Couverture ElectroniqueS n°127

Le comité MPEG a finalisé la norme MPEG-4 SVC, conçue pour le codage vidéo dit « échelonnable ». Les premiers logiciels d'encodage temps réel compatibles étaient à l'&oelig;uvre début septembre sur le salon IBC d'Amsterdam. Amsterdam – Y a-t-il une vie après la norme MPEG-4 AVC/H.264, la norme de codage vidéo retenue par les chaînes TNT payantes, les bouquets TVHD émis par satellite et les diffuseurs de contenus TV mobiles ? Affirmatif, répondent en ch&oelig;ur les spécialistes des algorithmes de compression vidéo. Et pour cause ! Les experts du comité MPEG de l'ISO/IEC ont finalisé en juillet dernier la norme MPEG-4 SVC (Scalable Video Coding), censée répondre aux contraintes générées par la multiplicité des moyens d'accès aux contenus vidéo (ADSL, liaisons Wi-Fi, réseaux de diffusion DVB, réseaux cellulaires, etc. ), et la diversité des types de terminaux susceptibles d'afficher les images (PC, téléviseurs de tout format et de toute résolution, téléphones mobiles, baladeurs multimédias, …). De fait, avec le codage MPEG-4 AVC, les diffuseurs doivent aujourd'hui s'adonner à une gymnastique fastidieuse et onéreuse lorsqu'ils souhaitent offrir, dans tous les cas, la meilleure qualité d'images. Ils se voient en effet dans l'obligation de coder – ou de transcoder – une même source vidéo d'autant de manières différentes qu'il existe de réseaux et de familles d'afficheurs entrant dans leur cible… La norme MPEG-4 SVC, qui reprend néanmoins la plupart des blocs fonctionnels de son aînée, met un terme à cet état de fait. Conçue pour le codage échelonnable (scalable en anglais) grâce à une structure dite « en couches » (voir EI n° 633), elle permet de créer un flux vidéo unique, décodable partout avec la qualité maximale envisageable (voir schéma), compte tenu du débit du réseau d'accès et des caractéristiques du terminal de l'utilisateur (résolution et fréquence d'affichage notamment). Qui plus est, ce flux reste compréhensible par les décodeurs MPEG-4 AVC « traditionnels ». Tous les détails techniques sont figésSi la publication officielle de la norme MPEG-4 SVC en tant qu'amendement du standard MPEG-4 AVC n'est attendue que dans un an, tous les détails techniques en sont désormais figés. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que les développements sur le sujet se concrétisent dès maintenant, notamment au sein des sociétés qui ont contribué à son édification (voir encadré). Les visiteurs du salon IBC, qui s'est tenu à Amsterdam début septembre, ont ainsi pu assister à une première démonstration de codage MPEG-4 SVC en temps réel sur le stand de Thomson. Conçu par les équipes de Thomson Corporate Research, l'encodeur logiciel présenté par l'industriel était mis à contribution dans une application de diffusion TV mobile. Le flux unique généré y était reçu sur deux récepteurs différents, l'un muni d'un écran de résolution QVGA et équipé d'un décodeur MPEG-4 AVC, l'autre doté d'un écran VGA et intégrant un décodeur MPEG-4 SVC. A terme, la technologie a vocation à être implantée dans la gamme d'encodeurs ViBE Mobile TV de Thomson. Si l'industriel ne souhaite pas préciser pour le moment la date de commercialisation d'un tel équipement compatible SVC, certains observateurs estiment que 2008 devrait voir l'arrivée sur le marché de produits de ce type. Le groupe français n'est évidemment pas le seul à travailler d'arrache-pied sur la question. L'Imec a ainsi annoncé durant l'été la disponibilité du code source d'un codec vidéo compatible MPEG-4 SVC. Le code développé par le centre de recherches belge serait d'exécution deux fois plus rapide que l'implantation de référence élaborée dans le cadre de la standardisation, tant sur un processeur Pentium que sur une plate-forme embarquée. *cf lexique page 58Petit historique de la norme MPEG-4 SVCOctobre 2003 : le comité MPEG lance un appel à propositions sur les techniques de codage vidéo échelonnable. Sur les quatorze réponses reçues par l'organisme, douze s'appuient sur le codage ondelettes* et deux, dont celle de l'institut allemand Fraunhofer, sont des extensions de la norme MPEG-4 AVC.Octobre 2004 : après divers tests subjectifs, la proposition de l'institut Fraunhofer est retenue comme base de travail. Des contributions signées Thomson, Nokia, Qualcomm, France Télécom, Sharp et Microsoft sont, par la suite, intégrées dans la norme.Janvier 2005 : le comité MPEG et le groupe d'experts VCEG (Video Coding Experts Group) de l'UIT décident de finaliser le standard SVC en tant qu'amendement de la norme H.264/MPEG-4 AVC.Juillet 2007 : la norme MPEG-4 SVC est finalisée.

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