Couverture ElectroniqueS n°127

Les dirigeants de start-up israéliennes trouvent facilement des fonds auprès des sociétés de capital-risque dans le but de se développer et de vendre leurs innovations à travers le monde. P lusieurs start-up israéliennes ont été à l'origine d'innovations désormais adoptées à l'échelle mondiale, séduisant au passage des groupes multinationaux qui les ont rachetées pour des sommes astronomiques. Les plus emblématiques sont à l'origine d'idées dont l'objectif est de changer notre vie quotidienne, de faciliter nos déplacements ou d'améliorer notre santé. Parmi elles, figurent par exemple Waze, application qui fournit un GPS gratuit permettant d'éviter les bouchons, et qui a été rachetée par Google, ou encore Mobileye, qui a développé des technologies anticollision pour la voiture autonome déjà intégrées dans des véhicules en Europe, et qui a été acquis par Intel. Les start-up israéliennes ont collecté 1,55 milliard de dollars provenant de 131 tours de table au troisième trimestre 2018, selon le rapport trimestriel sur les tours de financement de haute technologie analysés par IVC (Israel Venture Capital) et le cabinet ZAG. Un montant de 4,54 milliards de dollars a été collecté en 444 tours de table au cours des trois premiers trimestres de 2018, soit le niveau le plus élevé jamais atteint par le secteur technologique israélien pendant une période de neuf mois. Des levées de fonds de 12M$ en moyenne Si le 3 e trimestre a été marqué par une légère baisse des fonds collectés et du nombre de tours de table (131 contre 156 au deuxième trimestre 2018 et 152 au troisième trimestre de l'année dernière)–, il a par contre affiché une hausse du montant moyen généré par transaction. Le montant moyen recueilli par tour au troisième trimestre s'est élevé à près de 12 M$, contre 10,7 M$ au trimestre précédent et au trimestre correspondant de l'exercice précédent. Le fabricant de drones israélien Airobotics a pour sa part levé 30 millions de dollars portant le financement total obtenu par cette société fondée en 2014 à 101 millions de dollars. Conformément à la tendance du marché des dernières années et à la tendance correspondante observées aux États-Unis et en Europe, les tours de table pour l'amorçage atteignent des montants moins élevés que pour les opérations de financement suivantes. Les inves-tisseurs préfèrent en effet se concentrer sur les opérations suivantes une fois que les start-up ont commencé à présenter ou vendre des produits, afin d'atténuer le risque à prendre. Sur le montant total réuni au cours du 3 e trimestre, 1,1Md$ a été collecté en 26 tours de 20M$ ou plus, contre 19 tours le trimestre précédent et 22 tours le trimestre correspondant de l'année précédente. La tendance est ainsi à l'augmentation du nombre d'investissements dans les sociétés matures ayant déjà un chiffre d'affaires et à la diminution du nombre d'investissements dans les entreprises en phase de démarrage. Les entreprises matures ont collecté 1,3 Md$ en 79 tours cette année, tandis que les entreprises en phase de démarrage n'ont collecté que 235M$ en 52 tours. Parmi les levées de fonds les plus récentes, citons celle opérée par La start-up Moovit, qui développe une application permettant aux citadins d'optimiser leurs déplacements en transports en commun. Elle a bouclé en février dernier un tour de table de 50 M$ mené par Intel, via son fonds Intel Capital. Cette opération porte à 131,5 M$ le montant total levé par la société depuis sa création. Créée en 2011, Moovit utilise les données publiques et celles émises par les utilisateurs eux-mêmes pour trouver le trajet le plus rapide dans les transports en commun. Sur son application, la société propose également les horaires, les cartes, les meilleurs trajets, l'envoi d'alertes et des informations en temps réel si un problème survient sur une ligne (retards, suppression de trains, accident…). À ce jour, l'application est utilisée par 120 millions de personnes dans 2000 villes de 80 pays à travers le monde. Moovit a noué des accords commerciaux qui permettent d'incorporer ses données et ses analyses, via sa suite d'outils analytiques de mobilité urbaine Smart Transit, à d'autres services utilisés dans des voitures autonomes et des véhicules connectés. Avec Smart Transit, la société israélienne offre la possibilité aux villes, aux organisations et aux gouvernements d'accéder à une quantité importante de données sur les transports publics dans les villes du monde entier pour les aider à améliorer la mobilité urbaine. Dans le cadre de ce tour de table, Mobileye, start-up israélienne qui développe des solutions de conduite autonome, rachetée par Intel l'an passé pour 15,3 Md$, s'associera à Moovit pour incorporer ses données dans le système de navigation de Mobileye. En pleine expansion à travers le monde, Moovit vise le milliard d'utilisateurs à l'horizon 2021. Autre exemple de start-up prometteuse: Cortica. Selon le journal économique israélien Globes , Elon Musk, Pdg de Tesla, est venu en Israël à la mi-mars 2018 pour discuter avec les dirigeants de cette jeune entreprise « d'une acquisition ou d'un investissement très important ». Il avait fait un voyage similaire il y a deux ans, pour rencontrer Mobileye, dont il a intégré, depuis, les capteurs dans ses nouveaux modèles de voiture autonome, souligne le site internet de L'usine digitale . Cortica a été fondée sur la base de recherches menées au Technion, à Haïfa, entre 2003 et 2007 dans le but de « hacker » le cerveau humain et de traduire sa méthode de fonctionnement en algorithmes qui imitent la façon dont l'information est traitée dans le cerveau et permet au système d'apprendre sans supervision – comme les enfants qui apprennent de façon autonome sur le monde qui les entoure. Alors que les technologies cartographiques existantes, comme celle de Mobileye, sont basées sur des objets prédéfinis comme les feux de circulation et les panneaux de signalisation routière, la signature de Cortica utilise chaque pixel de l'image pour l'ancrage et la cartographie. Les deux technologies peuvent être complémentaires et un des atouts de la start-up est de faire partager l'expérience accumulée d'un véhicule à un autre, et entre systèmes. Toujours selon Globes , La société israélienne Eyesight a annoncé fin octobre la finalisation d'une opération de financement d'un montant de 15 M$. Cette société, dont le siège est à Herzliya, près de Tel Aviv, travaille déjà avec certaines des plus grandes entreprises mondiales. Elle utilisera ces fonds pour développer davantage les technologies de pointe en matière de vision par ordinateur et d'intelligence artificielle. Ces technologies sont essentielles pour façonner les interactions des utilisateurs dans les environnements automobiles et les maisons intelligentes, et sont pri-mordiales pour la sécurité des personnes dans les véhicules. Le sys-tème de surveillance du conducteur évalue l'attention des conducteurs sur la route et leur comportement afin de réduire considérablement le nombre d'accidents de voiture qui se produisent chaque année, Israël figurant parmi les pays du monde où le nombre d'accidents rapporté à la population est le plus élevé. Eyesight, une start-up qui veille sur le conducteur Les capacités de détection de Eyesight devraient être de plus en plus intégrées dans les nouveaux véhicules. Les recommandations de sécurité d'Euro NCAP, qui invitent les constructeurs automobiles à inclure des systèmes de surveillance du conducteur dans les véhicules lancés à partir de 2020, alimenteront l'expansion mondiale de Eyesight en mettant ses technologies de détection de l'habitacle dans d'autres modèles de voitures sur la route. La solution Eyesight surveille la direction du regard du conducteur, la dilatation de la pupille, l'ouverture des yeux et la position de la tête pour permettre des alertes lorsque des signes de somnolence ou de distraction sont détectés. La technologie Eyesight permet en outre une optimisation en temps réel des systèmes de sécurité en fonction du nombre de passagers présents, contribuant ainsi à réduire les risques de blessures et à assurer la sécurité des passagers. Le fabricant de drones israélien Airobotics a pour sa part levé 30M$ portant le financement total obtenu par cette société fondée en 2014 à 101 M$. Elle développe des drones utilisés pour les missions de topo-graphie et de sécurité dans les installations industrielles, les sites miniers et les raffineries. La société emploie plus de 230 personnes, principalement en Israël, et a l'intention de recruter plus d'employés prochainement. Le financement qu'elle vient d'obtenir servira à l'expansion de ses activités aux États-Unis et en Australie. Parmi les sociétés israéliennes de capital-investissement de premier plan, nous pouvons citer Catalyst avec plus de 250 M$ d'actifs sous gestion. Depuis sa création en 1999, Catalyst a réalisé plus de 25 investissements et levé trois fonds. Elle soutient généralement le capital et la croissance à long terme d'entreprises innovantes matures israéliennes et apparentées, qui génèrent des revenus importants, ayant une équipe de direction efficace et un potentiel de croissance significatif sur les marchés mondiaux, avec une attention particulière pour la Chine et les autres marchés émergents. Catalyst investit principalement dans des entreprises technologiques et industrielles ayant besoin de lever des fonds, d'avoir une orientation stratégique et, plus important encore, de bons partenaires pour développer leurs activités en Chine et dans le monde. L'institut Technion a lui-même pour objectif de collecter 1,8 Md$ d'ici 2024. L'institution vise à utiliser ces fonds pour renforcer les activités de ses centres de recherche multidisciplinaires, a déclaré le président du Technion, Peretz Lavie, s'exprimant à la réunion annuelle du conseil d'administration de cet institut. Il a déclaré qu'au cours des deux dernières décennies, l'institut s'était concentré sur la création de centres de recherche multidisciplinaires dans des domaines innovants tels que la nanotechnologie, l'énergie durable, le génie et les sciences de la vie, les systèmes autonomes et la recherche sur le cancer. Le Technion cherche maintenant à ajouter des domaines tels que l'intelligence artificielle, la cybersécurité, le développement environnemental, la science et l'ingénierie quantiques, a-t-il précisé. La campagne mondiale de dons a également pour objectif d'aider l'université à recruter de nouveaux professeurs, a expliqué M. Lavie

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