Couverture ElectroniqueS n°127

Tout comme Airbus Group, Thales a été bien classé par les récentes enquêtes sur l'attractivité des entreprises chez les jeunes diplômés, se hissant notamment en troisième position du palmarès de l'institut Universum publié en avril 2014. F lorent Douty, responsable recrutement et mobilité France chez Thales, estime que l'attractivité du groupe de haute technologie résulte de plusieurs facteurs : « L'innovation, la diversité de nos produits et les opportunités de carrières sont des atouts majeurs qui attirent les jeunes diplômés. » Thales est très présent au sein des écoles et des universités qui constituent un vivier de profils correspondant à ses besoins. Avec plus de 150 actions écoles dédiées – projets techniques et business, conférences, parrainage d'associations, ateliers RH, etc.– Thales accompagne les étudiants tout au long de leur formation, leur faisant ainsi découvrir la diversité de ses activités et de ses métiers. Ainsi, le groupe a constitué un réseau spécifique, composé de plus de 70 «Campus managers » et de responsables relations écoles qui rencontrent régulièrement les étudiants pour présenter leur métier au sein du groupe. A cette approche traditionnelle, Thales adjoint une approche beaucoup plus innovante : « Nous sommes à l'écoute des usages des étudiants et nous adoptons notre approche en fonction. Aujourd'hui, l'information passe par les réseaux sociaux et les applications sur mobile ; nous avons donc développé des outils en ce sens. » Ainsi, en fin d'année dernière, Thales a lancé un casual game , nommé Thales Timer, et a convié près d'une trentaine d'écoles et universités à participer à un jeu concours. « Près de 5 200 joueurs y ont participé. C'est un succès qui contribue à accroître notre attractivité auprès des jeunes », ajoute Florent Douty. Dans un autre registre, Thales s'est doté d'outils de communication performants pour présenter ses métiers et activités aux étudiants, Le groupe a ainsi développé une nouvelle présentation basée sur l'interactivité. Grâce à son format dynamique, la présentation est utilisée dans différents contextes, tel qu'une conférence sur les activités du groupe, un atelier RH, ou encore un forum école. Elle a pour objectif de répondre à toutes les ques-tions que les étudiants sont amenés à se poser. « Nos activités et nos marchés sont attractifs, charge à nous de les présenter de manière intéressante. Cette animation leur permet de se pro-jeter et de découvrir les postes qu'ils exerceront demain.» Thales mise également sur une politique d'alternance et de stages très volontariste. «Nous accueillons chaque année plus de 2000 stagiaires et 1400 alternants», explique Florent Douty. Le groupe a procédé à 1 700 recrutements en 2013, dont 650 jeunes. Dans le cadre de sa politique à destination des jeunes, Thales a signé un «contrat de génération» à travers lequel il s'engage à embaucher 30% de jeunes de moins de 26 ans et à favoriser l'alternance. 1 000 nouveaux recrutements sont prévus cette année avec toujours un taux de 30% de jeunes diplômés. Le taux d'alternants dans l'entreprise est de 4,5% de l'effectif total en France (soit 1400 alternants cette année, 1700 l'an passé) alors que ce dernier s'élève, en moyenne annuelle, entre 33 000 et 35 000 personnes (l'objectif étant de parvenir à 5 % d'alternants dès 2015, alors que la loi impose 4% d'alternants actuellement à l'ensemble des sociétés françaises et en imposera 5% en 2016). De niveau bac à bac+5, ils restent jusqu'à trois ans au sein du groupe. Le nombre de stagiaires présents chez Thales est, quant à lui, de 2000 étudiants en moyenne. Chaque année, Thales organise une journée destinée aux alternants et stagiaires du groupe afin que ces derniers fassent mieux connaissance avec l'ensemble des activités. « Lors de cette journée, les étudiants peuvent se positionner sur les postes juniors ouverts dans le groupe et participer à des speed recruitments . 1 000 stagiaires ont participé à ce forum l'année dernière, 200 sessions de recrutement ont été organisées et 60 propositions de postes ont été faites par ce biais.» FLORENT DOUTY, responsable recrutement et mobilité France chez Thales Thales a recours à des présentations basées sur l'interactivité pour inciter les jeunes diplômés à rejoindre le groupe. Elles sont par exemple utilisées dans les forums écoles. “ Aujourd'hui, l'information passe par les réseaux sociaux et les applications sur mobile ; nous avons donc développé des outils en ce sens dans le cadre de nos recrutements. Thales éprouve parfois des difficultés à recruter dans certains domaines, notamment la cyberdéfense, la sécurité, le cloud computing , le big data , car il existe une réelle pénurie sur le marché. Il est parfois également difficile de trouver des ingénieurs systèmes, ingénieurs logiciels, experts en FPGA. Il est plus aisé de trouver des ingénieurs en technologies numériques, car aujourd'hui, tout le monde parle de numérique. Outre les ingénieurs, Thales recrute également des techniciens de niveau BTS ou DUT pour l'intégration de systèmes électroniques, les essais, la réparation d'équipements dans le domaine de l'avionique. LES PME N'ONT PAS ASSEZ RECOURS À DES ETUDIANTS FORMÉS EN ALTERNANCE Alors que nos voisins d'outre-Rhin en font avec succès le fer de lance de leur modèle éducatif, en France, l'alternance n'a pas la faveur des entreprises et souffre à la fois d'idées reçues et d'une mauvaise image. L'école de management EM Normandie a interrogé les entreprises ainsi que les étudiants et les diplômés en alternance en écoles de commerce afin de connaître leur point de vue sur l'alternance et d'avancer des pistes concrètes d'amélioration du système. Coordonnée par le département études de l'agence Noir sur Blanc, l'enquête, via un questionnaire administré sur Internet entre le 6 et le 21 mars 2014, a sollicité 140 entreprises basées en France. L'étude a également porté sur les étudiants et diplômés en alternance des 7 dernières promotions du programme grande école de l'EM Normandie. L'enquête «Quel avenir pour l'alternance en France?» permet de dégager plusieurs tendances: l Les grandes entreprises seront, dans 95,8% des cas, à l'origine des recrutements d'alternants cette année. La grande entreprise est rodée et elle utilise le dispositif de manière intensive alors que la PME ne l'est pas et développe des réticences. l 46% des entreprises choisissent l'alternance avant tout pour former de futurs salariés. Dans 31% des cas, elles s'en servent même pour minimiser les risques à l'embauche. Le dispositif de l'alternance facilite l'insertion professionnelle. 56% des entreprises sondées déclarent avoir proposé un CDI à au moins un étudiant en alternance ces deux dernières années. Pour 49% des étudiants et des diplômés, l'alternance permet une évolution de carrière plus rapide, notamment parce que les alternants ont déjà acquis de l'expérience professionnelle et que les employeurs ont donc davantage confiance en eux. Autre fait notable: la moitié des étudiants et diplômés interrogés qui ont été embauchés en CDI à la suite de leur période d'alternance ont vu leur salaire augmenter de manière significative: pour 28% de l'ordre de 2100 à 4000 euros bruts/an et pour 21%, au-delà de 9000 euros bruts/an. l A la question de savoir comment améliorer le système en France, les entreprises comme les étudiants et les diplômés avancent l'idée de mettre en place des outils de communication pratiques et clairs qui permettraient une mise en relation optimale des entreprises et des étudiants, de clarifier les aspects financiers et de déverrouiller les préjugés et les appréhensions sur l'alternance. Pour améliorer leur niveau de connaissance sur les contrats en alternance, les entreprises proposent la création d'un réseau d'entreprises et d'acteurs afin de pouvoir partager leurs informations et leur expérience.

Florent Douty, responsable recrutement chez Thales: «Pour attirer les jeunes, il est primordial de comprendre leurs usages»

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