Couverture ElectroniqueS n°127

La onzième édition du salon Display s'est tenue le 31 mars, et les 1er et 2 avril derniers à la porte de Versailles. Parmi les afficheurs présentés, la part belle était faite aux écrans dotés d'une robustesse leur ouvrant les portes des applications industrielles. Avec les fracas de la crise actuelle, le pari d'une onzième édition réussie du salon des technologies de l'affichage n'était pas gagné d'avance. Mais malgré cela et une liste d'exposants s'étant sensiblement appauvrie par rapport à l'année dernière, les professionnels ont pu se mettre du baume au c&oelig;ur avec les projets précis et concrets qui se dessinent pour l'année prochaine. Patience donc. Que cela soit au fil des stands ou des conférences, les visiteurs venus en plus grand nombre qu'en 2008 ne sont pas restés sur leur faim. L'exposition a révélé quelques tendances de fond, notamment dans les applications industrielles d'affichage, pour lesquelles les fabricants généralistes d'écran LCD-TFT grand format affichent un intérêt plus pressant. LG Display, par exemple, présentait chez son distributeur Eurocomposant une dalle de 32 pouces dévolue à l'affichage en espaces publics de sa gamme d'écrans LCD-TFT Public Display, cette dernière se déclinant selon trois autres diagonales jusqu'à 52 pouces. Sa caractéristique principale est l'intégration de la technologie IPS qui confère à ces afficheurs un angle de vue de 178° dans toutes les directions sans altération des couleurs. En outre, pour les applications en extérieur, cette famille d'écrans disposera bientôt de versions transflectives, sous l'appellation Shine-Out.Sharp également a rejoué la carte du transflectif avec un écran de 12,1 pouces, qu'on pouvait trouver sur le stand de Syscom. Si cette technologie permet d'améliorer très sensiblement la lisibilité de l'écran à moindre besoin de rétroéclairage, en récupérant une partie de la luminosité ambiante, n'oublions pas qu'elle implique un surcoût de la dalle d'affichage de près de 50 % par rapport à un LCD transmissif ! Par ailleurs, Sharp devrait commercialiser dans les prochains mois un LCD-TFT de 40 pouces, dévolu lui aussi à l'affichage urbain, dont la bordure serait réduite à 4 mm autour de l'écran, afin de faciliter la conception de murs d'images. Côté robustesse, le distributeur Densitron rapporte que le taiwanais Chi Mei Optoelectronics (CMO) garantirait certains de ses modules pour une durée de vie de dix années, ce que certains fabricants de produits dits industriels n'offrent pas systématiquement. Optrex, partenaire récent de Densitron, semble avoir lui aussi quelques atouts en ce qui concerne la robustesse. Représenté également par deux autres distributeurs présents sur le salon, Eurocomposant et Syscom, le fabricant commercialise une nouvelle version d'écran 12,1 pouces, toujours sur la même mécanique depuis onze années de production, avec des gains en luminance et contraste, des angles de vue accrus à 160° et une plage de température de fonctionnement comprise entre - 30 et + 80°C. La luminance élevée en ligne de mireAutre tendance de fond observée sur le salon, les écrans LCD-TFT à luminance élevée pour les applications en extérieur étaient particulièrement mis en évidence. Optrex notamment, avec des écrans à rétroéclairage de type CCFL, VGA 10,4 pouces, SVGA 12,1 pouces et XGA de 15 pouces, les plus rayonnants se caractérisant par une luminance maximale de 1 500 cd/m2. En version rétroéclairage à Del, les dalles du fabricant atteignent pour l'instant des valeurs de 800 cd/m2, avec pour objectif 1 000 cd/m2 d'ici 2010 pour concurrencer les performances des lampes CCFL, et faire un peu plus vert. Dans le même ton, Eurocomposant a présenté un écran LCD-TFT XGA de 12,1 pouces à Del conçu par Prime View International (PVI) consommant 7,5 W pour une luminance de 1 000 cd/m2. Rutronik montrait de son côté la gamme d'écrans Ecoinsight de la société allemande I-SFT, avec des modèles de 12,1 à 17 pouces, réalisant un équilibre réussi entre luminance élevée (jusqu'à 1 600 cd/m2) et faible consommation selon un procédé propriétaire. Basée sur une variante de technologie CCFL avec un meilleur rendement lumineux, elle serait également moins polluante à produire que les autres procédés de rétroéclairage. Chez Syscom, on pouvait retrouver le premier écran LCD-TFT 4,3 pouces de Seiko Instruments mettant en &oelig;uvre sa technologie de rétroéclairage AFFS. Caractérisée par une luminance de 450 cd/m2, sa structure cellulaire FFS offre des angles de vue de 170° et un niveau de contraste élevé, avec une épaisseur d'écran de 3,3 mm. Les afficheurs de type Oled et notamment les versions à matrices actives (AMOLed), grâce à des durées de vie dépassant à présent les 25 000 h de fonctionnement et des prix en baisse, bien qu'encore 3 à 4 fois plus élevés que les TFT, étaient bien présents dans les stands et suscitaient l'intérêt des industriels. Chez Densitron notamment, on pouvait trouver les modèles de 2 à 7,6 pouces de CMEL, filiale du taiwanais CMO, le plus grand étant disponible depuis peu en production en volume, alors que chez Eurocomposant les écrans d'Ampire de 2 à 4,3 pouces étaient exposés. Côté papier électronique, les travaux continuent. Le même distributeur proposait à l'attention des visiteurs un afficheur souple à encre électronique de 9,7 pouces de PVI. Cet écran est piloté à l'aide d'une matrice active, dont la fabrication est réalisée par le procédé EPLaR développé par Philips et sous licence exclusive pour Prime View. Les dalles tactiles étaient également au rendez-vous, Densitron présentant des technologies résistives 4, 5 ou 8 fils, ainsi que du capacitif et du capacitif projeté. Dans un autre procédé, KEP France faisait la promotion de sa technologie infrarouge de « tactilisation multitouch » d'écrans, pour des dalles allant de 10,4 à 42 pouces.

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