Couverture ElectroniqueS n°127

A travers un programme dédié au sans-plomb, la Drire d'Alsace tente de sensibiliser les industriels régionaux de l'électronique à l'approche de la date fatidique du 1er juillet 2006. Strasbourg En coopération avec l'Ademe et Jessica France, la Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (Drire) d'Alsace vient de lancer un programme de sensibilisation des industriels régionaux à l'arrivée prochaine de la directive européenne RoHS, qui va notamment interdire l'utilisation du plomb dans l'industrie électronique en particulier pour la fabrication de cartes électroniques à partir du 1er juillet 2006(1).Des actions de formation et d'information« Notre objectif consiste à faire bouger les industriels dès maintenant. Nous souhaitons qu'ils nous fassent part de leurs besoins et de leurs souhaits, que ce soit en matière de formation ou de coopération, afin que nous puissions les aider dans la migration vers le sans-plomb, voire faire remonter ces informations au niveau national pour une action plus vaste », précise Caroline Teyssier, chargée de mission à la division développement industriel de la Drire d'Alsace. En témoigne cette récente manifestation : un séminaire au cours duquel les industriels de la Région ont été informés de l'importance de ne pas se voiler la face au cours des deux ans à venir… avec la présentation d'un retour d'expérience présenté par Sony Ribeauvillé, qui prouve la faisabilité d'une production sans plomb moyennant quelques investissements et un engagement réel.Initialisé en grande partie par Jean-François Evellin, président du Snese et également p-dg de la société de sous-traitance Thealec, le séminaire de Strasbourg a montré qu'il arrivait fort à propos en attirant quelque cinquante industriels de l'électronique de la Région. Des sociétés inquiètes en ce qui concerne la portée de la directive(2), le développement des process d'industrialisation et les futurs moyens de contrôle sur les produits d'importation. « Il s'agit d'une action pilote qui a un double objectif, le premier étant de sensibiliser mes confrères à la problématique du sans-plomb, le deuxième consistant à indiquer les possibilités des aides régionales », signale ainsi Jean-François Evellin. La Drire ne peut bien évidemment pas financer directement des sociétés. « Mais elle a pour mission d'aider les entreprises, et notamment les PME, à améliorer leur compétitivité en favorisant la diffusion de technologies innovantes, d'accompagner au mieux les mutations de l'industrie régionale et de créer un environnement favorable au développement durable d'activités créatrices d'emplois », précise Emmanuelle Delos, responsable de la division développement industriel à la Drire d'Alsace. Cette dernière peut ainsi, au plan régional, mettre en place les relations nécessaires à une interaction des expériences dans le sans-plomb en vue d'une action collective concernant les procédés de fabrication. Une action collective qui pourrait aboutir à une action au niveau national dans le but de standardiser un process au travers de tous les domaines d'application pour éviter aux sous-traitants le risque de devoir composer avec un process sans plomb dédié à l'automobile, un autre dédié aux applications dans le nucléaire, voire un troisième dédié aux applications professionnelles (militaire, aéronautique, etc.).Le séminaire de la Drire était également consacré à un retour d'expérience de la société Sony Ribeauvillé, qui est, elle, en train de mettre en place un projet sans plomb. Cela dans la foulée de la stratégie de la maison mère Sony, qui prévoit de fournir des produits réalisés entièrement sans plomb à partir de mars 2005. Selon Pierre Bigot, responsable de la production CMS sur le site de Sony à Ribeauvillé, et Jean-Luc Umbdenstock, responsable du process, le sans-plomb pose des problèmes au niveau du process de fabrication des cartes électroniques et nécessite des investissements autant au niveau des équipements qu'au plan de la formation des ressources humaines. Une facette où la Drire peut intervenir dans ses actions. Une affaire à suivre…(1) La directive RoHS (Reduction of Hazardous Substances) prévoit le bannissement du plomb, du chrome hexavalent, du cadmium et du mercure ainsi que de certains composés retardateurs de flammes. La directive prévoit des exceptions pour certains secteurs industriels.(2) La directive RoHS n'est, semblerait-il, pas assez claire en ce qui concerne les produits concernés et les pourcentages de plomb autorisés. Se pose en outre le problème des produits d'importation dont la teneur en plomb ne reposerait que sur une déclaration sur l'honneur.

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