Couverture ElectroniqueS n°127

Jusqu'à 100 Mbit/s et au moins 10 Mbit/s pour (presque) tous ! L'agglomération paloise disposera du très haut débit dès janvier 2004. Une aubaine pour les fournisseurs de services qui veulent innover et les fabricants de matériels… « Ce que nous mettons en place n'a pas d'équivalent ailleurs : il s'agit non seulement de l'initiative la plus ambitieuse en termes de très haut débit en France, mais surtout du premier réseau de ce type géré par une collectivité et non par un fournisseur de services privé », s'enthousiasme Jean-Pierre Jambes, directeur du développement de la communauté d'agglomération de Pau et responsable du projet Pau Broadband Country. En pratique, à partir de janvier 2004, les habitants et les entreprises de l'agglomération paloise pourront se connecter à un réseau de fibres optiques d'un débit de 10 à 100 Mbit/s pour accéder à Internet, mais aussi pour des applications de communication ou multimédias. D'ici 2005, les quatorze communes de l'agglomération seront concernées, avec un taux de couverture de 80 % des adresses de l'agglomération. «Nous tablons sur 3 000 à 4 000 préabonnés pour le lancement de l'offre en janvier prochain», estime Jean-Pierre Jambes. A terme, la communauté d'agglomération de Pau espère obtenir 25000 à 30000 abonnements, soit 30 % à 40 % de la population.Pour un coût d'abonnement mensuel de 30 euros, les particuliers disposeront alors d'une bande passante de 10 Mbit/s. Pour les entreprises (près de 5 000 abonnés professionnels attendus), le débit pourra atteindre 100 Mbit/s, avec des possibilités de liaisons privées entre sites (de type réseaux privés virtuels, ou VPN), des débits garantis (jusqu'à 30 Mbit/s) et divers niveaux de qualité de service.Jusqu'à 100 Mbit/s, pour quoi faire ?…Si la collectivité locale est propriétaire du réseau, divers opérateurs et fournisseurs de services seront responsables de la gestion des infrastructures et des services. Ainsi, Sagem, qui a investi 10 à 15 millions d'euros sur le projet, prend en charge l'exploitation et la maintenance des infrastructures (c&oelig;ur de réseau, commutation de réseau). Mais la principale originalité du réseau palois est son ouverture aux fournisseurs d'accès qui le souhaitent, avec, à terme, une concurrence qui devrait bénéficier aux utilisateurs.La société IPVset, premier fournisseur d'accès déclaré (et le seul pour l'instant), s'apprête ainsi à lancer une offre de services complète en mode “ triple play ” (téléphone, Internet et vidéo), puisqu'elle comprendra dès le lancement les services Internet habituels (adresses mail, hébergement de sites Web, etc.) mais aussi un bouquet de chaînes TV et radio (dont 15 à 20 chaînes TV), un service de vidéo à la demande (environ 2 500 films accessibles au premier trimestre 2004), un bouquet de jeux en ligne, et la possibilité de téléphoner gratuitement avec les autres abonnés au réseau (sous IP ou en mode analogique avec n'importe quel téléphone). Pour profiter de l'offre, chaque particulier devra s'équiper d'un boîtier répartiteur-décodeur “ triple play ” doté de deux prises Ethernet, d'une prise Péritel pour recevoir les signaux vidéo sur un téléviseur (un navigateur spécifique permettra même de surfer sur Internet depuis le téléviseur), de prises USB, et même d'un module Wi-Fi. Ceux qui le souhaiteront pourront s'équiper d'un boîtier-décodeur avec lecteur-graveur de DVD ou disque dur pour profiter de fonctions de magnétoscope numérique. Si les offres initiales concernent principalement le multi-média et la téléphonie, d'autres services devraient se greffer au fur et à mesure : « Les acteurs de la vidéo surveillance, du contrôle à distance, du téléenseignement, du travail collaboratif, du partage d'applications ou du stockage en réseau préparent déjà des solutions commerciales », indique Jean-Marc Bayaut, responsable d'IPVset.Du wi-fi pour les exclus de la fibre optiquePour environ 20 % de la population de l'agglomération paloise, trop éloignée des fibres optiques du réseau à très haut débit, les travaux nécessaires pour le raccordement seraient prohibitifs. La solution qui sera mise en &oelig;uvre dans un deuxième temps, dans le courant de l'année 2004, sera un raccordement par réseau radio large bande. Dans ce cas, la fibre optique alimentera un réseau sans fil Wi-Fi 802.11g (à 54 Mbit/s), probablement géré par l'opérateur TLC Mobile. Notons que ces liaisons Wi-Fi pourront également permettre de fournir des services de mobilité sur l'agglomération (téléphonie mobile sur IP, services de géolocalisation, etc.).

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