Couverture ElectroniqueS n°127

La crise économico-financière mondiale a des répercussions dans les pays de l'Est où certains sous-traitants et OEM ont annoncé des suppressions d'emplois. Elle frappe durement des économies déjà fragiles comme la Hongrie, tandis qu'elle ne fait qu'en effleurer d'autres comme la Slovaquie. La crise économique et financière mondiale n'épargne aucune région du monde. Même les pays émergents sont touchés : leurs exportations sont en recul. Et si les programmes de construction d'infrastructures se poursuivent, la diminution des investissements étrangers les affecte quand même. La preuve : le Fonds monétaire international (FMI) a ramené à 6,9 % sa prévision de croissance 2009 pour ces pays. Ils ne sont toutefois pas égaux devant la crise. Certains comme la Hongrie dont la dette publique atteint 65 % du produit intérieur brut et dont le développement est fortement tributaire des capitaux étrangers, ont du souci à se faire. Budapest a d'ailleurs été l'un des premiers à solliciter (et à obtenir) l'aide du FMI et de la Banque centrale européenne, en octobre dernier. Peu après l'Islande… Mais à la différence de cette dernière qui est un pays jeune, la Hongrie est, elle, handicapée par le vieillissement de sa population. Ce n'est toutefois qu'aux mois de novembre et décembre que les annonces de fermetures et de suppressions d'emplois ont explosé dans ce pays, conséquence directe de la baisse des ventes d'automobiles et de téléphones mobiles en Europe de l'Ouest. Nokia, qui vient d'annoncer 350 suppressions d'emplois en Hongrie, est à l'origine de nombre de licenciements chez ses fournisseurs. C'est le cas de Laird Technologies, fabricant d'antennes et de composants pour mobiles, qui a prévu de supprimer 500 emplois sur 700 dans son usine hongroise. Le sous-traitant Perlos a, quant à lui, annoncé 500 licenciements, soit la moitié de ses effectifs en pays magyar. Hon Hai Precision, qui travaille aussi pour Nokia, va licencier 1 500 employés dans deux de ses sites hongrois. Le sous-traitant Nypro Hungary Manyagtechnikai, qui fabrique presque exclusivement pour l'équipementier finlandais, aura supprimé, quant à lui, 100 emplois sur 1 000 en 2008. Le recul des ventes d'automobile en Europe occidentale (-26 % sur un an en novembre, selon l'association des constructeurs européens d'automobiles) est la deuxième grande cause de licenciements en Hongrie. Ainsi Videoton, premier sous-traitant hongrois, prévoit-il 400 suppressions d'emplois entre janvier et juin prochain au sein de son activité électronique automobile (forte de 1 300 personnes). Quant au japonais Ibiden, fabricant de circuits imprimés à destination en particulier de l'électronique automobile, il a licencié 430 personnes dans son usine de Dunavarsàny. General Electric vient, pour sa part, de fermer une de ses neuf usines d'éclairage hongroises et de licencier 500 personnes.La Slovaquie a la coteUn pays semble relativement préservé, la Slovaquie. « En dépit de la crise financière et économique mondiale, la situation en Slovaquie n'est pas alarmante », souligne, par exemple, Vojtech Ferencz, directeur du département Stratégie au ministère slovaque de l'Economie. Et de rappeler que 17 000 emplois sont toujours vacants alors qu'entre début octobre et la mi-novembre, la crise n'a causé que 3 500 licenciements (dont 600 environ en électronique). L'économie de ce pays paraît saine : son gouvernement a cessé de souscrire des emprunts auprès de la banque mondiale et a remboursé une grande partie de ceux contractés auparavant. Comme les autres pays de l'Est et d'ailleurs, la Slovaquie subit néanmoins le contre-coup de la diminution des ventes d'automobiles. Sa production en 2008 n'atteindra ainsi que 600 000 véhicules pour une prévision de 675 000. Malgré cela, sur le long terme, les prévisions sont optimistes : l'industrie automobile devrait créer 30 000 emplois en Slovaquie entre 2008 et 2010, selon le secrétaire général du syndicat slovaque de cette industrie. D'une manière générale, la Slovaquie intéresse les industriels à cause du faible coût de sa main-d'&oelig;uvre, de la réputation d'efficacité de cette dernière, ainsi que des avantages fiscaux consentis aux investisseurs étrangers. Sur le long terme il est vrai, nombre de pays de l'Est demeurent intéressants. Même la Hongrie où Mercedes envisage une nouvelle usine pour 2012. Ces pays ont par ailleurs des réserves de personnel qualifié au moment où, en Europe de l'Ouest, la pénurie d'ingénieurs et de techniciens prend de l'ampleur. Samsung va ainsi investir 6,5 millions d'euros dans un nouveau centre de développement de logiciels pour téléphones mobiles à Varsovie (Pologne). Ce centre emploiera 200 personnes.

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