Couverture ElectroniqueS n°127

À l'heure de la transparence et de l'empressement, il est primordial pour les entreprises de se doter d'outils de communication permettant d'accélérer et d'améliorer les transferts d'informations en interne comme en externe. C'est une des leçons du Forum de l'électronique qui s'est tenu à Paris, du 24 au 26 septembre 2019. N otre époque vit sous le règne de la transparence et de l'empressement : tout se sait immédiatement et l'information se propage rapidement à toute la planète. Il s'agit d'un nouveau rapport au temps avec une demande d'immédiateté dans les réponses – qui peut faire penser, au négatif, à l'impatience manifestée par l'enfant–, et d'un nouveau type de communication axée sur la transparence – qui s'oppose à la culture du secret du 19 e siècle qui accompagnait un besoin de domination. Ce bouleversement intéresse toutes les activités humaines et, notamment et pour ce qui nous concerne, le monde de l'entreprise. Le Forum de l'électronique, qui s'est tenu à la Porte de Versailles (Paris), du 24 au 26 septembre dernier, nous a permis de constater que la recherche d'amélioration des communications tant en interne –entre les divers départements de l'entreprise, au niveau de l'atelier de production… – qu'en externe – avec les fournisseurs et les clients –fait partie des préoccupations majeures de bon nombre de sociétés de l'électronique. Cette recherche d'une meilleure communication emprunte des chemins divers. Certains consistent en la mise en place de nouveaux outils informa-tiques au plan de l'atelier (standardisation des communications entre machines, utilisation de MES…), entre les divers départements de l'entreprise (via l'installation d'un ERP…), entre la société et ses clients (mise en place de systèmes de CRM, Customer Relationship Management , par exemple) et entre la société et ses fournisseurs. D'autres actions, complémentaires, consistent à multiplier le nombre de bureaux et de succursales pour être au plus proche des clients. Le groupe Prenveille s'organise autour de la satisfaction client Ayant vu officiellement le jour en août dernier, le Groupe Prenveille (240 personnes, 35 millions d'euros de chiffre d'affaires) est un sous-traitant en électronique réalisant l'assemblage de cartes électroniques et l'intégration de matériels en petites et moyennes séries. Il est taillé pour répondre à des demandes en provenance tant des start-up que des donneurs d'ordres traditionnels. Il regroupe les entreprises Asica (Saint-Malo, orienté médical et certifié ISO 13485), Sicap (Granville, orienté aéronautique et certifié EN9100), qui a été racheté en 2016, CMS Industrie (Ste-Foy-l'Argentière, près de Lyon, orienté ferroviaire et certifié Iris) et CMS Services (filiale de CMS Industrie, basée à Moirans près de Grenoble, et spécialisée dans la fourniture rapide de prototypes et de petites séries), ces deux dernières sociétés ayant été acquises en 2018. Ce groupe poursuit un programme, dit Business Explorer, doté de 4Me sur la période 2018-2020, centré sur la satisfaction client. Pascal Prenveille, le directeur général du groupe, nous a expliqué qu'il s'agit de mieux communiquer avec les clients, de mieux comprendre leurs impératifs et les contraintes auxquels ces derniers sont soumis, ainsi que de mieux faire comprendre à ces mêmes clients les contraintes inhérentes à la condition de sous-traitant ainsi que celles qui peuvent apparaître accidentel-lement (pénurie de composants…). Dans ce contexte, les chargés d'affaires sont amenés à réaliser des comptes rendus mensuels avec les donneurs d'ordres dont ils ont la charge de manière à aborder tous les problèmes pouvant s'être faits jour. Le service marketing procède, quant à lui, à des enquêtes visant à évaluer la satisfaction des clients. Et un système de CRM vient d'être mis en place avec pour objectif de dépister tout problème très en amont. « J'estime que dans nos métiers, qui sont très techniques, l'écoute du client n'est parfois pas toujours suffisante. Or, nous devons être extrêmement attentifs à nos clients de façon à leur proposer des solutions qui peuvent leur permettre de créer une vraie différence concurrentielle sur leur marché », résume Pascal Pren-veille. AMW Group, regroupe sur son site de Bangkok la production de composants magnétiques et la sous-traitance en électronique orientée puissance. De gauche à droite: Vincent Cenni, responsable commercial chez Acime Technology (AMW Group) et Thierry Basse, directeur commercial et marketing d'AMW Group pour l'Europe. < Le Forum de l'électronique a reçu la visite de 2932 personnes. Cette manifestation a rassemblé quelque 150 exposants, une dizaine de conférences, la 13 e édition des Trophées Cap'Tronic ainsi que des rendez-vous d'affaires. En interne, le groupe a privilégié un fonctionnement autonome de chacun des sites. Il a investi en outils de numérisation et met l'accent sur le Lean: « Parce qu'il clarifie les actions et permet d'améliorer les outils en place, le Lean est un passage obligé vers la numérisation », estime le directeur général. Proto-Electronics livre dans 14 pays dans le monde et réalise la moitié de son chiffre d'affaires à l'international. De gauche à droite: Angélique Casassas, Customer Service Manager de Proto-Electronics, Damien Rossignon, p-dg, et Christophe Tourbez, Business Developer. AMW Group cherche à se faire mieux connaître en Europe Encore une histoire de communication : AMW Group, une entreprise créée par un Français en 1999 à Bangkok, qui regroupe deux activités sur un même site (la production de composants magnétiques, d'une part, et la sous-traitance en électronique orientée puissance – soit l'assemblage de cartes et l'intégration de matériels –, d'autre part), exposait pour la première fois à un salon français de l'électronique. Avec pour objectif de mieux se faire connaître de clients potentiels. Thierry Basse, directeur commercial et marketing d'AMW Group pour l'Europe, a d'ailleurs été recruté pour cette tâche. DAVANTAGE DE VISITEURS QUE PRÉVU AU FORUM DE L'ÉLECTRONIQUE 2019 > Le Forum de l'électronique, qui a eu lieu du 24 au 26 septembre 2019, dans le hall 4 de Paris Expo (Porte de Versailles, Paris 15 e ), a comptabilisé 2932 visiteurs, davantage que la prévision (2000 visiteurs). Environ 150 exposants y ont été présents, plusieurs d'entre eux ayant choisi d'exposer au sein du Village Embarqué & objets connectés. > Une dizaine de conférences et tables rondes se sont tenues lors des 3 jours de la manifestation. Il y eut notamment une table ronde sur le thème «Former et se former à l'électronique: le choix gagnant!», organisée par la revue ElectroniqueS, et deux tables rondes traitant de la numérisation dans la perspective de l'industrie 4.0: l'une intitulée «Industrie du futur: la transformation des produits et des process», l'autre ayant pour thème «Optimiser et réussir l'industrialisation de son produit électronique». > Le Forum de l'électronique a aussi accueilli la 13 e édition des Trophées Cap'Tronic qui récompensent des solutions innovantes. Enfin, il y avait un service de rendez-vous d'affaires, c'est-à-dire de rencontres programmées entre exposants et visiteurs. AMW Group aborde, en effet, une nouvelle étape de sa vie avec la construction en cours d'une nouvelle usine qui sera opérationnelle en fin d'année. Une usine «au top» en matière d'automatisation, « les équipements étant à la fois connectés entre eux et à l'ERP dans l'optique de l'usine 4.0 », souligne Thierry Basse. AMW Group est certifié ISO 9001 et est «certifiable » IATF16949 (automobile) et Iris (ferroviaire) –ce qui signifie que ces certifications sont en sommeil et qu'il suffit d'un audit pour les réveiller, le cas échéant. Cette nouvelle étape inclut aussi le développement du bureau d'études thaïlandais avec le recrutement de trois ingénieurs français et d'ingénieurs thaïlandais. Maintenant, en plus du co-design, ce bureau prend en charge le design de produits de puissance à partir du cahier des charges. EMS Proto investit 5M € en production et va embaucher 20 personnes en 2020 (douze en production). Ici, Pierre-Yves Sempere, co-fondateur et directeur technique d'EMS Proto. Les fournisseurs de prototypes peaufinent leurs sites internet L'automatisation de la prise en charge de la nomenclature, de la création du devis, et de la gestion de la commande (jusqu'à la livraison) est indispensable pour des questions de rentabilité de l'activité ainsi que d'attrait du client, pour les fournisseurs de prototypes et de petites séries de cartes électroniques (EMS Proto, Proto-Electronics…). « Quand on prend en charge des ventes à l'unité, la numérisation est nécessaire », remarque à ce propos Pascal Prenveille, le directeur général du groupe Prenveille, qui a prévu de lancer un site internet en juin 2020 pour promouvoir son activité de fabrication de prototypes et de très petites séries. Leader dans le domaine, avec EMS Proto, Proto-Electronics (32 personnes, 3,7Me de CA 2018) étudie en ce moment la version 4 de son site internet – une nouvelle version est proposée chaque 1,5 an. Ce sous-traitant dispose de son propre service informatique ; trois personnes y améliorent sans cesse les outils informatiques de commandes par les clients, de commandes aux fournisseurs et de traçabilité des événements (achats, commandes, facturations, livraisons…). La proximité d'avec le client est au centre de la culture de cette entreprise qui livre dans 14 pays dans le monde, communique en 5 langues (anglais, français, allemand, italien et espagnol) et proposera, avant la fin de cette année, une version en espa-gnol de son site web. Dans le même esprit de proximité avec les clients, Proto-Electronics a installé un réseau de bureaux couvrant l'Europe. Il vient ainsi d'ouvrir une succursale en Espagne. Et il prévoit de se doter d'une antenne dans le sud-ouest de la France pour mieux y accompagner des donneurs d'ordres de l'aéronau-tique. En tout cas, la dynamique du marché des prototypes et des petites séries de cartes électroniques séduit: sur son stand, Systech (65 personnes, 9,3 Me de CA 2018) arborait ainsi un panneau pré-sentant un portail web dédié à la cotation en ligne – avec l'appui des cataloguistes Digi-Key, Farnell, Mouser et RS Components, comme c'est le cas pour Proto-Electronics et EMS Proto. Ce portail pourrait être le premier pas vers une activité complète de fourniture rapide de prototypes de cartes électroniques, selon Vincent Fanon, un des co-directeurs de Systech. Dans ce domaine, notons aussi l'annonce d'EMS Proto (30 personnes, 2Me de CA 2018): un investis-sement de 5Me en production, soit 3 Me pour la construction de nouveaux bâtiments et 2Me Safe PCB, qui s'appuie sur une usine à Shenzhen, prévoit un CA 2019 supérieur à 12M € (sa prévision initiale). Ici, son responsable commercial, Vincent Perret. Systech a créé un portail web dédié à la cotation en ligne en vue d'une activité de fourniture rapide de prototypes de cartes. Ici, Vincent Fanon, co-directeur de Systech. pour la mise en place de deux nouvelles chaînes de production. Cette jeune entreprise prévoit aussi d'embaucher 20 personnes en 2020 dont douze en production. Circuit imprimé: une demande de très petites séries sous délais courts Les fabricants de prototypes et de très petites séries de cartes électroniques sous délais courts ont besoin d'une grande réactivité de la part des fournisseurs de circuits imprimés auxquels ils font appel (fournisseurs asiatiques et européens). Proto-Electronics annonce, par exemple, qu'il se fournit auprès d'un fabricant « qui démarre la production deux heures après que la commande ait été passée ». Les projets étant très divers, ces sociétés utilisent un éventail conséquent de circuits imprimés : multicouches jusqu'à 16 couches, circuits flexibles, flex-rigides, circuits imprimés spéciaux (pour les hyperfréquences, à cuivre épais…)… D'où une extension de l'offre chez les fournisseurs de petites séries de circuits imprimés sous délais courts. « Nous proposons des circuits flex et le flex-rigide sera disponible à partir du 15 octobre », nous a par exemple annoncé Vincent Perret, responsable commercial chez Safe PCB (environ 150 personnes, 12Me de CA prévus pour 2019), entreprise qui s'appuie sur une usine basée à Shenzhen. « L'usine a déménagé dans de nouveaux locaux plus vastes (6500m 2 contre 4000m 2 précédemment) et nous y avons investi plus de 2Me en équipements de production », indique M. Perret. Quant à PCBPrototype.com, filiale d'Ellipse-Tronic (19,6Me de CA 2018) spécialisée dans la fourniture de prototypes et de petites séries de circuits imprimés, il s'est doté d'un nouveau site internet « plus convivial et rapide, et incluant davantage de fonctionnalités comme la validation des fichiers Gerber… ».

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