Couverture ElectroniqueS n°127

FrontDAQ de Nimtech est le premier système d'acquisition associant des voies de mesure non multiplexées à Linux, à un serveur Web et au transfert de fichiers de données au format XML. Le Français Nimtech n'hésite pas à voir grand pour son tout premier produit, le système d'acquisition de données FrontDAQ. « Nous visons trois domaines d'application. Il s'agit de l'acquisition de données il remplacerait dans ce cas une carte PC ou un module déporté , des centrales de mesure pour les applications nécessitant une centaine de voies, et de l'automatisme-contrôle », annonce Christian Selosse, directeur commercial de Nimtech. Rien de moins. Mais FrontDAQ dispose d'arguments techniques solides pour répondre à ce challenge, et en premier lieu au niveau de l'acquisition de données. Un boîtier FrontDAQ dispose de 20 voies analogiques différentielles 2 ou 4 fils, paramétrables ensemble ou séparément. Cela est rendu possible par l'utilisation d'un convertisseur analogique-numérique par voie de mesure les 20 voies ne sont donc pas multiplexées qui assure une résolution de 24 bits en entrée et de 16 bits en sortie ainsi qu'une vitesse d'acquisition de 7 600 éch/s par voie. « Au-delà de 20 voies, il est possible d'empiler un nombre illimité de FrontDAQ qui sont alors synchronisés par faisceau optique. 11 boîtiers ont déjà été synchronisés, offrant ainsi plus de 200 voies de mesure », affirme M. Selosse.Le système d'exploitation et le logiciel de configuration sont intégrésLe paramétrage indépendant des voies concerne également le type de capteurs. Dans le même boîtier, peuvent être connectés un thermocouple, une jauge de contraintes, des entrées en courant et des entrées en tension. L'interfaçage se fait par l'intermédiaire de connecteurs BNC, à vis (pour les applications de process) ou via une carte personnalisable. FrontDAQ propose par ailleurs une panoplie de déclenchements numériques et analogiques, sur seuils, sur événements, et assure le stockage des données sur une mémoire Ram de 128 Mo, extensible à 256 Mo, ou une carte CompactFlash de plusieurs gigaoctets.L'originalité des boîtiers FrontDAQ réside dans l'intégration d'un ensemble de spécifications et de fonctionnalités, hors acquisition de données, qui n'existent qu'individuellement dans d'autres produits du marché. Il s'agit de la disponibilité d'un grand nombre d'interfaces de communication (RS-232, RS-485, FireWire, USB, Ethernet, carte sans fil) permettant la connexion à un PC de bureau, à un PC portable ou à un réseau, au niveau d'un laboratoire ou d'un process de fabrication. Le boîtier est d'ailleurs compatible avec un rail DIN et peut fonctionner sur le secteur ou avec des accumulateurs (fonction boîte noire). La gestion de ces interfaces, notamment, est assurée par un processeur Intel PXA 255 et le système d'exploitation embarqué Linux, qui s'invite régulièrement dans les systèmes d'acquisition de données. FrontDAQ intègre aussi le logiciel FrontSoft. Son rôle est le paramétrage des fonctions réseau (il suffit de lui définir une adresse IP), celui de l'acquisition (voies, déclenchements), la visualisation voie par voie pour valider une mise en &oelig;uvre et l'extraction des données et de la configuration. « Il fallait s'abstraire du développement lourd lié à la version du système d'exploitation sur lequel tournent les applications logicielles des clients. La solution retenue est un serveur Web intégré », explique M. Selosse. Ce serveur Web permet d'accéder au logiciel FrontSoft via un navigateur Internet et de transférer des fichiers datés et tracés (avec les valeurs de configuration) selon les formats d'extraction XML et Ascii, le protocole de transfert XML simplifiant l'interfaçage avec les outils du type Excel, Matlab, LabView, LabWindows/CVI…Il faut compter environ 5 000 euros HT pour un système d'acquisition FrontDAQ avec ses accessoires. Mais toutes les applications ne sont pas encore couvertes par la version disponible de FrontDAQ. « Nous travaillons déjà sur d'autres applications. La plate-forme FrontDAQ servira de base pour des besoins spécifiques tels que des voies isolées entre elles pour supporter des tensions élevées, le cryptage des données transmises, des boîtiers supportant des conditions extrêmes en températures, en humidité », conclut M. Selosse.La mesure électronique s'en tire plus qu'honorablementMême si nous ne connaissons pas encore les résultats officiels, la première impression de l'édition 2003 de Mesurexpo, qui s'est tenue la semaine dernière, semble être positive. Primo, parce que tous les fournisseurs d'équipements de test et mesure électroniques étaient présents, à l'image de Tektronix, de National Instruments, d'Aeroflex, de Gould & Nicolet, de LeCroy, de Rohde & Schwarz, d'AcquiSys, d'Equipements Scientifiques, de Racal Instruments, de SM2I, de Livingston, d'Agilent Technologies et d'Anritsu même si ces deux derniers avaient une présence fort peu imposante. Seuls absents de marque, MB Electronique et le Simtec, le syndicat de la profession. De son côté, Exposium, l'organisateur de la manifestation, se réjouissait d'atteindre ses objectifs en termes de nombre d'exposants. Secundo, parce qu'il y avait foule dans les allées et sur les stands, surtout les deux premières matinées. La plupart des exposants étaient satisfaits de la qualité des contacts enregistrés, signe du démarrage de quelques projets dans les mois à venir. Tertio, parce que le nombre de nouveaux produits a été très élevé (voir également notre numéro du 16 octobre). Faut-il y voir l'effet de la réunification des salons Mesurexpo, Semaine de l'électronique, Exposition de physique et Capteurs, ainsi que la concomitance d'Opto, qui occupait d'ailleurs une place très importante, et d'Automation-Optimation ? Probablement… mais, en contrepartie, la mesure électronique a perdu de son identité. Les stands des fournisseurs du secteur étaient disséminés aux quatre coins du salon et le test n'était plus du tout représenté.Un projet d'ingénierie qui se termine en feu d'artificeBien que la société n'existe que depuis décembre 2002, l'origine du Français Nimtech remonte en fait à une dizaine d'années et à la création de la société Ermme à Vert-le-Petit (91). Cette dernière, fondée par des anciens ingénieurs de la Société nationale des poudres et des explosifs (SNPE), est une société d'ingénierie dans les domaines de la pyrotechnie et des bancs de test ce secteur représente près de 60 % de son chiffre d'affaires. Il y a quatre ans, forte de son expérience, Ermme a décidé de développer un produit sur étagère pour répondre à de nombreuses applications d'acquisition de données. C'est le début du projet AcquiWeb, supporté par l'Anvar et qui aboutira en 2002 au FrontDAQ. Et c'est Nimtech qui est en charge de la commercialisation de ce produit, Ermme devenant le pôle d'ingénierie 51 % du capital d'Ermme est détenu par Nimtech (17 personnes pour un chiffre d'affaires de 1,3 M euros). La société passe par un distributeur, MB Electronique, qui assure également la représentation à l'étranger (Italie, Espagne, pays nordiques, Maroc…), mais conserve la vente en direct pour le marché de l'automatisme. « Dans ce domaine, une grande partie du savoir-faire réside dans l'intégration des FrontDAQ dans les systèmes des clients. Nous nous appuyons alors sur les compétences d'Ermme », explique Christian Selosse, directeur commercial de Nimtech.

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