Couverture ElectroniqueS n°127

Seul, Sony Ericsson, dont certains portables sont fabriqués dans l'usine de Ribeauvillé, apparaît dans le classement des cinq premiers fabricants mondiaux. Pour les autres, Sagem, Alcatel ou Philips, l'avenir paraît bien sombre. Cette année, les ventes mondiales de téléphones mobiles devraient, au gré des analystes, osciller entre 445 et 460 millions d'unités. Contre 423 millions (source Gartner Dataquest) l'an dernier. Soit une croissance comprise entre 5 % et 9 %, due en partie aux économies émergentes : Europe de l'Est, Chine, Inde, Amérique du Sud. En Europe, le cabinet Strategy Analytics s'attend cette année à un volume de 109 millions d'unités, soit une croissance de 10 % par rapport à l'an dernier. Mais qu'il soit mondial ou européen, ce marché confirme mais en est-il encore besoin? la place prépondérante prise désormais par les poids lourds du secteur et l'émergence rapide d'outsiders asiatiques. Ainsi, Nokia, premier fabricant mondial avec 38 % du marché en 2002 pourrait cette année frôler les 40 % de parts du marché mondial, selon une étude qui vient d'être publiée par le Credit suisse First Boston (CSFB). L'Américain Motorola apparaît en toute logique à la deuxième place avec 17 % du marché mondial en 2002, suivi par le Coréen Samsung, dont la montée en puissance se passe de commentaire : le CSFB accorderait en effet au groupe 12 % du marché mondial cette année contre 7 % en 2001.A la traîne…Pour Alcatel, la fabrication de radiotéléphones appartient désormais au passé. A Illkirch (Bas-Rhin), la fabrication s'est arrêtée début 2003, et seuls subsistent le site de Laval, revendu au Singapourien Flextronics, et un site de production en Chine, dans le cadre d'une entreprise commune avec un partenaire local. Entre janvier et juin 2003, le groupe estime avoir vendu 3,5 millions de téléphones portables sur le marché mondial. En dépit de ses liens historiques avec les opérateurs, notamment en Europe, le groupe français se retrouve aujourd'hui à la traîne : « Les parts de marché d'Alcatel en Europe ont baissé de façon significative par rapport à l'an dernier, faute d'avoir su renouveler à temps leur gamme avec des terminaux à écrans couleur et fonctionnalités multimédias », estime Neil Mawston, analyste de Strategy Analytics.Une évolution qui n'a pas échappé au groupe Sagem, dont les nouveaux modèles à écrans couleur de la série myX (2, 5 et 6) lui ont précisément permis de gagner des parts de marché sur le Vieux Continent. Tous les terminaux de la marque sont fabriqués soit dans l'usine Sagem de Fougères (Ille-et-Vilaine), soit dans celle de Kladno (République tchèque) revendue en 2001 au Canadien Celestica. A l'origine, ce dernier devait fournir au groupe français 40 % de ses besoins. Pour autant, le groupe reste trop ciblé sur son pays d'origine, estiment la plupart des analystes : « Un bon acteur… de niche », conclut pour sa part Neil Mawston. Au mois de juillet dernier, le groupe relevait à la hausse ses prévisions de vente pour l'année 2003 : 13 millions de terminaux contre 10 à 12 millions précédemment.Pour Philips, la fabrication de terminaux appartient aussi au passé : les téléphones mobiles sont désormais fabriqués à Shenzhen en partenariat avec le groupe China Electronics Corp. (CEC). Si l'ensemble des commandes concernant le marché européen est effectivement passé depuis le sol français, Philips apparaît de plus en plus comme un acteur marginal dans cette industrie. « Le marché s'est beaucoup dégradé en 2003. Le premier semestre n'a pas été bon et, au second semestre, les ventes se feront surtout en fin d'année »,admet le porte-parole du groupe en France.Pour le CSFB, ces trois derniers groupes sont sous-dimensionnés par rapport au marché et constituent même des candidats potentiels entrant dans le cadre de la consolidation du secteur : « Leurs dirigeants ne peuvent guère espérer plus qu'arrêter l'hémorragie et minimiser les risques que ce pôle représente pour leurs autres activités »,estiment les analystes du CSFB.Mentionnons enfin un autre acteur présent sur ce secteur mais avec un positionnement produit différent, puisqu'il s'agit du Français Wavecom. Le groupe fabrique les modules (macrocomposants radio et logiciels) pour le compte d'ODM, de firmes asiatiques entre autres le Chinois TCL ou de fabricants qui n'ont aucune compétence particulière en électronique. En 2002, Wavecom avait produit 8,8 millions de modules pour radiotéléphones* en collaboration avec Elisabeth Feder

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