Couverture ElectroniqueS n°127

La société allemande retrouve la santé grâce à la remontée des prix des Dram. Elle compte désormais sur la croissance du marché chinois et sur la reprise des investissements télécoms pour continuer à progresser. « Nous sommes l'un des gagnants de la crise des semiconducteurs», se réjouit Ulrich Schumacher, président et CEO d'Infineon Technologies. En affichant une hausse de ses ventes de 26 %, à 6,15 milliards d'euros, sur son exercice 2003 clos le 30 septembre dernier, et une forte réduction de sa perte nette à 435 millions d'euros, la firme estime en effet avoir tiré son épingle du jeu, malgré la conjoncture défavorable (voir également notre numéro précédent). Parallèlement, elle est redevenue plus dépendante de son activité mémoires, qui pèse (à nouveau) 40 % dans son chiffre d'affaires grâce à des ventes en hausse de 34 % sur l'exercice. Le bénéfice s'établit à 31 millions d'euros dans ce secteur. L'activité des circuits de communications filaires a, elle, progressé de 19 %, et celle des circuits de sécurité (incluant les circuits pour cartes à puce) de 29 %. Mais, cumulées, ces deux activités affichent une perte opérationnelle (Ebit) de 232 millions d'euros sur l'exercice. En revanche, le domaine automobile-industriel se distingue, lui, par une croissance de 16 %, et par un bénéfice opérationnel de 186 millions d'euros. La société de Munich compte bien ne pas en rester là. Ni dans les mémoires, ni dans les autres secteurs. Son mot d'ordre : “ continuer à progresser plus vite que le marché ”. Pour 2004, elle mise notamment sur le marché chinois et sur la reprise dans les investissements télécoms, en particulier pour les infrastructures xDSL. Dans ce dernier secteur, Infineon estime que la pression sur les prix est similaire à celle rencontrée dans le domaine des Dram. « Il y a trop de concurrents et nous devrions assister à une consolidation sur ce marché», avance Ulrich Schumacher. Le patron d'Infineon semble donc être prêt à faire des emplettes dans ce secteur.Objectif : 10 % du marché des semi-conducteurs en Chine en 2007Les ventes d'Infineon en Asie ont progressé de plus de 30 % lors de l'exercice 2003, contre 20 % sur la zone nord-américaine et 19 % en Europe. A court terme, Infineon compte augmenter sa part du marché des mémoires en Chine, dont elle estime déjà détenir 18 %. Un accord qui vient d'être signé avec le fabricant de modules mémoires Ramaxel, d'une durée de cinq ans pour un montant de 300 millions de dollars, est un premier pas en ce sens. Il constitue une suite logique à sa stratégie de coopération dans la production de mémoires avec le fondeur chinois SMIC et le Taïwanais Nanya. La part d'Infineon du marché total des semiconducteurs en Chine s'élève, elle, à 5 %. La firme ambitionne de la faire passer à plus de 10 % d'ici 2007. Pour soutenir cet objectif, Infineon a ouvert un centre de compétences à Shanghai ainsi qu'un centre de conception à Xian. Infineon nourrit également certaines ambitions concernant le marché nord-américain. L'ouverture d'un centre de compétences en Caroline du Nord, sur la côte Est des Etats-Unis, qui devrait employer 400 personnes d'ici 2007, devrait contribuer à augmenter ses ventes dans cette zone.A court terme, la firme se garde d'être trop optimiste. Ainsi, si le trimestre octobre-décembre 2003 devrait être porteur à cause de “ l'effet Noël ”, elle craint une rechute au trimestre suivant, généralement plus faible. Mais Infineon maintient pour l'instant ses prévisions d'investissements en R&D de l'ordre de 1,2 milliard d'euros au cours de l'exercice 2004. Confiante, elle pense renouer avec les bénéfices dans toutes ses divisions, parallèlement à une hausse des ventes tous azimuts.Semiconducteurs : trop de commandes à court terme en Allemagne !Pour la branche composants électroniques du syndicat professionnel allemand Zvei, la reprise sur le marché des semiconducteurs est désormais bien visible outre-Rhin. Les ventes de semiconducteurs ont en effet nettement progressé en octobre par rapport au mois précédent. Elles ont par ailleurs augmenté de 15 % par rapport au mois d'octobre 2002, après avoir progressé de 14 % en septembre et 10 % en août, toujours par rapport à l'an passé. Sur les dix premiers mois de l'année, la croissance cumulée par rapport à la même période de 2002 atteint maintenant 8 %, ce qui conforte le Zvei dans son pronostic d'une croissance supérieure à 10 % pour l'ensemble de l'année. Le rapport prises de commandes sur facturations se maintient néanmoins à une valeur inférieure à 1 : il s'est établi à 0,92 en octobre 2003, après 0,94 (valeur corrigée) pour le mois précédent. Selon le Zvei, les commandes suivent le même rythme que les livraisons mais restent à un niveau globalement plus faible, signe qu'elles sont toujours effectuées à très court terme.

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