Couverture ElectroniqueS n°127

La complexité croissante des logiciels embarqués et la montée en puissance des architectures multic&oelig;urs obligent les éditeurs d'outils de développement à innover : détection statique d'erreurs logicielles, virtualisation, implication dans Eclipse… Un seul objectif : améliorer la qualité et la robustesse du code. La 15e édition du salon RTS, qui s'est déroulée du 6 au 8 mars dernier, a été l'occasion pour les visiteurs de faire le point sur les avancées technologiques du moment, tant du point de vue logiciel que matériel, concernant le développement des systèmes embarqués. Parmi les thèmes récurrents du secteur, les technologies de débogage demeurent une préoccupation incontournable pour les développeurs de logiciels enfouis. Celles-ci prennent d'autant plus d'acuité que, d'une part, la complexité des logiciels ne cesse d'augmenter et, d'autre part, les contraintes sur la qualité du logiciel livré sont de plus en plus fortes.Une des tendances actuelles est l'utilisation de plus en plus fréquente des solutions d'analyse statique du code, avant compilation, destinées à éliminer très tôt dans le cycle de développement d'un logiciel un certain nombre de défauts qui pénalisent par la suite les temps de test. Un des signes de cette évolution est la récente annonce faite par Green Hills d'incorporer ce type d'analyse au sein de son environnement Multi (Electronique n° 177, p. 8). Sur le salon, le français PolySpace, un des pionniers de ce type de technologie, présentait la version 4.1 de son outil PolySpace Verifier, chargé de détecter les erreurs d'exécution des logiciels embarqués. Cette version offre une nouvelle interface de présentation des résultats obtenus, dotée d'un assistant méthodologique qui aide les utilisateurs à distinguer de manière automatique les opérations à risque du programme, selon les contraintes qualité de l'entreprise (photo). Parallèlement, un module baptisé PolySpace Scream permet désormais de mieux appréhender la fiabilité de son logiciel, grâce à un ensemble de 14 métriques statistiques et graphiques liées à l'analyse menée par l'outil Verifier, notamment le nombre de bogues revus et corrigés durant le développement du logiciel. Il s'agit, selon PolySpace, d'aller au-delà des métriques traditionnelles qui ne sont que des indicateurs de la complexité et de la portabilité d'un logiciel. Enfin, la société annonçait dans la foulée un générateur automatique de tests de code instrumenté qui autorise, après la phase d'analyse statique, une vérification, en dynamique cette fois-ci, sur les opérations non prouvées.De son côté, la société américaine Coverity (représentée en France par NeoMore), qui apparaissait pour la première fois au salon, présentait les évolutions de son outil Coverity Prevent. Coverity, comme PolySpace, fait partie des sociétés qui proposent des outils d'analyse statique du code source, avec la particularité pour Coverity de pouvoir analyser des logiciels à plusieurs millions de lignes et de traiter, au-delà des fautes détectées, des problèmes de sécurité. A RTS, la société annonçait des vérificateurs de défauts adaptés aux codes développés pour des systèmes distribués basés sur la technologie COM (Component object model) de Microsoft. Importante pour les développeurs de solutions Windows, cette technologie assure la détection des conversions de type incorrectes, la mauvaise utilisation des « classes enveloppantes » et les erreurs de comptage de référence. L'objectif étant de détecter les défauts susceptibles d'entraîner des problèmes de fuites ou d'altération des mémoires. Parallèlement, Coverity montrait la nouvelle version de son outil complémentaire, Coverity Extend, destiné à la création de vérificateurs de code personnalisés, capables désormais d'avoir accès aux types C/C++ et de supporter la syntaxe du C++. La société indiquait par exemple que Symbian, l'éditeur du système d'exploitation pour téléphone mobile du même nom, utilise cet outil en raison des fonctions spécifiques qu'il a développé pour son code qui requiert des vérificateurs adaptés.Toujours du côté des fournisseurs d'outils d'analyse et de test de code source, l'anglais LDRA, représenté en France par Isit, montrait les évolutions de son logiciel TestBed, en particulier pour la génération automatique de tests et la gestion du suivi des spécifications (les « requirements »).Mais le débogage porte aussi sur toutes les étapes de la vie du logiciel, y compris lorsqu'il tourne sur le matériel final chez l'utilisateur. Dans ce cas, Wind River propose avec ses solutions Lab Diagnostics et Field Diagnostics la possibilité d'analyser du code embarqué en cours de fonctionnement, d'isoler un défaut et d'y remédier à distance. Ces solutions, qui nécessitent de développer des infrastructures au niveau de l'entreprise (avec des serveurs dédiés notamment), s'appuient sur la technologie Sensor Point de la société. Cette approche originale consiste à « instrumenter » le code, afin de pouvoir y accéder de manière dynamique pendant qu'il tourne pour, par exemple, insérer des patchs de correction, modifier le code source, etc.Virtualisation et Java en démonstrationPour les architectures multi-c&oelig;urs, un des défis de ces prochaines années sera lié aux méthodes de programmation et d'optimisation des applications logicielles sur ces systèmes. Une des technologies importantes est la virtualisation qui permet à plusieurs systèmes d'exploitation de s'exécuter sur un seul processeur. Sur le salon, malgré l'absence de VirtualLogix et de Trango Systems, spécialistes de ce type d'approche, les visiteurs auront pu avoir un aperçu des possibilités offertes par la technologie de l'allemand Sysgo qui exposait sa solution PikeOS en action. En effet, la société a fait la démonstration, en partenariat avec Microsoft, et pour la première fois, de l'exécution simultanée sur un processeur double c&oelig;ur d'Intel de Windows XPe et d'une application temps réel sur le micronoyau PikeOS.Côté Java, la société Aonix montrait l'efficacité de sa machine PERC Pico, destinée aux applications embarquées avec des contraintes temps réel, entièrement développées en Java. Selon la société, cette approche, pour une même application, est aussi performante et plus sécurisée, qu'une programmation traditionnelle équivalente en C. En outre, la société, qui vient de prendre la tête d'un projet Eclipse consacré aux outils de développement pour le langage Ada (projet ADT, Ada development toolkit), annonçait la version 8.3 de sa solution ObjectAda Real-Time Raven, destinée au développement et à l'implantation d'applications critiques temps réel, vérifiables et certifiables, basées sur l'utilisation d'un sous-ensemble du langage Ada.Un club Eclipse pour la FranceLa société TNI-Software a profité des conférences RTS pour annoncer, lors de la session consacrée à Eclipse, la création d'un club Eclipse France.Son objectif est de dynamiser la communauté des développeurs qui travaillent autour de cette plate-forme open source dans l'Hexagone. Il s'agit, selon Eliane Fourgeau, directeur marketing de TNI-Software, de permettre aux principaux acteurs de l'écosystème Eclipse en France de se rencontrer, d'échanger et de mutualiser leurs connaissances sur Eclipse. Au-delà, l'initiative vise aussi à accroître la visibilité de cette plate-forme dans notre pays. D'ores et déjà, un site Internet, entièrement en français, a été créé afin de fédérer ces échanges.www.club-eclipse.fr

Débogage logiciel, MicroTCA et architectures multic

Couverture ElectroniqueS n°127

IBM grave les premières puces en 2 nm en abandonnant les FinFET

Zeta, le protocole LPWAN made in China, arrive en Europe

Harting invente le connecteur électronique sur mesure

Débogage logiciel, MicroTCA et architectures multic

Dans la même rubrique

Couverture ElectroniqueS n°127

IBM grave les premières puces en 2 nm en abandonnant les FinFET

Zeta, le protocole LPWAN made in China, arrive en Europe

Harting invente le connecteur électronique sur mesure