Couverture ElectroniqueS n°127

Pour contrer les leaders de la connectique pour panneaux solaires, à savoir Tyco Electronics et Multi-Contact, Honda Connectors et Yamaichi Electronics proposent à leur tour des connecteurs et câbles assemblés destinés à ce créneau très porteur. Plus qu'un phénomène de mode, le développement des énergies renouvelables est devenu un enjeu capital non seulement pour la préservation de l'environnement, mais aussi pour l'économie des pays industrialisés. Cette industrie en plein essor représente également un fort potentiel de croissance pour les fabricants de connecteurs, tout heureux de trouver de nouvelles opportunités pour compenser d'autres secteurs en perte de vitesse. Sur le créneau encore restreint de la connectique pour panneaux photovoltaïques, il existe à ce jour deux fournisseurs principaux : l'américain Tyco Electronics, et sa connectique Solarlok, et le suisse Multi-Contact et sa connectique MC. L'un comme l'autre proposent des connecteurs circulaires plastiques à verrouillage push-pull (pousser pour connecter, tirer pour déconnecter) et les câbles assemblés associés, permettant de relier les panneaux solaires entre eux et de connecter l'ensemble aux convertisseurs DC/AC de l'installation. Leur offre comprend également des boîtes de jonction, ces boîtiers situés à l'arrière des panneaux et qui servent d'interface entre les signaux continus recueillis par les cellules photovoltaïques et la connectique. Aujourd'hui, c'est au tour des japonais Honda Connectors et Yamaichi Electronics de s'inviter sur ce créneau en ajoutant à leurs catalogues respectifs, une offre de connectique solaire équivalente à celles de Tyco Electronics et de Multi-Contact. Les connectiques RZM du premier et Y-Sol du second répondent notamment aux exigences de sécurité en vigueur en Amérique du Nord et dans l'Union Européenne via les normes UL outre-Atlantique et TUV sur le Vieux Continent. Ceci en raison de la tension élevée dans les installations photovoltaïques pouvant atteindre 1 000 Vdc pour un courant continu de 20 A. Toute déconnexion involontaire est donc proscrite sous peine de danger de mort. La norme TUV VDE 126-3 impose ainsi une force de déconnexion des connecteurs d'au moins 50 N, tandis que la norme UL, elle, préconise environ 70 N. Pour encore plus de sécurité, Honda a opté pour un design imposant une force de déconnexion d'au moins 89 N grâce à deux ergots plastiques de rétention. Contrer la corrosion par frottementUne nouvelle norme est cependant en train de voir le jour aux Etats-Unis. La norme US NEC (National Electric Code) va ainsi imposer que la déconnexion des connecteurs ne puisse s'opérer qu'à l'aide d'un outil. Yamaichi et Honda répondent d'ores et déjà au futur standard. Le premier propose ainsi une version de sa connectique solaire dont le déverrouillage nécessite un outil (référence : Y-Sol4), en complément de celle sans outil (référence : Y-Sol3). Honda, lui, a opté pour une autre solution. « Nous avons une gamme unique à laquelle il suffit de rajouter un accessoire pour répondre à la norme US NEC, en l'occurrence un capot plastique qui se clipse sur les connecteurs une fois ceux-ci connectés, et qu'il n'est pas possible de retirer sans outil », explique Samuel Capovilla, responsable des ventes de Honda Connectors en France. Tous ces connecteurs doivent également fonctionner dans une plage de températures étendue et présenter un niveau d'étanchéité élevé (IP67 minimum). La gamme Y-Sol de Yamaichi, par exemple, fonctionne de -40°C à +110°C et offre un niveau d'étanchéité IP68. La connectique solaire étant vouée à une utilisation dans le bâtiment, la fiabilité sur la durée (25 ans) constitue également un facteur crucial. A l'instar de la connectique automobile, mais pour d'autres raisons, les connecteurs pour panneaux photovoltaïques sont soumis à la corrosion par frottement (fretting corrosion) des contacts, un phénomène qui détériore à terme leurs performances électriques. La cause de ce problème s'avère inhérente à l'application : l'exposition des connecteurs sur les toits et les façades des bâtiments les soumet à des effets journaliers de dilatation et de contraction qui induisent un frottement au niveau de l'interconnexion entre contacts mâles et femelles. Il existe toutefois des solutions. Multi-Contact a, par exemple, opté pour une technologie à points de contact multiples, afin de limiter les effets de frottement. Tyco, lui, a choisi une structure de contact plus traditionnelle mais revêtue d'une couche d'argent, un matériau bien plus résistant à la corrosion par frottement que l'étain, mais aussi plus onéreux.

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