Couverture ElectroniqueS n°127

Green Hills introduit au sein de la version 5.0 de son environnement de développement intégré Multi une technologie d'analyse statique de code. Une première sur ce type d'outil logiciel. Avec la version 5.0 de son environnement de développement Multi, dédié aux architectures 32 bits, Green Hills apporte de nombreuses innovations dont le but affiché est avant tout d'améliorer l'efficacité des opérations de débogage du code applicatif. Une tâche jugée de plus en plus complexe et consommatrice en temps par les développeurs de systèmes embarqués (*). Plusieurs approches sont mises en &oelig;uvre pour atteindre cet objectif. La première est l'introduction, au sein de l'environnement Multi, d'un outil d'analyse statique de code source baptisé DoubleCheck et développé, selon Green Hills, entièrement en interne. Rappelons que ce type de technologie, basé sur des méthodes formelles, consiste à analyser un logiciel avant compilation, sans le faire tourner, pour détecter un certain nombre d'anomalies logiques comme par exemple les débordements de mémoire non contrôlés, les pointeurs invalides, les « fuites » de mémoire, etc. Un des intérêts de cet examen statique du code est de détecter en amont du cycle de développement des erreurs qui auraient été découvertes tardivement pendant, voire après, la phase de compilation (qui, elle, détecte plutôt des erreurs basiques, comme les violations de la sémantiques d'écriture des langages). Ainsi, avoir accès à une analyse statique de code directement dans l'environnement Multi présente, pour nombre d'applications courantes, des avantages. En premier lieu, celui de ne pas avoir recours à des outils externes (comme ceux de Klockworks, Coverity, LDRA ou du français PolySpace entre autres). Autre intérêt, celui de bénéficier d'une parfaite complémentarité avec le compilateur, puisque Green Hills maîtrise les deux technologies. Dernier atout : une accessibilité aisée pour le développeur, sur son poste de travail, évitant d'avoir recours à une équipe spécifique d'assurance qualité. DoubleCheck fonctionne pour l'instant uniquement avec du code C/C++. Pour la partie débogage du code sur la cible, l'innovation dans la version 5.0 de Multi consiste a faire fonctionner en tâche de fond l'outil TimeMachine de la société qui, rappelons-le, permet de visualiser et de « rejouer » comme on le souhaite la chaîne d'événements qui s'est déroulée avant la détection d'un bogue. L'idéal pour ce faire est de disposer de la sonde de débogage SuperTrace de Green Hills, dotée d'une mémoire de 1 Go, et de travailler avec un processeur équipé d'un port de trace (comme les processeurs Arm dotés d'un port ETM ou la série des ColdFire de Freescale). C'est la méthode la moins intrusive et la plus riche en quantité et en qualité des données. Cependant, la plupart des processeurs n'ayant pas de port de trace, Green Hills autorise au sein de Multi une nouvelle voie pour accéder à la trace. Il s'agit, après une phase d'instrumentation automatique du code embarqué, réalisé par l'éditeur de liens, de stocker dans la mémoire du calculateur les informations de trace collectées. Certes, avec cette approche, on est limité par la taille de la mémoire Ram disponible (plus la mémoire est faible moins on peut remonter dans le temps). Mais, en s'affranchissant de l'absence du port de trace, on peut accéder tout de même à la puissance d'analyse procurée par l'outil TimeMachine. Et dans tous les cas de figure, quel que soit le mode d'accès à la trace, ce dernier permet, au-delà de l'analyse du code pour comprendre l'origine d'un bogue, d'étudier aussi les flux d'exécution des données. A ce sujet, afin de faciliter cet examen, l'outil PathAnalyzer, partie intégrante de TimeMachine, a été profondément remanié afin de fournir à l'utilisateur des vues graphiques synthétiques du déroulement temporel du code, utile pour détecter d'éventuels goulets d'étranglement. Avec la possibilité de passer directement d'une information graphique délivrée par PathAnalyzer aux lignes du code source correspondantes. Autre nouveauté, Multi 5.0 est désormais doté d'une technologie de simulation qui améliore, selon la société, d'un facteur 10 à 50 les vitesses de calcul par rapport aux ISS (Instruction set simulators) traditionnels. Une caractéristique qui devrait faciliter l'accès à la simulation, intéressante pour développer du code en l'absence d'une plate-forme matérielle, mais jugée le plus souvent bien trop lente pour être efficace. Enfin, signalons que Multi, dans sa version 5.0, peut fonctionner comme un plug-in d'Eclipse et travailler en parallèle avec le module CDT (C/C++ developement tool) de cet environnement open source. (*) Une étude EDA Geek d'avril 2006, menée auprès des visiteurs de l'ESC à San Francisco, a montré que pour 63 % des répondants le débogage était, dans le cycle de développement d'un logiciel, la tâche où ils rencontraient le plus de difficultés.

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