Couverture ElectroniqueS n°127

Avec 48 projets sur 186, les PME françaises de haute technologie ont fortement participé au premier appel à projets Eurostars, créé dans le cadre du programme Eureka. Ce dernier, qui vient de présenter son bilan annuel, a également annoncé un cluster sur les énergies nouvelles. A l'occasion de la conférence ministérielle Eureka de Ljubljana qui a eu lieu les 5 et 6 juin derniers, la présidence slovène a rendu publics les résultats du premier appel à propositions d'Eurostars, nouveau dispositif de partenariat public/ privé au service des PME européennes de haute technologie, financé en coopération par les États membres d'Eurostars (à hauteur de 300 millions d'euros) et la Commission européenne (pour un montant de 100 millions d'euros prélevés sur le septième PCRDT, programme cadre de recherche et développement technologique européen). Les PME françaises (48 projets sur 186 au total) et européennes ont massivement participé au premier appel à projets, clôturé le 6 février dernier, et après évaluation par le comité d'experts indépendants, ont placé onze projets parmi les vingt premiers par ordre d'excellence. Ce succès justifiera une augmentation du budget exploratoire opérée par Oséo (l'organisme public français de soutien aux PME) au titre d'Eurostars en 2008 (5 millions d'euros de subventions supplémentaires). Rappelons que c'est à l'initiative de la France que la conférence ministérielle Eureka de Paris avait, en juin 2004, invité la Commission européenne à travailler en étroite concertation avec Eureka, en vue d'explorer la possibilité de mettre au point des mécanismes concrets de financement renforçant les liens entre Eureka et le programme-cadre de l'Union européenne. « Le très vif succès du premier appel à projets auprès de l'ensemble des PME « high tech » européennes, et notamment françaises, montre que c'est en unissant le meilleur du PCRDT et d'Eureka, au sein d'instruments « hybrides », comme le sont également les Initiatives industrielles conjointes Eniac et Artemis, que nous ferons avancer la compétitivité de notre industrie », a déclaré Hervé Novelli, secrétaire d'Etat chargé des PME. A noter que c'est la première fois depuis le programme Jessi (prédécesseur de Medea), en 1986, que la Commission européenne s'implique financièrement dans Eureka. La conférence ministérielle d'Eureka a également annoncé le lancement des clusters Catrene (successeur de Medea +), dans le domaine de la micro-électronique, et d'Eurogia +, consacré aux nouvelles technologies de l'énergie (en particulier les énergies éolienne et solaire photovoltaïque). Si l'annonce du programme Catrene, qui a démarré depuis janvier dernier, n'est pas une surprise pour l'industrie électronique, Eurogia + ouvre des perspectives plus inattendues pour les entreprises souhaitant se développer sur les marchés des énergies renouvelables. Doté d'un budget d'un milliard d'euros sur cinq ans, ce nouveau projet stratégique succède à Eurogia, qui portait sur les énergies uniquement fossiles et dont le succès a été assez modeste. Nombreux projets de clusters en attente de financementEurogia + rassemble 27 industriels et 17 instituts de recherche européens et a initié un partenariat avec les pôles de compétitivité Capénergies, Derbi (voir notre article page 20) et Tenerrdis, ainsi qu'avec plusieurs pôles de compétences allemands. L'implication de l'Allemagne dans les nouvelles technologies de l'énergie devrait contribuer à assurer son succès. Si les perspectives sont plutôt bonnes, notamment avec les clusters des technologies de l'information et des technologies de l'environnement, le bilan d'Eureka pour l'exercice 2007-2008 est un peu décevant en raison de la baisse des projets individuels et de clusters, tant en nombre qu'en montant. Seulement 159 projets individuels ont été labellisés pour un financement total public et privé de 274 millions d'euros (contre 214 projets individuels pour 345 millions d'euros lors de l'exercice précédent). S'y ajoutent 25 projets émanant de clusters pour un montant global de 236 millions d'euros (essentiellement dans le domaine de l'électronique avec Catrene en micro-électronique, Itea2 en intergiciels, Euripides en packaging et interconnexion et Celtic en télécoms), alors que 55 projets de clusters pour 1,054 milliard d'euros avaient été annoncés en juin 2007. Catrene vient à peine de démarrer et la prochaine présidence d'Eureka, prise en charge par le Portugal, devrait donc s'avérer plus satisfaisante en matière de clusters. Par ailleurs, les chiffres de la présidence slovène n'incluent pas les projets de clusters labellisés en attente de financement dont le montant s'élève à 750 millions d'euros et qui devraient être confirmés d'ici à octobre prochain. Enfin, le lancement des appels à projets d'Eniac (micro-électronique) et Artemis (systèmes embarqués), soutenus à la fois par la Commission européenne et les Etats membres ont probablement fait de l'ombre aux clusters Eureka portant sur les mêmes thématiques. Sur le plan de la stratégie, la présidence slovène a insisté sur la nécessité de valoriser le label Eureka, de mieux faire connaître ses résultats et de mettre en place une meilleure synchronisation des financements.

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