Couverture ElectroniqueS n°127

Jusqu'à présent surtout utilisés par les spécialistes de la vente sur catalogue et sur Internet, les outils d'achats électroniques font leur apparition chez les distributeurs traditionnels de l'Hexagone. Selon la société d'études Benchmark Group(1), le commerce électronique génère déjà plus de 10 % des ventes d'électronique grand public et informatique en France. Le domaine de l'électronique professionnelle, où la réduction du temps de mise sur le marché des produits est devenue une obsession, n'est pas épargné, bien au contraire. En 2008, par exemple, les commandes passées sur le site du cataloguiste Radiospares ont ainsi progressé de 20 % (+6 % à +7 % en 2006 et 2007). Elles ont représenté la moitié des commandes de ce mois de janvier (40 % un an plus tôt, 33 % en 2007 et 24 % en 2006). Chez ce cataloguiste, c'est en juin 2008 que l'utilisation d'Internet a dépassé celle du fax (deuxième outil de commandes en France), avec, alors, 45 % de commandes via Internet, 44 % via le fax et 11 % via les autres médias (téléphone, courrier, porte-voix, etc.).Trois outils pour trois profils d'utilisateursLe constat est le même chez Farnell France qui, lui aussi, déclare qu'aujourd'hui plus de la moitié des commandes qui lui sont adressées se font à partir d'Internet. Et, chez Radiospares, 40 % du chiffre d'affaires sont déjà réalisés à partir de commandes passées sur le site Web ; alors que seulement 28 % des achats sont effectués en ligne. L'accélération de l'utilisation d'Internet par les clients des deux cataloguistes a également bénéficié de la refonte de leurs sites respectifs désormais plus faciles à consulter, dotés d'accès plus rapides aux informations (équivalences, stocks de composants…), et répondant mieux aux besoins des clients ! Comparé au catalogue, la différence est plus grande encore. Ainsi, alors que ce dernier ne recèle que 140 000 articles chez Radiospares, le site permet, lui, d'accéder à une base de données de 400 000 produits, régulièrement mise à jour.Notion générique, le commerce électronique se décline, chez les cataloguistes, en trois types d'outils. Le site Web qui permet de passer des commandes et d'acheter en ligne en payant avec une carte bancaire, est utilisé par des clients occasionnels, par des TPE (très petites entreprises) et des PME. Toutefois, dans la pratique, « nombre d'utilisateurs effectuent des recherches sur le Web mais passent commande par fax, téléphone ou courrier pour des questions de validation des commandes », souligne Elisabeth Partouche, responsable des achats chez IER (groupe Bolloré) et nouvelle présidente du groupe électronique de la CDAF (Compagnie des dirigeants et acheteurs de France).Dédiées aux entreprises et aux organismes dotés de tels circuits de validation des commandes, les solutions i-Buy de Farnell et Purchasing Manager (Puma) de Radiospares constituent la deuxième gamme d'outils d'e-commerce. Ce sont des interfaces qui, avec des mots de passe et des clés, peuvent reproduire des règles de délégation d'achats instaurées par les directions d'entreprise, assurant ainsi une connexion conforme au souhait de la société utilisatrice. « La solution Puma permet aux acheteurs de dépenser un montant prédéfini , dans une catégorie de produits également prédéfinie », résume Didier Goguelin, directeur général de Radiospares. « Le système i-Buy duplique le circuit de validation interne des sociétés », renchérit Olivier Gaudin, responsable e-commerce chez Farnell France.Le troisième ensemble s'adresse aux sociétés dotées de logiciels d'achats sous ERP. Si cet ERP autorise un accès en temps réel aux sites Internet, comme c'est le cas pour les progiciels Baan, Oracle, SAP… il n'y a pas de problème. « L'acheteur passe sa commande dans son ERP ; une fois celle-ci validée dans l'ERP, elle nous est automatiquement transmise via une liaison EDI ou XML », indique M. Gaudin (Farnell). Quand l'ERP n'a pas cette possibilité, le ser vice informatique de la société cliente se charge parfois de la créer. En outre, il est prévu que les nouvelles gammes d'ERP l'incluent. En revanche, il est des cas où le client a développé sa propre solution d'achats et souhaite qu'y soient intégrés des catalogues fournisseurs personnalisés. Dans ce cas, la mise en place risque d'être plus longue, car le distributeur doit personnaliser le catalogue. En outre, les mises à jour nécessitent également des adaptations.Si les spécialistes de la vente par catalogue et Internet sont les plus à la pointe en matière de e-commerce, la distribution traditionnelle s'y intéresse de plus en plus. BFI-Optilas s'apprête ainsi à mettre en ligne sur un site dédié à cet effet, des informations sur les composants de son stock européen (quantités disponibles, prix, etc.). Ces données seront rafraîchies deux à trois fois par jour. Dans un deuxième temps, une opération similaire sera réalisée pour chacun des stocks locaux des filiales de la société. « Nous proposerons également à nos clients, une solution de e-commerce pour l'achat en ligne de composants avec possibilités de paiement par car te bancaire, de création d'un compte client ou d'un profil », déclare Anne Albert, directrice marketing Europe et coordinatrice Web pour l'Europe chez BFI-Optilas.En avril, Acal Technology France se dotera d'un outil similaire à celui de BFI-Optilas. Aujourd'hui en test en Grande-Bretagne, ce système d'achats en ligne sera géré en direct par une structure européenne Acal et sera accessible via un lien sur les différents sites Acal Technology européens. Au début de l'été, ce sera au tour d'Avnet de mettre en place, en Europe, un outil de e-commerce commun à toutes les filiales du groupe (Avnet-Memec, Avnet-Time, EBV Elektronik et Silica) qui, ensemble, distribuent quelque 130 marques. Baptisé Avnet-Express, cet outil, qui est déjà en service aux Etats-Unis, devrait surtout servir, comme les systèmes précités, à la recherche de composants banals (commodities) ainsi que de petites quantités de pièces (supérieures toutefois à la dizaine) commercialisées à des prix adaptés. Avnet, comme Acal et BFI-Optilas, concurrencera ainsi les cataloguistes sur une partie de leur marché, celle qu'ils cherchent précisément à développer depuis deux à trois ans.(1) Résultats d'une enquête menée auprès de 5 015 internautes sur leurs comportements d'achats en ligne et ce, pour 21 catégories de produits.

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