Couverture ElectroniqueS n°127

Encore sous-équipée en matière d'infrastructures technologiques, la Chine devrait offrir d'importantes opportunités pour les entreprises qui sauront ne pas se laisser surprendre par les normes et les standards locaux. « Avec 300 milliards d'euros d'exportations de produits high-tech (dont 91 % de matériels et 9 % de logiciels) entre janvier et septembre 2006, représentant une progression de 25 % par rapport à la même période de l'année précédente, la Chine est le premier exportateur mondial dans le domaine des technologies de l'information », a souligné Christian Benoît, adjoint au chef de la mission économique de Pékin, lors de la Convention d'affaires China-Europa, qui s'est tenue au Havre, en décembre dernier. Dans le cadre de la présentation d'une synthèse sur l'industrie électronique en Chine, il a révélé que 54 % de la production électronique chinoise est exportée. Cette dernière représente 12,4 % de la production industrielle chinoise totale et est assurée à 73 % par des entreprises étrangères. Toutefois, si la balance commerciale est nettement positive et affiche une forte croissance pour de nombreux produits, elle présente un solde négatif en composants électroniques, et ce déficit s'accroît au fil des années en raison d'une demande de plus en plus importante en circuits intégrés (voir encadré).Les principaux moteurs de croissance du marché chinois sont les télécommunications (notamment en matière d'infrastructures), la micro-informatique (avec la montée en puissance rapide des PC portables), les écrans LCD d'entrée de gamme, la télévision sur IP et les étiquettes électroniques.Les incitations à l'implantation en Chine sont nombreuses« Les incitations visant à attirer les entreprises étrangères se sont multipliées au cours de ces dernières années », a rappelé le conseiller économique : développement de zones d'activités high-tech et de parcs scientifiques, incitations fiscales et TVA à taux préférentiel pour les productions effectuées localement, mesure qui fût notamment instaurée pour l'industrie des circuits intégrés il y a quelques années. Un grand nombre de ces incitations mises en place en 2000 et réunies sous le nom de « document 18 », ont depuis été supprimées sous la pression des autorités américaines. Néanmoins, des incitations locales ressemblantes persistent notamment à Pékin, Shanghai et Shenzhen.La politique chinoise en faveur des technologies de l'information est explicitement mentionnée dans le 11e plan quinquennal. Il stipule de « transformer la Chine en un pays résolument tourné vers l'innovation », et en particulier, de développer une « innovation indépendante » des autres grandes puissances. Cela signifie qu'elle souhaite mettre au point ses propres technologies et ses propres normes comme on a pu l'observer dans le domaine du semiconducteur, des technologies sans fil, de la téléphonie mobile et des DVD. Autre objectif important qui figure dans le plan quinquennal : « permettre, d'ici 2010, à chaque village de campagne, de bénéficier de technologies modernes, en matière d'infrastructures de télécommunications, de télévision et d'Internet ». Ce qui ouvre ainsi d'énormes opportunités aux entreprises de ces secteurs. Enfin, l'industrie high-tech chinoise veut devenir un acteur global, tant en matière d'exportations que d'investissements à l'étranger.« De nombreuses entreprises françaises, parmi lesquelles figurent des PME, se sont installées en Chine et y ont réussi. C'est le cas, en particulier, de Gemplus , Thomson-TCL, Lea, STMicroelectronics, Orberthur Card Systems. Outre des forces de vente, certains industriels y ont aussi installé des centres de R&D pour ne pas se laisser surprendre par les normes et les standards chinois. Il faut aussi penser rapidement à établir des partenariats avec des acteurs locaux », conseille Christian Benoît.Chiffres-clés de la consommation chinoise de semiconducteurs et de cartes à puceLa Chine a absorbé 21 % de la production mondiale de circuits intégrés en 2006, à 40 milliards de dollars.La demande chinoise de circuits intégrés devrait tripler d'ici 2010, à 124 milliards de dollars. Les applications les plus consommatrices devraient être la micro-informatique, les télécoms et l'identification des personnes.En matière de conception de circuits intégrés, des problèmes de propriété intellectuelle subsistent en Chine, prévient la Mission économique de Pékin.Selon la CSIA (l'association l'industrie chinoise des semiconducteurs), 36 milliards de dollars d'investissements sont programmés d'ici 2010 pour permettre à la Chine de développer sa propre industrie de circuits intégrés, y compris avec des technologies de dernière génération.310 millions de cartes à puce et 430 millions de cartes SIM sont actuellement en circulation. Le marché chinois des cartes à puce devrait atteindre 900 millions d'ici la fin 2008, en nombre d'unités.

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