Couverture ElectroniqueS n°127

La série 6000 d'Agilent, dont la bande passante atteint 1 GHz, conjugue profondeur mémoire élevée, vitesse d'acquisition ultrarapide, compacité et faible coût en oscilloscopie milieu de gamme. Moins de six mois après avoir fait passer la bande passante de soscilloscopes temps réel au-delà de 10 GHz, Agilent Technologies démontre l'étendue de ses ambitions dans le domaine en s'attaquant cette fois au milieu de gamme avec le lancement de la série 6000. Comptant d'ores et déjà 12 modèles portables de bande passante comprise entre 300 MHz et 1 GHz, cette famille vise le marché occupé par les TDS 3000 de Tektronix. A ceci près que ces derniers ont une bande passante qui démarre à 100 MHz et qui ne dépasse pas 600 MHz (voir tableau). Sur ce créneau se trouvent également les WaveSurfer de LeCroy et les DL1700 du japonais Yokogawa.Avec leur bande passante de 1 GHz, une première pour des appareils aussi compacts, les 6102A et 6104A devraient aussi intéresser les utilisateurs potentiels des familles TDS 5000 et WaveRunner 6000 de Tektronix et LeCroy, à la fois plus onéreuses et plus volumineuses.Une vitesse d'acquisition 30 fois supérieurePour chacune des trois bandes passantes de la série 6000, sont disponibles des versions à deux et quatre voies analogiques, soit six produits. L'adjonction de 16 voies d'analyse logique temporelle transforme ces DSO 6000 en MSO 6000, ce qui multiplie par deux le nombre de modèles. Ce concept d'oscilloscopes pour signaux mixtes (MSO veut dire mixed signal oscilloscope) n'est pas nouveau chez Agilent, il est repris des 54600 : il présente l'avantage de pouvoir afficher simultanément des données numériques et analogiques sur une même échelle temporelle ; de plus, le déclenchement peut être effectué sur pattern sur l'ensemble des canaux, autrement dit sur un maximum de 18 ou 20 bits. On relève par ailleurs des possibilités de déclenchement série sur des protocoles de bus I2C, SPI, LIN, USB et CAN.En standard, les 6000 possèdent une mémoire de 500 ko par voie. Une première option la porte à 1 Mo, une seconde à 4 Mo, ce qui est la meilleure valeur du marché pour cette catégorie d'oscilloscopes. Sur les 605x et 610x, ces profondeurs sont doublées lorsque les voies sont entrelacées. Quand sont utilisées simultanément voies logiques et analogiques, les premières accaparent un tiers de la mémoire d'acquisition : sachant qu'elles échantillonnent deux fois moins vite, les fenêtres temporelles des deux types d'enregistrement sont identiques. Sur les voies analogiques, la vitesse de numérisation est de 2 Géch./s (4 Géch./s par entrelacement). Cette cadence de 2 Géch./s est évidemment insuffisante pour profiter d'une bande passante de 1 GHz : dans ce cas, il faut se contenter d'utiliser la moitié des canaux, même sur signaux répétitifs puisqu'il n'y a pas d'échantillonnage en temps équivalent.Le développement de la technique MegaZoom III permet d'afficher jusqu'à 100 000 courbes par seconde par couple de voies. Une telle vitesse minimise les temps morts entre acquisitions, ce qui accélère la détection d'événements peu fréquents. Sur les TDS 3000, qui sont les concurrents les plus rapides, la vitesse de capture annoncée n'est que de 3 600 courbes/s. La technologie DPX, mise en &oelig;uvre par Tektronix sur ses TDS 5000 et TDS 7000, autorise des cadences de 100 000 à 400 000 courbes/s, mais il s'agit d'un mode de fonctionnement particulier limité à des acquisitions de 500 points et à un échantillonnage maximal de 1,25 Géch./s. Des restrictions qui n'existent pas avec MegaZoom III, déclare Agilent.Appelés à remplacer les 5464x au catalogue de leur constructeur, les modèles 6000 en ont conservé l'essentiel de l'ergonomie et notamment l'interface graphique. Pas de PC intégré donc, contrairement à l'option prise par LeCroy sur ses Wave-Surfer (Electronique n° 146, p. 32). Ceci pour des raisons de coût et parce qu'Agilent considère que les utilisateurs de cette catégorie d'appareils n'apprécient guère Windows.Côté confort d'utilisation, on note la définition XGA (1 024 x 768 points) de l'écran couleur et les 256 niveaux d'intensité lumineuse, contre 16 niveaux chez les concurrents (il y en avait 32 sur les 5464x, mais l'écran était monochrome). On regrettera que sa diagonale ne soit pas plus grande que celle des TDS 3000 ; sans doute pour des questions de coût, à nouveau, et d'encombrement. Malgré cela, les modèles 6000 déçoivent un peu en termes de dimensions et de poids : leur profondeur est près de deux fois supérieure à celle de leurs rivaux de Tektronix et ils pèsent 4,9 kg contre 3,2 kg. Les raisons selon Agilent ? Des contraintes de refroidissement des ressources mémoire et la place exigée par l'intégration de 16 voies logiques.

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