Couverture ElectroniqueS n°127

PLUSIEURS « GIGAFACTORIES » DEVRAIENT VOIR LE JOUR EN FRANCE. DEUX PROJETS SONT DÉJÀ EN LICE, L'UN MENÉ PAR TOTAL/SAFT ET PSA/OPEL, L'AUTRE PAR VERKOR QUI A REÇU LE SOUTIEN DE SCHNEIDER. Le futur site pilote de ACC, coentreprise entre PSA et Saft, à Nersac, en Nouvelle Aquitaine, mettra au point de nouvelles technologies de cellules lithium-ion de haute performance. Après la microélectronique, la Commission européenne a fait des batteries son second axe stratégique. Un Projet important d'intérêt européen commun (PIIEC) a été lancé sur ce thème. Il a pour but de faire naître une filière de batteries en France et en Europe, surnommée « Airbus des batteries ». Dans le cadre de ce projet, la France et l'Allemagne ont rassemblé la Belgique, la Finlande, l'Italie, la Pologne et la Suède pour relancer l'ambition d'une politique industrielle européenne dans ce domaine. Les sept pays mobiliseront 3,2 milliards d'euros pour soutenir l'émergence de la filière européenne des batteries. Dix-sept industriels se sont positionnés sur toute la chaîne de valeur : de l'extraction des minerais au recyclage en passant par la fabrication des batteries. PARTENARIAT FRANCO-ALLEMAND La croissance à venir pour cette décennie nécessitera l'implantation de plusieurs « Gigafactories » sur le seul territoire français. La présence de champions de l'automobile et de l'énergie, son électricité bas-carbone à coût compétitif et son excellence industrielle font de la France le lieu idéal pour l'établissement de « Gigafactories » en Europe du Sud, une région qui manque de tels projets par rapport à l'Europe du Nord et centrale. D'ores et déjà, la France, en partenariat avec l'Allemagne, s'est engagée à accompagner le financement des travaux de R&D et d'innovation des entreprises Total/Saft et PSA/Opel concernant de nouvelles générations de batteries lithium-ion ainsi que leur premier déploiement industriel avec une usine dans chacun des deux pays. Les deux groupes ont signé un accord pour la création de la coentreprise ACC, dédiée à la fabrication de batteries pour véhicules électriques en Europe. Le projet devrait déboucher sur la construction d'une usine pilote riche de 200 emplois en France, puis, d'ici à 2023, de deux usines de production, une en France et une en Allemagne, susceptibles de créer 1 500 emplois chacune. Ce projet de plus de 5 milliards d'euros permettra de générer sur le territoire français plusieurs milliers d'emplois. Saft apportera son expertise en matière de R&D et d'industrialisation, et le groupe PSA sa connaissance du marché automobile et son expérience de la production en grande série. Le centre de R&D, à Bordeaux, et le site pilote à Nersac (Charente), près d'Angoulême, sont déjà en phase de démarrage pour permettre la mise au point de nouvelles technologies de cellules lithium-ion de haute performance. INVESTISSEMENT DE 1,6 Md€ À l'issue de cette phase de R&D, la production en série devrait être lancée dans deux « Gigafactories », à Douvrin (Pas-de-Calais), où PSA dispose d'un site industriel, puis à Kaiserslautern en Allemagne (à moins de 90 km de la frontière française). Ce projet bénéficie du soutien financier des pouvoirs publics français et allemands pour un montant de 1,3 milliard d'euros. Il s'agit d'accompagner la croissance de la demande de véhicules électriques sur un marché européen estimé à 400 GWh de batteries à l'horizon 2030, soit 15 fois le marché actuel, et d'assurer l'indépendance industrielle de l'Europe, tant pour la conception que la fabrication des batteries, avec une capacité de 8 GWh dans un premier temps, pour atteindre à l'horizon 2030 une capacité cumulée de 48 GWh sur l'ensemble des deux sites. Cela correspondra à la production d'un million de véhicules électriques par an, soit plus de 10 % du marché européen. Un autre projet de grande envergure a été annoncé avec la création de Verkor, une société industrielle française qui va amplifier la production de batteries en France, avec le soutien d'EIT InnoEnergy, de Schneider Electric et du groupe Idec. La production de la première « Gigafactory » de Verkor va débuter en 2023, avec une capacité initiale de batteries de 16 GWh allant jusqu'à 50 GWh en fonction de la dynamique future du marché. L'usine nécessitera un investissement initial de 1,6 milliard d'euros et créera plus de 2 000 emplois directs, tout en générant des milliers d'emplois supplémentaires dans sa chaîne de valeur et son écosystème. Le ministère de l'Industrie français a exprimé un soutien appuyé au projet, en ligne avec les plans du gouvernement vers une production automobile plus verte. Schneider Electric, le leader dans la transformation digitale de l'énergie et des automatismes, apporte son expertise industrielle et des liens renforcés avec la chaîne d'approvisionnement actuelle des batteries européennes. L'entreprise aidera Verkor à construire et exécuter des opérations optimisées et durables qui tireront parti de l'IoT et de l'industrie 4.0.

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