Couverture ElectroniqueS n°127

L'industrie française des composants passifs va mieux. Ses restructurations ne sont pas toutes terminées mais elle voit d'autant plus le « bout du tunnel » que la conjoncture 2006 a été bonne, sinon très bonne. Deauville – Les « Rencontres Gixel 2006 » qui se sont déroulées les 7 et 8 décembre derniers à Deauville autour du thème « La contribution de l'électronique à l'efficacité énergétique » auront réuni la majorité des dirigeants de l'industrie française des composants passifs et certains de leurs grands clients et distributeurs. Une occasion exceptionnelle d'évoquer des soucis communs et de sentir le climat dans lequel baigne la profession. Le thème de l'efficacité énergétique choisi pour les conférences a montré que de véritables nouveaux marchés étaient en train de naître pour l'électronique, surtout dans l'industrie automobile, qui va introduire très progressivement la traction électrique de complément dans ses véhicules, et l'habitat, contraint d'améliorer son efficacité énergétique, ne serait-ce que pour des raisons environnementales.Des marchés s'ouvrent en EuropeLe contenu des conférences sur « la contribution de l'électronique à l'efficacité énergétique » n'aura pas suscité d'enthousiasme particulier concernant des perspectives de commandes à court terme, mais aura réjoui les auditeurs, qui voient naître là des industries nouvelles en Europe, industries qui ont en outre l'avantage de ne pas avoir à se délocaliser, du moins à court terme.Concernant la montée en puissance de l'électronique dans les véhicules, il est clair que la tension de 48 V, ex-vedette de Rencontres passées, n'est plus un thème de réflexion. L'actualité, ce sont d'abord des normes de pollution à satisfaire à moindre coût, en particulier grâce à l'arrivée de la propulsion électrique en complément de la propulsion thermique traditionnelle. Le surcoût devra être partiellement compensé aux yeux du consommateur par des économies de carburant et, d'un point de vue marketing, par la très belle image du véhicule dit hybride aux yeux du public. Les exposés ont par ailleurs montré que la traction purement électrique ne devrait pas pouvoir être envisagée pour la voiture de Monsieur Tout-le-monde avant 2020 : la mise au point de piles à combustible pour ce type de voiture demandera en effet sûrement plus de temps que certains voudraient le laisser croire. Notons au passage la décision de Peugeot de maîtriser une filière de pile à combustible, en particulier pour acquérir un savoir-faire et pouvoir négocier ultérieurement avec ses futurs fournisseurs.Concernant l'efficacité énergétique dans l'habitat, les exposés ont fait comprendre que les pôles de compétitivité et les aides de l'AII et de l'ANR allaient accélérer les programmes de développement de la domotique et des économies d'énergie, non seulement chez Schneider et Legrand, particulièrement concernés, mais aussi chez une foule de partenaires, qui vont ainsi travailler en synergie. Mais la vraie grande mobilisation nouvelle vient de la récente augmentation des tarifs de rachat de l'électricité « propre » par EDF. Ces tarifs vont en effet rendre rentables des investissements dans des panneaux photovoltaïques posés en toiture, avec amortissements envisageables sur 12 à 20 ans. Ce qui signifie, en pratique, un décollage désormais quasi assuré pour la filière photovoltaïque française.Premiers pas des véhicules hybrides en EuropePeugeot a présenté à Deauville un moteur HDI qui, associé à un moteur-générateur galette de 23 kW crête, à un onduleur, et à un accumulateur NiMH 288 V/1 800 Wh, devrait lui permettre d'économiser 1,3 l de carburant aux 100 km par rapport au meilleur moteur hybride essence actuel (l'objectif est de consommer 3,4 l aux 100 km en mode mixte). Mais il reste à diviser les surcoûts actuels par près de trois afin de ne pas dépasser un surcoût de 2 000 euros pour le public. Normalement, c'est toutefois Mercedes – qui ne s'est pas fixé une telle limite de coût – qui devrait démarrer la première production européenne d'un modèle hybride (avec accu Li-ion) fin 2008. A la différence de Peugeot, Mercedes ne semble pas viser, toutefois, une production de masse. Du moins pour l'instant. Cela dit, il n'est pas dans l'habitude des constructeurs d'annoncer leurs modèles à l'avance, et d'heureuses surprises nous attendent peut-être à plus court terme.

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