Couverture ElectroniqueS n°127

Après les déboires dus à la crise du radiotéléphone, les sous-traitants alsaciens de l'électronique qui étaient présents au salon Fist remontent la pente. Grâce à leur ténacité et/ou à leur orientation résolue vers “ l'industriel ”. Nous avons survécu à la crise, nous sommes toujours présents sur le marché, avec des idées nouvelles et une ténacité redoublée. ” Tel semblait être le mot d'ordre que s'étaient donné les sous-traitants alsaciens de l'électronique comme Sony, Thealec ou Alcatel Illkirch présents au Fist, le salon de la sous-traitance qui s'est tenu à Strasbourg du 23 au 25 septembre. La situation est un peu différente pour Estelec Industrie. La société de Dorlisheim ne s'est pas intéressée jusqu'ici au marché des radiotéléphones, ce qui lui a évité quelques mauvaises surprises. Elle a au contraire renforcé sa présence ces dernières années sur ses secteurs de prédilection que sont les petites et moyennes séries de cartes électroniques pour l'industriel et le médical. La bonne santé d'Estelec devrait se traduire par une croissance de 60 % de son chiffre d'affaires cette année, à près de 5 millions d'euros. Une hausse qui est due en grande partie, il est vrai, à la reprise d'un compatriote haut-rhinois (près de Colmar) à l'été 2002. A périmètre égal, la progression des ventes serait de l'ordre de 10 %. « Notre objectif est de continuer à croître à un rythme de 10 % à 15 % par an après cette année un peu extraordinaire », annonce Rémi Boehler, directeur général d'Estelec. La firme est restée nettement bénéficiaire malgré ce rachat l'an passé. Le résultat d'exploitation a ainsi approché les 200 k euros.L'industriel et l'automobile : des tremplins pour rebondirPour 2003, Rémi Boehler projette un résultat d'exploitation de près de 400 k euros, en partie grâce à un investissement dans une troisième machine de report de CMS effectué au début de l'année. « Notre taille nous permet aujourd'hui de viser des affaires plus importantes. Et nous continuons à investir, dans des moyens de production et dans la formation de nos équipes », souligne M. Boehler. Pour développer ses activités, la société a en effet inauguré récemment un nouvel atelier sur son site haut-rhinois. Fin 2002, elle avait par ailleurs lancé un cycle de formation de monteur-câbleur, validé au plan national par l'Union des industries et métiers de la métallurgie et cofinancé par l'entreprise et des subventions européennes. Ce cycle de formation de 80 heures, qui a porté sur huit salariés, a été mené sous l'égide de l'AFPA. La situation est plus nuancée du côté des rescapés du radiotéléphone. Si Thealec a réussi à rebondir assez rapidement grâce au dynamisme de Jean-François Evellin, son p-dg (voir page 15 et également notre numéro du 7 juin 2002), Alcatel Illkirch ne semble pas encore avoir quitté le purgatoire. Toutefois, moins d'un an après le lancement de son offre commerciale sur le marché (voir notre numéro du 17 janvier dernier), ses efforts commencent à porter des fruits. Le site a en effet obtenu la certification ISO TS 16949. Des consultations et des audits de constructeurs automobiles et de grands équipementiers ont eu lieu, et les premières commandes sont arrivées.Enfin, le site Sony de Ribeauvillé a, lui, reconforté sa position au sein du groupe japonais. La filiale alsacienne ambitionne même de faire grimper la part de son chiffre d'affaires (684 M euros en 2002) réalisé en tant que sous-traitant avec des donneurs d'ordre externes au groupe à 20 % d'ici 2 à 3 ans, contre 5 % aujourd'hui. Pour soutenir cette ambition, le site vient notamment d'investir 6 millions d'euros dans deux nouvelles lignes complètes d'assemblage CMS, portant sa capacité de production à 12 millions de composants par jour (pour un total de 16 lignes) (voir notre numéro du 21 février). Parmi ses clients figurent notamment, outre SonyEricsson, autre filiale du groupe, CanalSatellite, Ricoh, RSI, Thealec ou encore Hager. Ces quatre dernières sociétés sont toutes des implantations locales. « Nous restons ouverts géographiquement, bien sûr, mais notre objectif ne consiste pas à chercher forcément un client à Bordeaux ou à Toulouse », souligne Eddy Broxer, responsable service sous-traitance chez Sony Ribeauvillé.

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