Couverture ElectroniqueS n°127

Les nanosatellites suscitent beaucoup d'intérêt. Nexeya a été choisi par le Cnes pour mettre en place une filière française dans ce domaine. Quant à Thales Alenia Space, il a en ligne de mire le marché américain en s'alliant à Flightspace Industries, à travers une nouvelle société basée aux Etats-Unis, LeoStella. Nexeya a une expérience de plus de 30 ans dans le domaine spatial en tant que fabricant de sous-systèmes satellites (structures composites, harnais embarqués, prestations de contrôle, assemblage, intégration et tests). La société a lancé une activité spécifique pour la fabrication de nanosatellites avec les premières études dès 2014. L a France ne faillit pas à sa réputation de pays en pointe de l'innovation dans le domaine du spatial. Sur le marché émergent des nanosatellites sur lesquelles de nombreuses entreprises sont positionnées au niveau mondial, elle entend figurer parmi les pays les plus avancées technologiquement. Au sein de cette filière, se trouvent de nombreux acteurs : le CNES, en premier lieu (chargé de définir le programme spatial de la France), Eutelsat (opérateur de satellites), Airbus Defence and Space et Thales Alenia Space (systèmes satellitaires en orbite basse et moyenne), Nexeya (produits électroniques spécialisés à forte criticité, notamment pour les applications spatiales) qui a été choisi par le CNES pour mettre en place cette filière, Syrlinks (composants et équipements de radiocommunication embarqués sur des plateformes satellites), ainsi que de nombreux partenaires sous-traitants ou fournisseurs d'éléments mécaniques, de sous-systèmes et de composants électroniques. Nexeya a une expérience de plus de 30 ans dans le domaine spatial en tant que fabricant de sous-systèmes satellites (structures composites, harnais embarqués, prestations de contrôle, assemblage, intégration et tests). Son activité dédiée au spatial a réalisé 18Me de chiffre d'affaires avec 140 personnes l'an passé. La société a lancé une activité spécifique pour la fabrication de nanosatellites avec les premières études dès 2014 et a obtenu son premier contrat début 2016 avec le CNES, contrat qu'elle est en train d'honorer avec le lancement prochain des premiers nanosatellites français. « Nous sommes précurseurs de la filière nanosatellite française, car notre société est la seule en France à pro-poser une plateforme complète, et à s'engager depuis la conception jusqu'à la fourniture du produit. Nous prenons en charge la totalité de la prestation, depuis la conception jusqu'à l'intégration et l'assemblage final des nanosatellites dans nos locaux de Toulouse », précise Nicolas Multan, directeur de l'activité spatiale de Nexeya. Face aux américains et à d'autres acteurs européens, l'entreprise française est bien positionnée pour figurer parmi les leaders mondiaux du secteur. Nexeya a déjà conclu plusieurs accords Nexeya et le CNES ont co-investi et co-développé le nanosatellite Angels ( Argos Néo on a Generic Economical and Light Satellite ). Ce projet, lancé en mai 2017, a pour objectif de développer et commercialiser une gamme de satellites de moins de 50 kg particulièrement adaptés aux missions à visées opérationnelles de type radiofréquences, comme la collecte de données ou la surveillance de spectre, ainsi qu'aux missions scientifiques. Les modèles de vol des équipements sont en cours de réalisation pour démarrer l'intégration et les tests du satellite à partir de mai 2019. Le CNES et Nexeya ont décidé d'accepter l'offre d'Arianespace pour un lancement fin 2019 depuis le centre spatial guyanais. L'instrument miniaturisé Argos Néo embarqué sur Angels sera dix fois plus petit que l'instrument équivalent de génération précédente. Il permettra de collecter et localiser les signaux et messages de faible puissance des 20000 balises Argos actuellement en opération autour du globe. Sa forte sensibilité aux signaux reçus et aux émissions électromagnétiques perturbatrices, a imposé de mettre en place une conception du satellite et des précautions spécifiques et adaptées au tout petit volume du satellite. Les équipes projet Angels (CNES et Nexeya) et Argos Néo (Thales Alenia Space, Syrlinks et CNES) ont relevé ce challenge technique en à peine 20 mois, durée particulièrement courte pour un projet spatial. Nexeya va également développer et produire 25 nanosatellites pour Kineis, société issue de CLS (Collecte Localisation Satellite) qui est elle-même une émanation du CNES ( voir notre article page47 ). Enfin, en janvier dernier, Nexeya a signé un accord de partenariat sur le marché des nanosatellites avec Airbus Defence and Space. La société toulousaine proposera sa gamme de nanosatellites Hemeria, sur le segment des tailles dit « CubeSat » de 6U à 27U (1U étant équivalent à 10 cm de côté), et bénéficiera de l'expertise d'Airbus en tant que maître d'œuvre et intégrateur de systèmes spatiaux complexes. Les applications visées en priorité sont l'IoT et la collecte de données émises par des balises Argos, systèmes embarqués à l'origine sur les voiliers lors de courses de traversée de l'Atlantique. Il est également possible de suivre la localisation des trains, des bus, ou encore de relever des compteurs électriques ou des compteurs d'eau. Suivi des conteneurs en mer Les besoins sont importants: le traçage des conteneurs en mer par exemple qui convoient bien souvent des produits périssables est une application qui intéresse beaucoup le secteur de la logistique et des assurances. Ce suivi permettra notamment de maîtriser la température des marchandises à distance. Toujours dans le domaine maritime, les secours pourront parvenir plus rapidement lorsqu'un bateau de pêche connaîtra une avarie moteur car il pourra émettre plus rapidement un SOS. Autre application: le sauvetage des randonneurs en montagne qui pourront partager leur itinéraire complet, en temps réel, avec leur communauté ou publier leur parcours. Logistique, pêche, agriculture ou encore loisirs de plein air sont autant de secteurs demandeurs d'une connectivité mondiale abordable, désormais accessible grâce au couplage de l'IoT et des nanosatellites utilisant généralement des composants sur étagère (COTS, Commercial On The Shell ) pour l'électronique de vol. Le marché prometteur de la conception et de la fabrication des petits satellites se développe aussi outre-Atlantique. Pour preuve, c'est sur le marché nord-américain qu'une nouvelle entreprise, LeoStella, a été créée l'an passé. Cette société a annoncé, en février dernier, l'inauguration de ses installations de production à Tukwila, dans l'État de Washington. La société, bien qu'étant récente, s'appuie sur des géniteurs ayant une forte notoriété dans l'industrie du spatial puisque c'est une entreprise conjointe entre deux grands du secteur : Thales Alenia Space –elle-même entreprise commune entre Thales (67 %) et Leonardo (33 %) – et l'américain Spaceflight Industries, basé à Seattle. Créée en mars 2018, LeoStella affirme avoir développé son site de production pour construire des petits satellites de manière rentable et à grande échelle, sur un marché qui a, selon elle, des perspectives solides. Un contrat de 20 nanosatellites pour LeoStella « Avec le nombre croissant de constellations, il existe une forte demande pour une production per-formante de petits satellites », a déclaré Chris Chautard, p-dg de LeoStella. Le premier satellite pro-duit par LeoStella sera un satellite global d'observation de la Terre pour la constellation de BlackSky, dont la construction devait être terminée dès la fin du premier trimestre 2019. Ce satellite est le premier des 20 que LeoStella a d'ores et déjà contracté pour la constellation de BlackSky. > LeoStella, une nouvelle entreprise spécialisée dans les petits satellites, a été créée l'an passé. Elle a annoncé, en février dernier, l'inauguration de ses installations de production à Tukwila, dans l'État de Washington. C'est une entreprise conjointe entre deux grands du secteur : Thales Alenia Space et l'américain Spaceflight Industries, basé à Seattle. Nexeya et le CNES ont co-investi et co-développé le nanosatellite Angels. Ce projet, lancé en mai 2017, a pour objectif de développer et commercialiser une gamme de satellites de moins de 50kg. En mars 2018, BlackSky, la société de géo-information intelligente de Spaceflight Industries avait indiqué qu'elle était prête à mettre en œuvre son projet consistant à déployer une constellation de satellites d'observation haute résolution présentant un taux de revisites élevé, qui, combinée avec des capteurs spatiaux et terrestres, permettra de proposer des solutions de géo-information globales et innovantes, basées sur des produits et services intelligents. La Space Alliance formée par Thales Alenia Space (Thales 67 %, Leonardo 33%) et Telespazio (Leonardo 67 %, Thales 33 %) avait alors annoncé avoir pris une participation minoritaire dans Spaceflight Industries. Cet investissement faisait partie d'une levée de fonds globale de 150 M$, provenant de diverses sources incluant la Space Alliance, les investisseurs existants, et Mitsui, l'une des plus grandes sociétés de commerce au Japon. Avec ce dernier apport, Spaceflight Industries avait obtenu un capital de plus de 200 M$. « LeoStella est bien positionnée pour bouleverser l'industrie du petit satellite », a déclaré Brian O'Toole, p-dg de Spaceflight Industries et p-dg de BlackSky. « La société est essentielle au succès de BlackSky et nous nous efforçons de mettre rapidement notre constellation en orbite. Pour rendre l'espace plus accessible, il faut notamment réduire tous les coûts associés, y compris la conception et la construction des instruments mis en orbite. LeoStella rendra la production des constellations légère, agile et abordable », a-t-il ajouté. Lorsqu'elles fonctionneront à pleine capacité d'ici fin 2019, les installations de production de LeoStella permettront à l'entreprise de produire jusqu'à 30 satellites par an, proposant une gamme allant des satellites d'observation de la Terre aux satellites de télécommunications. En outre, LeoStella a passé l'année 2018 à sélectionner ses fournisseurs et à former des partenariats avec des prestataires clés. « LeoStella s'inscrit pleinement dans la stratégie de Thales Alenia Space pour répondre aux nouveaux besoins générés par le “new space” », déclare pour sa part Viktoria Otero Del Val, directrice de la stratégie de Thales Alenia Space. « Il complétera et valorisera notre expérience incontestée dans la pro-duction de masse dédiée aux constellations avec le succès de Globalstar, O3B et plus récemment d'Iridium Next, faisant de Thales Alenia Space le leader mondial sur le marché des constellations », ajoute-t-elle.

L’industrie spatiale française en bonne position dans la course aux nanosatellites

Couverture ElectroniqueS n°127

IBM grave les premières puces en 2 nm en abandonnant les FinFET

Zeta, le protocole LPWAN made in China, arrive en Europe

Harting invente le connecteur électronique sur mesure

L’industrie spatiale française en bonne position dans la course aux nanosatellites

Dans la même rubrique

Couverture ElectroniqueS n°127

IBM grave les premières puces en 2 nm en abandonnant les FinFET

Zeta, le protocole LPWAN made in China, arrive en Europe

Harting invente le connecteur électronique sur mesure