Couverture ElectroniqueS n°127

Six mois après la filialisation de son activité mémoires, la société allemande s'attache à devenir « une société qui compte » sur le marché des circuits logiques et mixtes. Munich – « Toutes nos unités sont, sinon bénéficiaires, du moins à l'équilibre ou proches de l'être », se réjouit Wolfgang Ziebart, le CEO d'Infineon Technologies, deux ans après son arrivée à la tête de la société allemande. Les mesures annoncées à l'époque se sont en effet concrétisées par une réduction des coûts de 300 millions d'euros et une réorganisation qui a conduit à la création de deux groupes d'activités constitués chacun de 7 unités. Elles se sont également traduites par la filialisation de l'activité Dram sous le nom de Qimonda ainsi que la tentative de mise en Bourse de cette dernière.« Tentative avortée du fait de mauvaises conditions boursières à l'époque choisie », précise M. Ziebart, ce qui a amené Infineon à ne pas vendre ses propres actions et donc à continuer de détenir 86 % des actions de Qimonda.Mais ce n'est que partie remise et l'intention de la société allemande est bien de ne garder qu'une minorité dans Qimonda. Ce qui ne sera pas sans répercussion sur la stratégie d'Infineon car, comme l'a précisé M. Ziebart, sans Qimonda, en 2005, Infineon n'aurait occupé que le 11e rang dans le classement mondial des fournisseurs de semiconducteurs avec un chiffre d'affaires de 5 milliards de dollars. Des fonds d'investissements seront-ils alors intéressés par Infineon comme ils l'ont été récemment par NXP et Freescale, et comme on leur prête l'intention de l'être envers STMicroelectronics ? « Cela dépend de nous », assure M. Ziebart. Sur l'année fiscale 2006, le chiffre d'affaires d'Infineon Technologies, hors Qimonda, devrait atteindre 4 milliards d'euros.Encore des points noirsLe succès des quatre premières étapes de la réorganisation n'empêche pas M. Ziebart de pointer du doigt les problèmes majeurs encore à résoudre par la société, à savoir les circuits pour cartes à puce et les processeurs bande de base pour radiotéléphones. L'annonce de la mise en liquidation judiciaire de BenQ Allemagne ne devrait pas faciliter la résolution de ce dernier, car même si « BenQ n'est pas notre premier client dans le monde du mobile », précise M. Ziebart, il compte quand même selon ses propres dires pour 5 % du chiffre d'affaires. Concernant l'activité circuits pour cartes à puce, c'est l'érosion des prix qui pose le plus de problème car Infineon continue d'être de loin le principal acteur du secteur, avec une part de marché de 35 %, « supérieure à la somme de celles des numéros deux et trois », affirme Wolfgang Ziebart. Parmi les mesures déjà prises par la société pour réduire ses coûts dans ce secteur figurent la mise au point d'une nouvelle technique d'assemblage et la fermeture d'une usine d'assemblage devenue obsolète. Côté technologies de production, la plupart des circuits encartables sont aujourd'hui fabriqués en technologie Cmos 0,25 µm.M. Ziebart a par ailleurs réaffirmé sa volonté de voir Infineon maîtriser les technologies à forte valeur ajoutée comme la puissance, le mixte et l'analogique, technologies qui se satisfont aujourd'hui de règles de dessin beaucoup moins strictes que les produits logiques purs. Ces derniers seront d'ailleurs à terme en majorité sous-traités à des fondeurs. C'est d'ailleurs pourquoi l'usine de Dresde sur tranches de 300 mm a été cédée à Qimonda alors que l'unité 200 mm est restée Infineon, qui en loue 50 % de la capacité de production à Qimonda. Côté R&D, M. Ziebart insiste particulièrement sur l'ingénierie et le développement plus que sur la recherche technologique pure, même s'il reste partie prenante de l'alliance avec IBM, Samsung et Chartered Semiconductor pour le développement 45 nm. Par contre, le centre des nanotechnologies et la centrale de masques de Dresde dépendent désormais de Qimonda.Infineon en quelques chiffres3 milliards d'euros de chiffre d'affaires sur les 9 premiers mois de l'année fiscale 200629 100 employés dont 5 400 en R&DDeux groupes : AIM (Automobile, Industriel et Multi marchés), COM (solutions de communications)Numéro 1 en semiconducteurs de puissance avec 9,3 % du marché mondialNuméro 1 en circuits cartes à puce avec 35 % du marchéNuméro 2 en semiconducteurs automobiles avec 9,3 %

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