Couverture ElectroniqueS n°127

La Commission européenne et les Etats membres commencent à soutenir plusieurs projets européens de R&D et d'infrastructures sur les technologies très haut débit. Plusieurs initiatives récentes visant à accélérer la recherche sur les technologies très haut débit viennent d'être engagées en Europe. Ces projets de R&D et d'infrastructures sont soutenus par la Commission européenne dans le cadre du 6e PCRD (Programme-cadre de R&D). Le premier d'entre eux, par l'ampleur des moyens mis en &oelig;uvre, est probablement le projet Opera, basé sur la technologie des courants porteurs en ligne (voir notre article page 22). Lancé en février dernier, il fait lui-même partie d'un projet européen plus vaste de développement des réseaux d'accès à très haut débit intitulé “ Haut Débit pour tous ”. Opera, qui s'étend sur quatre ans, se déroulera en deux phases. La première phase, d'une durée de deux ans, a un coût de 20 M d'euros dont 9 M d'euros seront apportés par la Commission européenne. 36 sociétés et centres de recherche sont impliqués dans ce projet.Le débit maximal théorique actuel de la technologie des courants porteurs en ligne, de 45 Mbit/s, pourrait être porté à terme à 200 Mbit/s. Parmi les autres avantages de cette technologie, citons la possibilité de fournir un accès multiservice et de couvrir l'ensemble de la population, à la différence de la technologie DSL.Un autre projet, qui entre dans le programme européen “ Haut Débit pour tous ”, est dédié aux technologies de transmission sur paire de cuivre téléphonique. Baptisé U-Broad, il a pour objectif de multiplier par quatre le débit maximal des données transitant sur les lignes téléphoniques, et d'atteindre ainsi un débit d'au moins 100 Mbit/s. Mené par la société israélienne Metalink, le consortium inclut également France Télécom R&D, l'opérateur grec OTE, RAD, fournisseur israélien de solutions réseaux, et diverses universités technologiques en Grèce, en Israël et aux Pays-Bas. D'un coût de 3,32 M d'euros sur deux ans, dont 2 M d'euros seront apportés par la Commission européenne, U-Broad entend développer et intégrer des technologies d'accès très haut débit via des réseaux basés sur Ethernet tout en offrant des interfaces d'accès aux épines dorsales existantes et de nouvelle génération.Des expérimentations jusqu'à 10 Gbit/sEn matière d'infrastructures, les expérimentations se poursuivent. Ainsi, d'ici au début du mois prochain, les responsables de Renater (Réseau national de télécommunications pour la technologie, l'enseignement et la recherche) vont lancer un nouvel appel d'offres afin de passer à un débit de 10 Gbit/s. 600 sites (universités, laboratoires, écoles) sont actuellement raccordés les uns aux autres par des liens à 2,5 Gbit/s. Renater est également connecté à Geant, réseau européen qui raccorde les réseaux équivalents à Renater en Europe.Citons enfin la plate-forme expérimentale VTHD++, conçue pour tester “ en vraie grandeur des applications nécessitant un très haut débit ”. Initié par France Télécom, le GET (Groupe des écoles de télécommunications), l'Imag (Institut de mathématiques appliquées de Grenoble) et l'Inria (Institut national de recherche en informatique et automatique), ce projet est issu du réseau RNRT (Réseau national de recherche en télécommunications) associant chercheurs et industriels. Initialement français, il s'intégrera dans divers projets européens, d'une part dans le cadre du 6e PCRD, avec le projet NGI (conception et ingénierie pour l'Internet nouvelle génération), d'autre part dans le cadre d'Eureka, au sein du projet stratégique Celtic, dédié à la recherche en télécommunications.Prenant acte d'un rapport indiquant que le rythme de l'adoption du haut débit est désormais plus rapide dans l'Union européenne qu'aux Etats-Unis, la Commission européenne est déterminée à soutenir la R&D européenne dans ce domaine. « Nous avons constaté que, dans certains des plus grands pays membres comme la France ou l'Italie, les taux de croissance enregistrés étaient impressionnants. Il faut absolument conserver cette dynamique, notamment en garantissant l'existence de marchés concurrentiels et de conditions réglementaires propices à l'investissement », a déclaré Erkki Liikanen, commissaire européen chargé des entreprises et de la société de l'information.

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