Couverture ElectroniqueS n°127

La santé connectée monte en puissance. Ses acteurs tissent des partenariats visant à proposer des solutions complètes et conviviales pour les patients et les professionnels de santé. C'est notamment le cas pour Philips et son système HealthSuite, et pour Qualcomm et sa plateforme 2net. L a santé connectée change le paysage du soin et de la prévention des maladies. Elle favorise le soin à domicile notamment en cas de maladie chronique. Dans ce domaine, Philips et Qualcomm viennent de signer plusieurs accords visant à compléter, en amont et en aval, leurs solutions de santé connectée : laHealth-Suite pour Philips, qui est un ensemble d'outils basés dans le Cloud qui procèdent à l'extraction de données en provenance de dispositifs médicaux, à leur tri, à leur analyse ainsi qu'à leur restitution-présentation suivant les critères des demandeurs (patients ou professionnels de santé); la plateforme 2net pour Qualcomm Life, filiale de Qualcomm, qui est une plateforme pouvant se connecter à une très grande variété de dispositifs médicaux (biocapteurs, tensiomètres, outils d'aide à la ventilation, lecteurs de glycémie, distributeurs de médicaments…) puis acheminer les données en provenance de ces dispositifs par liaison sans fil sécurisée. La 2net s'installe chez le patient où elle centralise, via Wi-Fi ou Bluetooth, les données en provenance des divers appareils de suivi de ce patient; ces données sont ensuite transmises à un serveur de professionnels de santé. La santé connectée change le paysage du soin et de la prévention. En juin 2016, l'activité «Santé numérique» de Nokia a conclu un partenariat avec l'hôpital universitaire d'Helsinki (HUS) pour la mise au point de systèmes dédiés au maintien des malades à domicile. Philips et Qualcomm Life viennent d'ailleurs d'annoncer l'interfaçage de leurs outils respectifs. « Le domicile du patient étant en phase de devenir un établissement de soins à part entière, les prestataires de soins, les organismes de soins à domicile et autres institutions utilisent de plus en plus les soins connectés afin d'éviter les réadmissions en urgence, principalement chez les patients atteints de maladies chroniques », constate Jeroen Tas, Connected Care and Health Informatics chez Philips. « En collaborant avec Qualcomm Life et en utilisant son expertise en connectivité sans fil, nous souhaitons aider les prestataires de soins à mieux s'impliquer envers leurs patients, et contribuer à l'objectif d'amélioration des résultats », conclut-il. < Les grands fournisseurs de matériels médicaux lorgnent du côté des PME spécialisées dans des technologies pointues. L'américain Zimmer a racheté Medtech, une PME française spécialisée dans les robots à guidage laser pour des opérations de la colonne vertébrale et du cerveau. La 2net: une plateforme courtisée Pour compléter la HealthSuite en aval, Philips a également conclu, en juin dernier, un accord avec Pegasystems. Cet accord formalise un partenariat reposant sur l'interconnexion ction est interdite. de l'application Pega Care Management de Pegasystems avec la plateforme HealthSuite. Cet interfaçage devrait donner naissance, au second semestre 2016, à de nouvelles solutions de santé connectée. Elles devraient permettre d'améliorer la cartographie de la santé et du régime de soins des patients (intensifs, en ambulatoire ou à domicile) ainsi que, bien sûr, les soins eux-mêmes. Outre son récent accord avec Philips pour une interconnexion de sa plateforme 2net avec la HealthSuite Philips, Qualcomm Life, quant à lui, a aussi formalisé, en juin dernier, un partenariat avec Medtronic, concepteur et fabricant de nombreux dispositifs médicaux, pour la mise au point d'une nouvelle génération de systèmes de contrôle de la glycémie destinés aux malades atteints de diabète de type 2. Rappelons que, pour cette maladie, le suivi du taux de sucre dans le sang est impératif. Les nouveaux matériels 63 envisagés sont des équipements miniatures dotés de cap-teurs de dernière génération. Dans un premier temps, les matériels proposés seront des systèmes à usage unique réservés aux médecins. Une consolidation en cours D'une manière générale, le secteur de l'électronique médicale vit une période de consolidation. En juin 2016, Medtronic a signé un accord avec HeartWare International, spécialiste des pompes cardiaques implantables destinées à aider la circulation cardiaque, par lequel Medtronic rachète HeartWare moyennant 1,1 milliard de dollars. Cette opération devrait être finalisée avant la fin octobre 2016. Elle permet à Medtronic d'étoffer son offre à destination des maladies cardiaques (diagnostic, interventions et services). Dans ce domaine, le catalogue Medtronic incluait déjà des stimulateurs cardiaques implantables, des défibrillateurs, des moniteurs cardiaques ainsi que des systèmes de surveillance à distance. Un cran au-dessus au plan du chiffre d'affaires, Abbott, fabricant de matériels médicaux, a acquis St Jude Medical pour 25 milliards de dollars, en mai 2016. Ce faisant, Abbott a enrichi son catalogue dans les domaines du cardiovasculaire, de la diabétologie et de la neurologie. Les grands fournisseurs de matériels médicaux lorgnent aussi du côté des PME spécialisées dans des technologies pointues pour combler les lacunes de leurs offres. Ainsi, Zimmer, fabricant américain de systèmes orthopédiques et de matériels à destination du musculo-squelette, a, durant l'été, racheté Medtech, une PME de la banlieue de Montpellier spécialisée dans les robots à guidage laser pour des opérations du cerveau et de la colonne vertébrale. Dans un premier temps, Zimmer a acquis 59 % des actions Medtech au prix de 50 euros le titre, Cet exemplaire appartient à ilancry ce qui représente un montant de 70 millions d'euros. Il 62 compte bien, dans un second temps, acquérir la totalité des actions Medtech. Le prix d'achat total serait de l'ordre de 164 Me. Créée en 2002 par Bertin Nahum, la société Medtech est basée àCastelnau-le-Lez (près de Montpellier, 34) et dispose d'une filiale aux États-Unis. S'appuyant sur une trentaine de personnes, l'entre- < Qualcomm Life a formalisé un partenariat avec Medtronic pour la mise au point d'une nouvelle génération de systèmes de contrôle de la glycémie, destinés aux patients atteints de diabète de type 2. prise a réalisé, au cours de son exercice fiscal 2014 (clos fin juin 2014), un chiffre d'affaires de 2,5 Me (59 % en Amérique du Nord). Au cours de l'exercice 2015, elle a généré 6,5Me, mais avec une perte de 2,6Me. Zimmer a annoncé son intention de poursuivre les activités de Medtech à Montpellier. Et Bertin Nahum, l'ex-Pdg de Medtech, prend la direction des activités robotiques de Zimmer. Naissance d'une activité de santé numérique chez Nokia En avril dernier, à partir de l'acquisition de Withings, @newsco.fr. Toute reproduct start-up française spécialiste des objets de santé et de bien-être connectés, au prix de 170 Me, Nokia, fournisseur de matériels de réseaux mobiles, a démarré une activité « Santé numérique ». Celle-ci a été intégrée au sein du département Nokia Technologies du groupe. C'est Cédric Hutchings, le directeur général de Withings et l'un des deux cofondateurs de cette entre- prise, qui a pris la direction de cette activité. « Nous avons toujours dit que la santé numérique était un domaine d'intérêt stratégique pour Nokia et nous prenons désormais des mesures concrètes pour saisir des opportunités sur ce marché important », avait alors déclaré Rajeev Suri, le directeur général de Nokia. L'offre de Withings inclut des trackers d'activité, des balances et des tensiomètres connectés, tous dispositifs permettant à leurs porteurs d'améliorer leur santé et leur bien-être. Ayant vu le jour en 2008, Withings s'appuyait sur 200 personnes. Deux mois après sa création, n est interdite. l'activité « Santé numérique » de Nokia Technologies a conclu un partenariat avec l'hôpital universitaire d'Helsinki (HUS) –renommé pour ses soins aux patients atteints d'AVC – et la faculté de médecine de l'université d'Helsinki, dont l'objectif est la mise au point de sys-tèmes dédiés à l'ambulatoire et au maintien à domicile des malades. « Cette coopération va nous aider à étendre notre offre en dispositifs de santé et de bien-être à des solutions pour le médical », estime Cédric Hutchings. La santé connectée redonne du «peps» aux acteurs traditionnels Certaines sociétés installées de longue date dans le domaine du médical et/ou de la pharmacie cherchent à se renouveler en acquérant des technologies novatrices développées par des start-up de la santé connectée. C'est ainsi qu'en juin dernier, le groupe familial Innothéra (1 000 personnes), spécialisé dans le médicament et le tex-tile médical (bas de contention…), a pris une participation à hauteur de 20% dans le capital de la start-up BioSerenity (une vingtaine de personnes) et va fabriquer, pour le compte de cette dernière, des textiles intelligents connectés. C'est l'usine de Nomexy (Vosges) d'Innothéra qui se chargera de cette fabrication. BioSerenity (Paris, XIII e )est à l'origine du Wemu, un dispositif de dépistage de l'épilepsie à partir d'un vêtement incrusté de capteurs et d'une application fonctionnant sur smartphone. Les capteurs surveillent les activités cardiaques, mus-culaires et cérébrales du patient. Ces données sont transmises via Bluetooth à l'application fonctionnant sur smartphone. Et, en cas de crise, une alarme est envoyée à des proches via le smart-phone. Ces informations peuvent aussi être transmises à un serveur, ce qui permet alors aux professionnels de santé de les consulter et d'affiner leurs diagnostics ou de 64 corriger leurs prescriptions.

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