Couverture ElectroniqueS n°127

Bénéficiant de l'expansion des appareils nomades, les cartes flash amovibles de petit format gagnent en compacité et capacité de stockage. Elles se démocratisent et se sécurisent pour satisfaire de nouvelles applications grand public et professionnelles. La carte flash amovible de petit format fait beaucoup d'efforts pour devenir l'alliée indispensable des appareils nomades grand public. Déjà, ce système de stockage possède des atouts, tels que le faible encombrement ou l'absence de batterie, pour convenir aux appareils photo numériques, lecteurs audio MP3 et autres PDA. Sur cette base prometteuse, il s'agit de progresser en termes de capacité de stockage, de prix, de taille et de facilité d'utilisation. Pour les deux premiers points, l'amélioration des technologies permet de baisser les coûts de production et d'augmenter la quantité d'octets de mémoire embarquée. Ainsi, la barrière des 4 Go est atteinte par la Compact-Flash de type I. Du côté commercial, une grave crise en 2001 avait entraîné l'effondrement des prix des cartes de l'ordre de 70 % par rapport à l'année précédente ainsi qu'une chute du chiffre d'affaires de près de 40 %. En 2002, ce marché s'est stabilisé avec un regain d'activité. L'avenir s'annonce bien avec de nouvelles applications en vue, comme les téléphones mobiles « intelligents » et les caméscopes numériques à carte flash. Ces appareils nomades, toujours plus petits et plus performants, ont encouragé l'apparition ces derniers mois de « miniformats » de cartes : la miniSD de SanDisk et la RS-MMC d'Hitachi. Concernant la facilité d'utilisation, il aurait été souhaitable de n'avoir qu'un seul type de cartes flash pour tous les appareils. Jusqu'à récemment, ils étaient déjà cinq (CompactFlash, Memory Stick, MultiMediaCard, Secure Digital Card, SmartMedia) à se concurrencer en termes de taille, prix et capacité de stockage, entre autres, et de nouveaux prétendants pointent leur nez (voir tableau). Si cette rivalité est sans doute bénéfique par le dynamisme qu'elle induit chez chaque participant pour imposer son format, elle pénalise les utilisateurs du fait de l'incompatibilité entre les modèles ; une histoire déjà vécue avec les batteries de portables, par exemple. Les mémoires flash sont non volatiles et les cartes qui les intègrent sont le plus souvent utilisées pour stocker transitoirement des données, afin de les transférer d'un appareil à un autre. La première génération de ces cartes amovibles était au format PC-Card (ex-PCMCIA) correspondant aux dimensions 85 x 45 x 5 mm pour le type I. L'avènement et le succès croissant des appareils électroniques portables ont rapidement imposé la mise au point de formats moins volumineux. Ainsi est née en 1994 la CompactFlash conçue par SanDisk. Depuis, cette bonne idée a fait de nombreux émules (voir encadré). D'après la société d'études IDC (International Data Corp.), en 2001, 45 millions de cartes flash pour appareils nomades ont été vendues dans le monde, pour un marché total de 920 millions de dollars. 80 % de ces cartes de petit format étaient destinées aux appareils photo numériques. Selon IDC toujours, en 2007, les ventes atteindraient 218 millions d'unités. Enfin, si en 2002 la capacité moyenne était de 42 Mo/carte et le coût de 0,45 euros/Mo, ces deux données passeront respectivement à 83 Mo/carte et 0,10 euros/Mo en 2006. Il s'agit de coûts moyens par méga-octet, cependant le prix d'une carte augmente non linéairement avec sa capacité de stockage. Dans trois ans, l'appareil photo numérique ne sera plus l'application phare des cartes flash, il sera remplacé par le téléphone mobile avec 50 % de parts de ventes. Enfin, la sécurité étant l'un des principaux soucis de l'époque, notamment pour le commerce en ligne, les fabricants de cartes flash se penchent sur des algorithmes de cryptage ; et là, il semble qu'on se dirige vers un seul standard pour tous les formats ! Un accord sur la sécurité Cinq sociétés ont mis au point une spécification pour la sécurisation des contenus des cartes mémoire amovibles. Baptisée Mobile Commerce Extension, cette spécification a pour objectif d'encourager le développement du commerce mobile en protégeant, par exemple, l'achat de contenus sur Internet stockés transitoirement sur la carte, le paiement électronique, ou tout simplement les données en mémoire (données médicales personnelles, photos, musique ou vidéo). Hitachi, Toshiba, SanDisk et Matsushita sont à l'origine de ce standard. La cinquième compagnie est Ingentix, une joint venture entre Infineon Technologies et Saifun Semiconductors (Israël). Ce groupe de sociétés, connu sous le nom de 5C, affirme que ces nouveaux critères de sécurité vont encourager l'expansion du marché des cartes flash. Le 5C prend en charge la promotion ainsi que l'attribution des licences. Un bon point : ce standard est indépendant du facteur de forme et du système d'exploitation. (*) Rappelons que les mémoires flash peuvent reposer sur différentes architectures (Nand, And, Nor…) qui sont décrites dans Electronique n°80, p. 86 et n°107 p. 62. Des clés pour le stockage Enregistrer des données sur un support de stockage amovible soit pour les transporter d'un appareil à un autre, soit pour les archiver, est une nécessité qui ne revient pas qu'aux seuls produits nomades de petite taille. Ainsi, la solution du CD réinscriptible est utilisée depuis plusieurs années pour les ordinateurs de bureau et les PC portables. Beaucoup d'autres options se sont développées (PC-Card, cartouches…) variant en taille, coût et capacité de stockage. L'une d'entre elles a particulièrement la cote actuellement : la clé mémoire flash. Il s'agit d'un périphérique compact et portatif, embarquant de la mémoire flash, de la taille d'un petit briquet et doté d'une prise USB, qui permet de partager des données entre un PC portable et un ordinateur de bureau. IBM en propose sous le nom de Memory Key pour des capacités de 16 à 128 Mo. Chez SanDisk, l'objet est baptisé Cruzer. En fait, il existe une profusion d'offres similaires sous divers patronymes : DiskonKey de M-Systems, Memory-Key de Dell, MicroVault de Sony, ThumbDrive de Trekstor, Pocky Drive…

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