Couverture ElectroniqueS n°127

Une jeune pousse commercialise le premier circuit à base de c&oelig;ur Arm Cortex-M3, alors que les ténors du marché étendent la connectivité de leurs propres architectures qui ont fait leurs preuves. Avec le lancement du c&oelig;ur Cortex-M3 fin 2004, Arm proclamait haut et fort son désir de révolutionner le marché du microcontrôleur, en permettant aux utilisateurs d'architectures 8 et 16 bits d'accéder à un jeu d'instructions Risc 32 bits sans souffrir d'un coût trop élevé (Electronique n° 153, p. 10). Le britannique a caché l'existence de son partenaire stratégique pendant dix-huit mois afin de renforcer l'aspect nouveauté. C'est en effet une start-up texane, créée en 2004 à Austin et baptisée Luminary Micro, qui a eu l'idée lumineuse de profiter de l'écosystème Arm pour entrer sur le marché du microcontrôleur. Elle mise naturellement sur le développement du secteur 32 bits dans l'industriel et les applications faible coût, notamment dans le domaine du contrôle moteur et de la domotique. Les premiers circuits de la famille Stellaris d'ores et déjà disponibles affichent un prix d'entrée de 1 $. Ils sont référencés LM3S101 et LM3S102. Le fabricant met en avant le caractère d'une offre de microcontrôleurs 32 bits d'entrée de gamme compatible avec une large palette de circuits et, surtout, de logiciels de développement d'Arm et de tierces parties. Malgré son jeune âge, la société est ainsi à même de proposer un kit de développement évolué et prêt à l'emploi. Les deux circuits opèrent à 20 MHz et disposent de 8 Ko de flash et 2 Ko de Sram monocycles. Les deux timers 32 bits proposés (en plus du timer chien de garde avec horloge séparée) peuvent être configurés en double timers 16 bits et l'un d'entre eux est doté de capacités RTC. Ils disposent d'un mode de capture PWM. Deux sorties de modulation d'impulsions sont disponibles sur le LM3S102 alors que le LM3S101 n'en propose qu'une seule. Les deux circuits sont respectivement dotés de un ou de deux comparateurs analogiques. Une interface série synchrone (SSI), compatible avec les interfaces Motorola/Freescale (SPI), Texas Instrument, et National Semiconductor (Microwire), est proposée en plus d'une Uart programmable de type 16C550. Le LMS3102 possède également un bus I2C à deux modes 100 et 400 kbits/s, capable de générer des interruptions. Cette interface a été notamment pensée pour simplifier l'utilisation d'un module de commande pour moteurs pas à pas. La tension interne de 2,5 V est obtenue à partir d'une alimentation 3,3 V à l'aide d'un régulateur intégré. Luminary Micro s'enorgueillit d'être la première jeune pousse à avoir obtenu le privilège de concrétiser un nouveau c&oelig;ur Arm. Mais il faut dire que, du côté des ténors du marché visé par le c&oelig;ur Cortex-M3, on préfère continuer à servir des clients satisfaits des architectures existantes qui ont fait la preuve de leur pérennité. Tout comme pour Arm, ces c&oelig;urs standard sont à l'origine d'un catalogue de produits assurant un continuum de performance et une migration facile en partant de microcontrôleurs à 50 cents jusqu'à des produits flirtant avec le Gips. En effet, alors que les familles de circuits standard à base d'Arm se sont multipliées, portées par la vague de la téléphonie mobile et des produits numériques grand public, rien ne permet de garantir leur avenir sur les marchés de l'industriel ou de l'automobile qui semblent acquis aux grands fournisseurs traditionnels. Il y a malgré tout suffisamment d'applications possibles pour que chacun y trouve son compte. Des circuits 8, 16 et 32 bits chez Renesas Le japonais Renesas n'est pas à la traîne en matière de c&oelig;urs 32 bits avec le lancement du SH7785, un processeur d'applications pour les environnements multimédias automobiles, qui délivre 1 Gips ou 4,2 Gflops grâce à son unité de calcul en virgule flottante. La fréquence du c&oelig;ur superscalaire SH-4A est pour cela portée à 600 MHz. Il est capable de piloter trois ou quatre écrans SVGA ou WVGA et s'interface avec de la SDram DDR2. Côté microcontrôleurs, Renesas exploite ses c&oelig;urs 8 et 16 bits pour les systèmes de contrôle moteur, dans l'industriel et le grand public. Parmi la kyrielle de produits annoncés ces derniers mois, on retiendra les SH7146F et SH7149F qui disposent d'un triple convertisseur A/N et d'un timer de contrôle moteur au service d'un c&oelig;ur délivrant 100 Mips. En 16 bits, le H8/36094GF dédié au contrôle moteur grand public notamment pour les produits blancs, est censé apporter un rapport prix performance supérieur aux 8 bits. Toujours en 16 bits, le circuit H8S/ 2215RF fonctionnant à 24 MHz intègre une interface USB. En 8 bits, Renesas a annoncé la série H8/38347F. Fonctionnant à 16 MHz, ce microcontrôleur est capable d'effectuer une addition 16 bits en 250 ns et une multiplication 8 bits en 1,75 µs, en plus d'offrir des fonctions de pilotage de LCD étendues. Destiné aux appareils de mesure faible coût et basse consommation, il est équipé d'un oscillateur horloger 32 kHz permettant de mettre en &oelig;uvre différents modes d'économie d'énergie, sans interrompre le fonctionnement du compteur asynchrone intégré. Ces circuits sont également dotés d'un débogueur intégré donnant accès à de nombreuses méthodes de mise au point logicielle habituellement offertes par le biais d'un émulateur.

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