroniqueS n°127

A l'évidence, les ressources de modulation numérique et l'obtention de formats radiocoms standard continuent à être au centre des efforts déployés en conception par les constructeurs de générateurs RF. En hyper, où une grande partie du marché est dorénavant à 40 GHz et au-delà, la « chasse aux décibels » est toujours une préoccupation majeure pour les fournisseurs. Pour segmenter le marché des générateurs, il paraît logique de distinguer les appareils radio-fréquences des modèles hyperfréquences. Mais, on le sait, la frontière entre RF et hyper n'est pas nette du tout. Placée jadis à 1 GHz, elle a connu des fluctuations diverses. Le Simtec(*) l'a montée jusqu'à 8 GHz avant de la redescendre à 3 GHz l'année dernière. Ce qui a le mérite de correspondre désormais à la limite des longueurs d'onde centimétriques. Toutefois, les applications radio dépassent largement les 3 GHz : ainsi, les réseaux sans fil s'apprêtent à envahir la bande des 5 GHz et, par ailleurs, l'Etsi prescrit une vérification du spectre d'émission des produits radiocoms jusqu'à environ 12,5 GHz. Dans la pratique, nous avons adopté une limite voisine de 6 GHz, dictée par le besoin d'intégrer dans un même tableau les générateurs de signaux à modulation vectorielle I/Q, une possibilité requise par les systèmes de radiocommunications numériques. Le dernier-né de la série PSG d'Agilent Technologies constitue cependant une exception notable à la règle que nous nous sommes imposé : annoncé fin septembre 2002, ce modèle référencé E8267C est en effet le premier appareil hyper à être équipé d'un modulateur vectoriel (voir encadré). Jusqu'alors, pour bénéficier de modulations numériques en hyperfréquence, il fallait placer en amont un générateur RF, et que le synthétiseur hyper soit doté d'une entrée FI et d'un convertisseur de fréquence intermédiaire. Autres exceptions : les systèmes Awaacs de Synopsis Corporation Group qui assurent une synthèse numérique directe en I et Q, et dont certaines versions vont à 20 GHz et au-delà. Ceux-ci sont des bancs CompactPCI au format 6U, évolutifs et modulaires, comprenant plusieurs tiroirs. En RF, les fournisseurs sont une bonne quinzaine à se partager un marché dominé par Agilent Technologies, IFR et Rohde & Schwarz. Parmi eux se trouvent deux constructeurs hexagonaux : Anacad et Synopsis Corporation Group. En hyper, les fabricants sont deux fois moins nombreux. Le couple Agilent-Anritsu domine ce secteur où Rohde & Schwarz a également pris une part significative. La contribution française est apportée à nouveau par Synopsis Corporation Group et Europtest, dont le module est destiné à être intégré dans un banc de mesure de bruit de phase de la société. Ergonomie : l'écran LCD se généralise La présence d'options de forte puissance sur certains modèles est un atout incontestable. Autorisant des niveaux de sortie de l'ordre de +20 dBm, voire davantage (+28 dBm sur les MG3690A d'Anritsu jusqu'à 18 GHz), elles donnent la possibilité de piloter directement des équipements fonctionnant à niveau élevé (tête millimétrique par exemple), ou d'attaquer un émetteur ou une antenne en faisant l'économie d'un amplificateur externe susceptible de dégrader le signal. Naguère les générateurs faisaient appel, pour visualiser les réglages, à un bandeau d'afficheurs à segments et à multiples voyants. Ce type d'ergonomie est incompatible avec la multitude de fonctionnalités des appareils actuels. De ce fait, la quasi-totalité des modèles évolués sont équipés d'un écran graphique à cristaux liquides pour l'affichage des menus de configuration et de l'ensemble des réglages. Un tel écran, accompagné la plupart du temps de touches de fonction, permet de minimiser le nombre de commandes en face avant. On trouve aussi des générateurs sous forme d'instrumentation pour PC (Laplace Instruments), de modules PXI 3U (Anacad et Team Solutions), de tiroirs VXI (Giga-tronics, IFR Aeroflex, Racal). Bien sûr, ces appareils sont aveugles mais, grâce au PC de commande externe et à un logiciel idoine, rien n'empêche que soit proposée une interface utilisateur de qualité. On note aussi les systèmes CompactPCI 6U, déjà mentionnés, de Synopsis Corporation Group ; ils peuvent être livrés dans un châssis incorporant un écran LCD. En RF, les efforts des fournisseurs se sont focalisés sur des développements logiciels pour rendre possible la génération des formats radiocoms standard. Cette quête logicielle n'a toutefois pas éliminé la recherche d'améliorations métrologiques : Rohde & Schwarz, par exemple, a sorti une version spéciale de son générateur de signaux vectoriels SMIQ, le SMIQ03HD, dont la réjection dans le canal adjacent en W-CDMA a été minimisée ; l'objet d'un tel appareil est d'accroître la précision des mesures sur les composants et sous-sytèmes, en augmentant la marge par rapport aux niveaux de bruit demandés par les normes. En hyperfréquence, où la « chasse aux décibels » est toujours ouverte, le besoin de modulations numériques est susceptible de donner naissance à une nouvelle race d'instruments dont le modèle E8267C d'Agilent serait le précurseur. Les applicatifs disponibles en option sur cet appareil témoignent des recherches logicielles qui doivent aussi être menées. (*) Le Simtec est le Syndicat de l'instrumentation de mesure, du test, de l'énergie et des communications. Le générateur hyper se dote de modulations numériques Un peu plus d'un an après l'annonce de sa série PSG (Performance signal generator), Agilent Technologies modifie cette plate-forme avec, notamment, la sortie de son E8267C qui couvre les fréquences de 250 kHz à 20 GHz. Celui-ci pallie évidemment quelques-unes des lacunes des appareils précédents : sont ainsi disponibles des options vobulation analogique et modulation d'impulsions étroites (cette dernière étant d'ailleurs désormais proposée sur les premiers PSG). Mais ce qui distingue surtout ce modèle E8267C est l'intégration de l'ensemble des possibilités de modulation vectorielle des plus récents générateurs de signaux radiofréquences ESG du constructeur, à savoir les E4438C. On retrouve donc des entrées I et Q autorisant une modulation numérique de bande passante 160 MHz et, en option, un générateur arbitraire incorporé 100 Méch./s-16 bits avec une capacité mémoire qui atteint 32 Mpoints par voie ; avec ce générateur arbitraire la bande passante de modulation en RF est de 80 MHz. En option également est proposée une génération multitons (de 2 à 1 024) pour le test d'amplificateurs multi-porteuses ou les applications satellite. Dans ce mode, la distorsion d'intermodulation a été portée à -70 dBc en utilisant un PC externe pour la création des signaux. Côté logiciel, des applicatifs de simulation radar et satellite, mettant à profit les possibilités de génération en bande de base, sont prévus dans un premier temps. Enfin, comme les autres PSG, le E8267C est doté d'interfaces Ethernet 10BaseT et GPIB. Outre la vitesse de transfert accrue qu'autorise Ethernet, une telle liaison, selon Agilent, facilite le fonctionnement en maître-esclave des instruments constitutifs d'un banc de test. Télécharger le PDF de l'article complet.

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