Couverture ElectroniqueS n°127

L'été 2007 a été marqué par une certaine activité dans le monde des fournisseurs de composants radiofréquences. Cette activité laisse penser que des man&oelig;uvres de consolidations sont en marche sur ce marché promis à une croissance soutenue. Après l'euphorie des années fastes du début de ce millénaire, l'activité dans le domaine des composants radiofréquences a repris à un rythme plus lent qu'il s'agisse des composants ou des acquisitions entre les acteurs du domaine. Mais il semble que la bonne tenue des ventes de téléphones mobiles, la poursuite de l'augmentation des fonctionnalités et des débits, ait accéléré la reprise de ces deux activités.Le plus important rachat dans le secteur des composants radiofréquences depuis longtemps a ainsi été signé à la fin de l'été entre les fabricants américains RF Micro Devices et Sirenza Microdevices, pour un montant total de 900 millions de dollars dont 300 millions de dollars en numéraire (voir notre article page 23). D'autres transactions plus modestes ou intervenues juste avant l'été témoignent de la maturité du marché actuel, tel le rachat de Peak Devices par Triquint, ou celui d'une activité de conception de circuits RF, Integrated Circuit Designs par Texas Instruments, activité qui rejoindra Chipcon dans la besace de l'Américain. Le groupe Thales, qui revend son activité micro-ondes Thales-MESL à des investisseurs industriels, l'Anglais Filtronics, qui souhaite céder son usine GaAs, sont d'autres exemples de cette activité soutenue tout comme en France, la cession par Philips Electronics de sa filiale Ommic à des investisseurs privés, et le rachat par le groupe français Orolia, spécialiste du temps fréquence haute précision, de son homologue américain Spectracom.Distinction par la technologieQue nous réserve l'avenir en la matière ? Selon les analystes, le marché de la téléphonie mobile est prêt pour une consolidation, suivant l'exemple des fabricants de systèmes radiofréquences pour stations de base dont l'activité est maintenant principalement aux mains d'Andrew et de Powerwave.Et ce malgré la résistance de petits acteurs comme Nujira qui se distingue technologiquement. La distinction par la technologie, c'est aussi le moteur d'un certain nombre de jeunes pousses comme le Français Acco, ce qui leur permet de trouver des financements et peut être à terme de se faire racheter. Enfin, la revente à des investisseurs privés de sociétés comme Ommic laisse envisager la possibilité pour certains grands acteurs du domaine de constituer un pôle leur permettant de maîtriser l'ensemble d'une filière et de ses évolutions technologiques. Et, dans cette optique, peut être faut-il s'attendre à des offensives de sociétés opérant dans les circuits de bandes de base, qui veulent étendre leur savoir-faire en radiofréquences, à moins que le Cmos devienne vraiment utilisable, même en amplificateur de puissance.Une consolidation en marche ?Le marché de l'arséniure de gallium a progressé de 10 % en 2006, selon la dernière étude du cabinet Strategy Analytics, atteignant 3,1 milliards de dollars.Les trois premiers de ce classement sont RFMD, Skyworks et Triquint. La somme de leurs parts de marché a progressé de presque 10 points, passant de 47 % à 55 %.Des trois premiers, Triquint serait la société qui a progressé le plus rapidement en 2006, avec +37 % pour ses ventes concernant des produits GaAs, mais RFMD vient de racheter Sirenza DevicesSur les 10 premiers fabricants par le montant des ventes estimées, 9 sont américains, accompagnés par le Japonais Mitsubishi Electric. Les Japonais Nec, Sony, Eudyna Devices ou Toshiba sont plus loin dans le classement.Les Américains Hittite, Anadigics et Avago Technologies sont dans les 10 premiers et ont fortement progressé, totalisant 15 % de parts de marché.L'Europe reste présente dans le domaine avec Filtronic, UMS et Ommic dans cet ordre en 2005. Mais Filtronic rattrapé par UMS n'est plus dans les 10 premiers mondiaux et la société Ommic bien que performante a été détachée de Philips Electronics.Les jeunes pousses foisonnentProfitant sans doute de la quiétude de la période estivale, plusieurs jeunes pousses en radiofréquences se sont fait connaître ou ont levé des fonds pour financer des technologies innovantes. Tout près de nous, la société française de conception de circuits Acco (voir également notre article page 47), basée à Saint-Germain-en-Laye, a levé 10 millions de dollars auprès de différents partenaires pour industrialiser une technologie d'amplificateurs de puissance pour téléphones 3G faisant appel à des procédés de production Cmos sur silicium.L'Américain Mirics Semiconductor vient de son côté de boucler un tour de table d'un montant similaire avec Intel Capital, pour industrialiser un tuner Cmos multibande, toujours pour les téléphones portables. La société MaxLinear fondée en 2004 vient juste de commencer à faire parler d'elle en présentant, elle aussi, des tuners Cmos extrêmement intégrés et compacts. Enfin XanIC, essaimage de l'université de Glasgow, a, de son côté, levé 400 000 livres pour commercialiser des transistors sur la base d'une technologie particulière optimisée pour des amplificateurs faible bruit à 94 GHz.

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